Liber, libri, m. : livre

Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

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Le second argument correspond au risque de plagiat, pratique bien réelle dans le monde universitaire, loin d’être l’apanage des étudiants. En réalité, la mise en ligne me semble être un instrument de lutte contre le plagiat bien plus efficace qu’un dépôt dans une seule bibliothèque universitaire. D’abord, référencée en ligne, une thèse est mieux connue ; ensuite, les logiciels anti-plagiat – de plus en plus utilisés par les universités – moissonnent les dépôts d’archives ouvertes.

J’étais attablée en salle de travail à la bibliothèque, toute entière dans ma lecture, bien contenue dans le rond éclairé de ma lampe et dans le silence entretenu, dans ma bulle comme on dit. Il a eu ce geste d’ombre sur moi, il a fait ce que je déteste, ce que je n’ai jamais laissé personne faire avant lui, lire par-dessus mon épaule. Je ne sais pas pourquoi, cette fois, ça ne m’a pas gênée. Je ne l’ai pas regardé. Passé un tout petit temps d’arrêt et de surprise, j’ai recommencé à lire, et lui de même, derrière moi, debout, après avoir eu cette délicatesse de s’écarter juste de quoi me redonner suffisamment de lumière et sans jamais salir le silence, ce silence de bibliothèque fait de petits bruits de papier, de chaises à peine poussées et de pas chuchotants. Ses mains se sont posées de part et d’autres des miennes, qui tenaient le livre, ses bras tendus ont fait comme des barrières de protection pour mon espace, cet espace de lecture jalousement épousé, notre espace désormais. Et nous avions sans voir nos yeux les mêmes regards, les mêmes pauses. Même arrêt des virgules, mêmes fins de phrases. Je sentais en tournant la page qu’il était arrivé en bas d’elle. Nous lisions au même rythme, et depuis nous avons veillé à garder ce rythme, même quand ça ne va plus trop entre nous. Nous lisons toujours ensemble, et si nous nous manquons de quelques lignes, nous nous attendons.

Nouons-nous | Emmanuelle Pagano

Tunnel

J’ai souvent évoqué sur twitter le « tunnel de catalogage ». Au soir de ma vie de catalogueuse, je me suis dit qu’il était sans doute temps d’illustrer pour les jeunes générations cette impression de vertige qui s’est souvent emparée de moi en ouvrant WinIBW…

Grand merci à Biblio Gobelin !

« IFLA Lyon 2014, mode d’emploi »

Le palais des congrès de Lyon. Par Flexikon (Own work). CC-BY-SA-3.0, via Wikimedia Commons
Cette journée d’étude a eu lieu le 9 novembre à Me-diadix, voici quelques notes prises par ma collègue  Laurence Jonard et moi.

L’IFLA, la voix des bibliothèques dans le monde : stratégie, engagements, activités majeures, par Pascal Sanz, président du Comité français international bibliothèques et documentation (CFIBD)

