« O fontaine Bellerie, belle fontaine chérie »

Où l’auteur de ce blog va surfer de l’autre côté des Pyrénées, se rappelle que fuente signifie dans la langue de Cervantes à la fois source et fontaine et en rapporte céans une petite image… (Billet écrit relativement vite, qui demanderait à être amélioré mais… le temps s’en va !)

Paris – Luxembourg Quarter: Jardin Marco Polo – Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde
Mise en ligne par wallyg

Il était une fois, il y a bien longtemps, un lieu magique et feutré où étaient conservés des documents en grand nombre. Des livres, des journaux, des revues et d’autres choses encore qui, vestiges d’une époque, témoigneraient pour les lecteurs des années à venir de ce qu’avaient accompli leurs ancêtres. Cette information, précieuse, pourrait être assimilée, à de l’eau.

Dans ces temps lointains, la bibliothèque était elle-même la source de l’information, il fallait venir à elle pour recueillir humblement ce dont on avait besoin pour sa recherche, pour étancher sa soif de connaissance. Pour ce faire, on avait recours à un sourcier, un bibliothécaire un peu sorcier qui, muni d’un bâton en forme de Y, était souvent le seul à savoir où se trouvait l’information. Ainsi, la bibliothèque d’antan se trouvait être la source de l’information.

Mais aujourd’hui, qu’est devenue la bibliothèque ? Aujourd’hui, l’information est mouvante et multiple. Elle n’est plus seulement à notre disposition sur le papier mais sur un nombre grandissant de supports. Et la bibliothèque, emportée comme tout un chacun dans ce courant rapide, a mué. La bibliothèque, à l’heure actuelle, est devenue une fontaine. Elle capte ses informations à un grand nombre de sources et son rôle principal est de prendre soin de les épurer, de les nettoyer d’éventuelles pollutions. Aujourd’hui, la bibliothèque n’est plus à l’origine de l’information, elle en est l’un des fournisseurs. Là où certains de ces fournisseurs déversent une information abondante et polluée, les bibliothécaires, eux, prennent le temps de sélectionner l’information la plus fiable, de confronter les sources et de ne retenir que les meilleures d’entre elles pour offrir une eau claire et limpide.

Finalement, les bibliothécaires d’antan et ceux d’aujourd’hui poursuivent le même but : ils veulent offrir un accès à une information de qualité. C’est tout simplement l’endroit où l’on capte l’information/l’eau qui a changé.

Le titre de ce billet est une citation des deux premiers vers de l’Ode IX, livre II des Odes de Ronsard.