Du côté des BU, #11/10

Si vous deviez n’en lire qu’un

– « E-books, retour vers le présent« , de Dennie Heye, traduit par Marlène Delhaye, qui montre à quel point nous sommes dans une situation ubuesque en matière de livres électroniques :

« Un utilisateur entre dans votre bibliothèque en quête de livres à emprunter pour ses recherches. Au lieu de voir une grande pièce remplie de livres rangés par sujet, il tombe sur une suite de petites salles. Chaque salle contient les livres d’un éditeur, et toutes les portes sont fermées. L’utilisateur salue le bibliothécaire, qui lui donne un gros trousseau de clés ainsi qu’une feuille avec des codes d’entrée. C’est nécessaire, parce que chaque salle doit être ouverte selon une méthode différente. Cela peut même se compliquer, car certaines salles limitent le nombre de visiteurs à 2 à la fois, ou bien éjectent les visiteurs après une demi-heure de consultation. »


Droit d’auteur et édition scientifique

« Il sera désormais interdit à ses enseignants de céder tous leurs droits aux éditeurs de revues scientifiques. Il leur est demandé de garder (au moins) les droits les autorisant à mettre en ligne leur articles sur leur propre site et sur le site de leur université. »

David Monniaux, chercheur au CNRS et chargé de cours à Polytechnique, a publié dans Libération une tribune dénonçant « Le racket de l’édition scientifique », dont on peut lire la version non tronquée sur son blog.
– Piqué sur twitter, ce statut de Baptiste Coulmont, sociologue à Paris 8, qui montre que les lignes bougent peu à peu :

« Paris8 se met à « HAL » : on doit y mettre sa production afin de pouvoir être évalué ».

Où l’on constate que les BU changent…
– à la BULCO, on vous offre le café !
– Café, salles de travail en groupe et de réunion, autant de nouvelles pratiques qui nécessitent de disposer de nouveaux indicateurs pour comptabiliser ces nouveaux usagers de nos établissements, lit-on chez Assessment librarian.
… dans un contexte difficile et parfois houleux
– pendant ce temps-là, en bibliothèque la question des badges nominatifs suscite toujours des débats très vifs, comme en témoigne ce billet de Ma(g)BU (que je suis ravie de voir publier à nouveau !).
Pour terminer, un peu de technique
– vers la fin du RSS, se demande Lully ? Quel dommage de voir peu à peu disparaître une technologie indispensable, que les professionnels de l’information n’ont malheureusement jamais vraiment adoptée. C’est d’autant plus dommage qu’on redisait récemment ce qui devrait constituer une évidence : les professionnels de l’information font partie des métiers de l’internet !
« Le RSS n’a jamais été « grand public ». Ce qui est (presque) nouveau, c’est qu’on y renonce, apparemment définitivement, après 12 ans de succès très mitigé.
En revanche le RSS reste tout à fait pertinent pour certaines communautés d’utilisateurs — dont, naturellement, les professionnels de l’information :
– d’abord parce qu’on aime que les choses soient bien faites. Il y a quelques années encore, on formait proprement nos étudiants à faire une belle recherche documentaire méthodique.
Aujourd’hui, on a envie de faire une belle veille systématique, et de ne pas dépendre d’aléatoires bruits de couloir.
– ensuite parce que nous sommes obligés de nous tenir au courant de l’actualité de communautés dont nous ne faisons pas toujours partie : communauté des chercheur, collectivité locale (oui, on en fait partie — mais parfois ils l’oublient, eux). »
– piqué sur twitter également (mais je ne mettrai pas de lien) : 

« Je me rends à l’évidence: je suis incapable de dépanner les étudiants qui ont un problème de wifi ». 

Je suis tout aussi incapable que l’auteur du tweet de dépanner les problèmes de wifi, comme tant d’autres ennuis techniques, ce qui pose à mon sens le problème de nos compétences. Nos formations « métiers du livre », évidemment indispensables, sont terriblement incomplètes : elles nous laissent trop souvent sans ressources face au quotidien des étudiants de 2011.

4 Commentaires

  1. Bonjour

    Pour le dépannage du Wifi, il ne faut pas non plus exagérer. Si l’étudiant est en panne de voiture, on ne se sent pas obligé de le dépanner ! 🙂

    En outre, ce n’est pas difficile de dépanner de la Wifi dans les cas simples.

    Soit on sait… soit on pose la question aux étudiants (ou aux personnes) autour.
    C’est ce que font les informaticiens eux-mêmes quand ils ont un problème qu’ils ne savent pas résoudre ! => Ils utilisent le réseau social environnant.

    Aucun informaticien n’est un dieu isolé. 😉

    Un bibliothécaire devrait-il être un dieu isolé ?

    En tout cas, merci pour ce récapitulatif et les liens, c’est un article très intéressant.

    Bien cordialement
    B. Majour (qui va voir Ma(g)BU de ce pas 🙂 )

  2. Dans la mesure où le wifi est un service que nous offrons (contrairement aux voitures ;-)), nous devons être en mesure de maintenir ce service. En comparaison, quand notre SIGB est en panne, nous faisons du prêt secouru pour que nos usagers puissent continuer à bénéficier du prêt/retour. Pour moi, il devrait en être de même pour le wifi.
    Bonne visite sur Ma(g)BU 🙂

  3. Je reviens de Ma(g)BU. 🙂

    Sûr que, offrant le service, il faudrait pouvoir « dépanner » un utilisateur dans le besoin (et donc tenter de se connecter via la Wifi avec son propre appareil), mais dans l’absolu on n’est jamais seul.

    Savoir demander aux autres, c’est une des chances/opportunités des réseaux sociaux.
    Et la bibliothèque est un réseau social comme un autre. Sauf que celui-là est en plus IRL (In Real Life)

    Profitons-en.

    Après, au besoin, on peut apprendre les cinq ou six manipulations nécessaires pour activer la Wifi sur un ordinateur… ou sur un « portable » tout court.
    Petit exercice de formation continue ;-))

    Bonne journée,
    Et bonnes fêtes.
    B. Majour

  4. Apprendre les manipulations pour activer le wifi, rechercher les différents réseaux et savoir résoudre les problèmes de base, nous y avions quand même pensé sans vous 😉

    Les vrais problèmes se posent quand le wifi de l’institution tombe en panne, que celle-ci est suffisamment grosse pour qu’il faille envoyer des tickets d’aide au service informatique (qui n’est pas sur place) au lieu d’avoir le droit de contacter une vraie personne.
    Dans ce cas-là, le service est totalement interrompu et nous, qui ne sommes même pas administrateurs de nos propres postes, ne savons pas répondre aux usagers sur la cause de la panne et n’avons aucunement la main sur les machines totalement vérrouillées pour la résoudre.

    C’est d’autant plus contrariant que les usagers qui ont besoin de notre wifi sont ceux qui n’ont pas l’argent pour se payer une connexion chez eux. Si ça se produisait tous les six mois, il n’y aurait pas de quoi s’émouvoir, quand ça a lieu souvent c’est énervant…

    Bonnes fêtes à vous également 🙂

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