Facebook, première génération

Ayant eu de plus en plus de difficultés à gérer les demandes de contacts professionnels de personnes que je n’avais souvent jamais rencontrées sur Facebook, je me suis interrogée sur ma pratique du réseau et sur la meilleure solution pour pouvoir profiter de ces potentialités sans entretenir ce mélange des genres public/privé qui m’agaçait au plus haut point.
Un tantinet d’histoire
Je dois faire partie de la première génération d’étudiants qui ont créé un Facebook. En plongeant dans les archives de mes mails, je retrouve la trace de mon inscription qui date d’août 2007. Je me souviens à l’époque d’avoir tâtonné, créant d’abord un premier compte très lisse (prénom : Liber ; nom : Libri) avant de constater qu’il n’y avait aucun professionnel sur ce réseau, sauf Manue bien sûr, grande exploratrice de la toile. Je suis donc revenue à un compte à mon nom, sur lequel je n’ai eu jusqu’à mon arrivée à Paris que mes « vrais » amis.
Depuis quelques mois, je reçois énormément de plus en plus de demandes de contacts de collègues bibliothécaires dont j’ignorais l’existence (désormais je réaiguillerai sur LinkedIn pour le réseau et sur Twitter pour la discussion), de demandes d’ »amis » de bibliothèques. Jusqu’à maintenant, je les avais acceptées. J’ai fini par en supprimer un certain nombre car le fil des statuts s’apparentait à Biblio-fr quand il était moribond : ne s’y trouvaient plus que des annonces pour m’inviter à des tapas littéraires à la médiathèque de Pétaoutruc-les-Pruniers, des informations sur les  SIGB, etc. Conséquence, mes vrais amis étaient noyés dans le flux. Et cela, je ne le veux pas.
Sans y étaler toute ma vie, il y a dans mes statuts Facebook force détails sur l’existence de mon félin cataleptique, des idioties, etc. Autant de choses qui ne mettent pas en péril mon identité numérique mais que je n’ai pas pour autant envie de partager avec tout le monde. Que je m’explique, pour moi Facebook est un peu comme un verre pris à un café, on sait qu’on est n’est pas seul, on peut raconter des bêtises, des anecdotes personnelles à ceux avec qui on se trouve, tout en gardant une limite qui sied à un lieu public.
D’où problème…
Je n’ai aucune envie aujourd’hui – plates excuses – de connaître la dernière animation de Pétaoutruc-les-Pruniers, ou la dernière version du SIGB Catalogator. J’ai juste envie de profiter des potentialités de l’outil pour savoir ceux que deviennent ce que j’ai quittés il y a bien longtemps et qui vivent aux antipodes.
Bien sûr, on me rétorquera qu’il y a les listes, seulement elles ont leurs limites, par exemple celle d’interdire ou pas le mur.
Se pose alors la question de créer deux comptes : mais sous quel nom s’inscrire ? Le réseau personnel comme le réseau professionnel ne connaissent que le nom qui est le mien, et je n’en ai qu’un. Que faire ensuite des collègues devenus des amis et des amis devenus des collègues (et restés amis !) ? Que faire enfin de certains compagnons du numérique, qui au fil du temps se sont mis à compter beaucoup ?
Et une solution pour l’instant satisfaisante
Après avoir beaucoup tergiversé, j’ai finalement créé un second compte  exclusivement professionnel sur lequel j’ai demandé à tous mes contacts professionnels de bien vouloir migrer. Pour les différencier, j’ai « espagnolisé » mon patronyme sur mon compte personnel (nom du père et de la mère) pour pouvoir disposer de mon nom tel que tous mes collègues le connaissent sur le compte professionnel. Pour l’instant, sauf quelques redirections à effectuer, cela semble fonctionner relativement bien. Enfin, sur ce compte pro, je peux poster à loisir des informations qui intéressent les collègues sans spammer mes amis non bibliothécaires.
Le flou entre les frontières professionnelles et privées induit par les réseaux sociaux me semble de plus en plus pesant mais la solution des deux comptes peut permettre de l’atténuer..