J’avais lu de cinglantes allusions que j’avais négligé d’approfondir et je ne découvre qu’aujourd’hui Daniel Garcia et ses prises de position tranchées sur internet et Wikipédia. Selon lui, la toile véhiculerait quantité d’informations erronées et l’encyclopédie libre serait de qualité médiocre (cf. Livres Hebdo du 9 juin). Force est de le reconnaître, sur le net, on trouve tout… et son contraire ! Le rôle du bibliothécaire, face à cette masse d’informations devient plus que jamais important puisqu’il consiste à trier, classer cette masse et, surtout, à l’authentifier. La crainte exprimée par Daniel Garcia me semble légitime, l’enfant se trouvant devant une fausse information ne sachant pas la distinguer d’une autre plus fiable. Pourtant, quelle encyclopédie de qualité est d’accès gratuit aujourd’hui ? Aucune (à ma connaissance). Côté dictionnaire, le CNRS offre un outil de qualité avec le TLF. Mais quid des encyclopédies ? Si l’on ne se trouve pas à proximité d’un lieu public qui propose un accès papier ou en ligne à l’Universalis (par exemple), l’on en sera réduit à utiliser un moteur de recherche et/ou ladite encyclopédie libre. L’information sera de piètre qualité ? Il n’empêche qu’elle peut constituer un embryon qui sera par la suite utilement complété. Un autre facteur entre en ligne de compte, me semble-t-il, dans ce débat. Les détracteurs de Wikipedia pensent-ils seulement à l’esprit critique de l’internaute ? Tout comme telle chaîne de télévision ou tel journal est orienté, il est aisé d’imaginer que le web n’est pas neutre. Apprendre à recouper ses sources, à vérifier l’authenticité d’un document, à éliminer les liens commerciaux, là réside le véritable enjeu. Plutôt que de diaboliser les ressources grand public, pourquoi ne pas expliquer comment les utiliser à bon escient ? Ce débat me rappelle celui provoqué par la parution de livres à dix francs dans mon jeune âge. Ces casseurs de prix comportaient leur lot (gros, évidemment) de coquilles et autres fautes d’orthographe en tout genre. Ils étaient de surcroît dépourvus d’appareil critique. Ce fut un tollé. Pourtant, après des années de livres à dix francs, la situation ne semble pas catastrophique. Par contre, de nombreux étudiants ont pu acquérir quelques livres de plus, de nombreux enseignants de collège ont pu faire acheter à leurs élèves trois livres au lieu d’un. Personnellement, je n’ai pas acheté de livres à dix francs par plaisir, mais par nécessité. Il en va de même aujourd’hui avec l’encyclopédie libre ; je la consulte en attendant de pouvoir m’abonner à l’Autre.
Former des internautes éclairés, un défi à relever pour les bibliothécaires et les enseignants (même si ce n’est pas au progrâââmme !) dans les prochaines années ?
Former des internautes éclairés, un défi à relever pour les bibliothécaires et les enseignants (même si ce n’est pas au progrâââmme !) dans les prochaines années ?
A mon humble avis, la mission (plutôt que le défi)des éducateurs, formateurs,etc., est (et sera toujours!) d’apprendre à nous servir de nos petites cellules grises, développer notre esprit critique pour mieux appréhender le monde qui nous entour. Les évolutions technologiques n’offrent que de nouveaux supports. L’effort de réflexion reste le même…