Salon du livre – last but not least : Google recherche de livres

Après hésitation, j’ai fait le choix de délaisser la table ronde du BBF, dont je pourrai lire le compte-rendu prochainement, au profit de Google. C’était une passade, soyez tout à fait rassurés ;-)

Ph. Colombet : Google recherche de livres
Cl. de Gramont : Elsevier Masson
P. Bazin : BM de Lyon
G. Decitre : Decitre

Ph. Colombet

Google vient pour la troisième fois sur le salon pour rencontrer éditeurs et libraires. Aujourd’hui, trois métiers sont réunis autour de Google : bibliothécaire, éditeur et libraire.
Google a conclu un accord entre auteurs et éditeurs : un registre sur le droits du livre existe désormais.
Google recherche de livres reste très proche des bibliothèques mais s’intéresse à l’édition contemporaine.
Google travaille avec environ deux mille éditeurs dans le monde.

C de Gramont

Le partenariat avec Google permet une visibilité du fonds sur Internet.
L’objectif est le signalement des ouvrages par référencement naturel.
Au départ, 1300 ouvrages ont été mis en ligne. Désormais, les ouvrages parus sont envoyés chaque trimestre à Google.
Sur le site d’Elsevier, Google preview est intégré. Ce partenariat est complémentaire de l’offre numérique d’Elsevier.
Elsevier propose des livres papier avec des codes à gratter qui donnent accès à des contenus numériques supplémentaires : les 2 supports sont complémetaires.
Il n’y a pas eu de fléchissement sur les ventes en librairie.
Certains ouvrages, comme les dictionnaires, ne figurent pas sur Google recherche de livres.

Vrin

L’intervenant de chez Vrin n’ayant pas pu venir, c’est Ph. Colombet qui s’est chargé de commenter son diaporama.
1750 titres, 60 nouveautés par an.
Les ventes de fonds constituent l’essentiel de l’activité.
Pour promouvoir leur fonds, création d’un site et partenariats avec Google et Amazon.
Le trafic vers le site a augmenté.
PC précise que les librairies partenaires ont été choisies pour leur démarche sur Internet.

G. Decitre

Réseau de librairies, vente aux professionnels, location de bases de données de livres en langue française. 90% de livres.
Le site Internet existe depuis 12 ans, 1,5 million de visiteurs par mois.
La problématique est simple : il s’agit de saisir la chance du numérique.
Dans les librairies Decitre, 80.000 titres alors que le catalogue comporte 600.000 références (pour le seul français).
Pour les ouvrages à rotation lente, Internet est une chance : vente à la commande.
La difficulté est de faire en sorte de donner au lecteur la possibilité de trouver son livre alors que la production augmente.
Problème du libraire : si tous les éditeurs se mettrent à vendre directement leurs livres, les titres finiront pas ne plus se trouver en librairie.

PC, avant l’intervention de Patrick Bazin

Google est partenaire de bibliothèques depuis 2004 : 28 bibliothèques dans le monde, 7 en Europe et 1 en France.
Pour la bibliothèque, il s’agit d’une numérisation sans bourse délier.

Patrck Bazin

Lyon s’intéresse depuis longtemps au numérique.
Avec Google, le projet est de numériser 450 à 500.000 volumes libres de droits et antérieurs au Xxe siècle.
Ce programme de numérisation s’inscrit dans le cadre d’un appel d’offres (numérisation en mode image et texte + possibilité pour la BM de récupérer les fichiers sur ses propres serveurs).
L’objectif de la BM est de créer sa propre bibliothèque numérique et d’en faire un nouvel outil de partenariat avec les chercheurs.
L’intérêt est de mettre en ligne les ouvrages de Lyon aux côtés des plus grandes bibliothèques du monde. Pour un accès démocratisé, il est important de présenter des ouvrages de plusieurs sources.
Google recherche de livres met en ligne sous l’enseigne de la BM : solution dite hébergée. Dans un premier temps, les serveurs appartiendront à Google.
Les centres de numérisation se trouvent à Lyon.
Contrepartie de Google : exclusivité commerciale des fichiers pendant 15 ans. Les partenariats d’ordre académique de la BM sont prévus.
Europeana (la question n’a pas manqué !) : c’est un portail, et non pas une bibliothèque numérique, et tout n’y est pas indexé. Comme il s’agit d’un portail, les documents numérisés de la BM de Lyon y seront signalés.
Vers un univers numérique qui va se diversifier.
La solution Google pallie le problème des budgets. Hormis Google, qui a les fonds pour des programmes de numérisation actuellement ? Si on n’accepte pas ce partenariat, on laisse les ouvrages de langue française être numérisés par les seules universités américaines.

PC

Les livres du domaine public seront laissés en accès libre.

Google recherche de livres veut offrir une plateforme de feuilletage dès que c’est pertinent : ubiquité d’une plateforme que des professionnels du livre ont à coeur de proposer.
Entre les éditeurs et Google, relation d’hébergeurs à hébergés. Le contrat d’hébergement de conteus est à des fins de promotion et de marketing. Plusieurs centaines d’éditeurs partenaires.

Pour défendre deux de ses petits camarades que la salle a bombardés de questions, l’un des participants (je tairai le nom) explique qu’il est primordial d’assurer la diffusion des contenus. En effet, s’insurge-t-il, « qu’est-ce qu’on est en train de créer comme société sachant que c’est le blogueur du café du commerce qui crée du contenu et fait autorité ? » Il venait de fustiger Wikipédia…

C’est dommage, la conférence avait bien commencé ! Sans alimenter la polémique (mais je tiens tout de même à préciser que les lecteurs de ce blog sont prévenus qu’on n’est pas à l’abri d’y trouver « des choses totalement inutiles » et que je fréquente rarement les cafés, hormis lorsque j’organise des rencontres de blogueurs de bibliothèques), sans alimenter la polémique, donc, je m’interroge : Google serait la solution parce qu’il propose des contenus ? Mais les réponses aux requêtes, comment se font-elles réellement ? Quels seront les titres mis en avant ? Les plus vendeurs chez les partenaires ?


Pour terminer sur une note positive, j’ai été très satisfaite de pouvoir entendre Patrick Bazin justifier son choix et expliquer le projet de numérisation de Lyon. Le débat sur Google et les bibliothèques a souvent été caricatural, il était par conséquent fort intéressant d’entendre les protagonistes eux-mêmes.

Pour aller plus avant, on peut faire un tour ici.