« Histoire du livre »

Alain Labarre, Que sais-je, 1970, réédité en 2005.

« Ensemble de feuilles imprimées et réunies en un volume broché ou relié » selon Larousse, mais également tablettes d’argile, papyrus, rouleaux (volumina) et même machine électronique, le livre est protéiforme. Cette Histoire du livre conte ces multiples apparences à travers les âges. Bois, os, tissu, argile, tous les supports ont contribué au développement de l’objet livre, les plus nombreux que nous possédions étant en papyrus et parchemin. Le premier, sous la forme de rouleaux, a progressivement été remplacé par le codex, plus maniable. Alain Labarre évoque ensuite la Grèce classique, et bien sûr la fameuse bibliothèque d’Alexandrie (IIIe siècle avant JC), avant de s’intéresser à Rome. Plus proche de nous, la période monastique a beaucoup contribué au développement des bibliothèques, les bénédictins accordant une place importante au travail intellectuel. C’est le moment où apparaissent les scriptoria, ces salles réservées à la copie et à l’enluminure. Le XIIIe siècle sera propice à une période plus laïque où nombre de livres seront acquis par les universités. Avec l’avènement de l’imprimerie (vers 1450), la production de livres connaît un essor sans précédent. Les polices de caractères se multiplient ; Aldo Manuce, entre autres, invente l’italique. Désormais, le succès du livre ne se dément pas, instrument de diffusion, de contestation, il est l’objet de passions, entre privilèges, censure et droit d’auteur. Alain Labarre consacre ensuite un chapitre au livre dans l’Europe du XVIIe siècle avant d’évoquer le développement de la presse, concomitant à celui du livre. Le dernier chapitre se penche sur le livre moderne, apparu au XIXe siècle grâce à l’invention de nouvelles pâtes à papier, moins coûteuses. L’édition se développe, la littérature jeunesse voit le jour. Enfin, à propos de notre époque, l’auteur ne manque pas de remarquer l’inquiétante concentration de l’édition.