Le CFIBD, le comité français international bibliothèques et documentation, est une association de loi 1901 dont le but est de coordonner les actions internationales des bibliothèques à l’étranger. Son rôle est aussi d’aider les professionnels à participer à des congrès internationaux comme celui de l’IFLA.
L’IFLA, International federation of libraries associations, fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques en français, est une institution des associations de bibliothécaires, avant d’être celle des établissements. L’IFLA est la voix mondiale des bibliothèques et des professions de l’information. C’est la principale organisation représentant les intérêts des bibliothèques et des services d’information et de leurs usagers. Elle est le porte-parole des institutions au niveau mondial, son action se traduit par un lobbying continuel. C’est un organisme qui existe depuis 1927, avec 1600 membres répartis dans 150 pays. Parmi ces membres, qui peuvent paraître peu nombreux de prime abord, beaucoup sont en réalité des associations regroupant de nombreux professionnels.
L’IFLA s’intéresse à tous les types de bibliothèques et services d’information. Elle se caractérise par la grande diversité de ses terrains d’actions et de ses centres d’intérêt.
Organisation : une assemblée générale, un conseil d’administration élu pour deux ans, un comité exécutif (extraction du CA), un comité professionnel pour les contenus professionnels (qui s’occupe notamment des congrès, des contenus, etc.).
L’IFLA est composée de très nombreux  groupes, des comités permanents, mais également des groupes d’intérêt particuliers et des programmes stratégiques. On peut citer notamment le comité sur le droit d’auteur et les questions juridiques, le comité sur la liberté d’accès à l’information, le comité sur les normes (l’IFLA a une délégation de l’iso pour les normes).
L’IFLA a un plan stratégique pour 2010-2015, avec des initiatives clés : donner aux utilisateurs des bibliothèques un accès équitable à l’information ; faire entendre la voix des professionnels ; assurer un plaidoyer en faveur de la profession ; programme de reconstruction du patrimoine ; assurer le multilinguisme de l’organisation (sept langues officielles).
Le président est élu pour deux ans et il porte une thématique, qui sera un axe d’action durant son mandat. Les présidents ont la particularité d’être élus deux ans en avance. C’est un fonctionnement  très intéressant car le président élu et le président en exercice travaillent ensemble, le premier se forme au contact du second. La coopération et le travail en commun en sont renforcés. Le « thème présidentiel » existe depuis dix ans. Actuellement, il s’agit de : « Des bibliothèques fortes pour des sociétés fortes ».
L’IFLA travaille en réseau avec d’autres associations mais aussi avec d’autres professions, éditeurs, musées, etc. On peut en outre souligner son action aux côtés du Bouclier bleu.
L’IFLA produit un certain nombre de manifestes.  L’organisation s’est par exemple fait le porte-parole principal du traité des exceptions et limitations au droit d’auteur pour les bibliothèques et les archives.
Trend report, en français rapport de tendances, est une plate-forme créée sous l’impact des nouvelles technologies. Le dispositif est interactif et il est constitué de questionnements qui interpellent le grand public et les professionnels. 
Cinq tendances :
– Les nouvelles technologies vont en même temps étendre et restreindre l’accès à l’information en fonction des publics concernés.
– Les cours en ligne vont aussi bien démocratiser que bouleverser l’enseignement au niveau mondial.
– Les frontières autour de la vie privée et la protection des données personnelles doivent être redéfinies.
– Dans ces sociétés hyper-connectées, de nouvelles voix et de nouveaux groupes vont émerger pour s’emparer de problèmes sociaux ou politiques à travers des actions collectives et de nouveaux médias.
– Les nouvelles technologies vont transformer l’économie mondiale : de nouveaux modèles économiques vont s’imposer à travers structures innovantes (e-commerce, mobilité, etc.).[1]

L’IFLA et ses congrès : un centre de ressources pour les professionnels des bibliothèques, une chance pour la lecture publique, par Philippe Colomb (Bibliothèque publique d’information)

Les congrès de l’IFLA constituent un centre de ressources pour les professionnels des bibliothèques. Ils permettent de rencontrer des professionnels avec qui on partage un certain nombre de valeurs et d’échanger avec des collègues du monde entier. 
Les congrès sont annuels et ils abordent des sujets aussi divers que les normes, les missions et les publics, la compréhension de la société de l’information, la cohésion d’une communauté des bibliothécaires. 
Le congrès est l’occasion d’avoir une mise en perspective mondiale, il permet de construire une communauté internationale de bibliothécaires.
La question des normes fait partie des activités fondamentales, notamment en ce qui concerne les normes de catalogage, l’évaluation et les statistiques. Ce n’est pas un comité Théodule ! Il est également question de l’accessibilité. Ce groupe de travail a un rôle très important.
L’IFLA  a pour mission de conceptualiser le rôle des bibliothèques dans la société. Dans ce cadre, le comité FAIFE, auquel Philippe Colomb appartient, défend la liberté d’expression et l’accès à l’information. Il est à l’origine du manifeste internet en bibliothèques et sert d’appui aux bibliothèques dans beaucoup de pays où une censure est exercée. Le comité a aussi développé un code d’éthique, son cadre sert de base et de langage partagé pour les professionnels. 
Les comités et les groupes de l’IFLA travaillent en outre sur la question des publics spécifiques : publics en situation de handicap, enfants, multiculturalisme, LGBTQ. Philippe Colomb est revenu notamment sur un aspect qu’il juge important, particulièrement pour les Français, à savoir la question du multiculturalisme. Il est nécessaire d’aborder la présence du multilinguisme et du multiculturalisme en bibliothèques.
Il est nécessaire de souligner que l’IFLA est sous-tendue par une volonté forte de comprendre la société de l’information et de dépasser le cadre strict du métier. Beaucoup d’autres gens traitent ce sujet dans un but mercantile,  sans pour autant qu’il soit négatif. A titre d’exemple, on peut citer l’affaire Google. Lors d’un congrès, l’IFLA avait invité un des responsables l’entreprise à s’exprimer. L’IFLA a aussi reçu en congrès des membres des partis pirates. Il s’agit d’être dans un débat public serein.
Le congrès 2013 s’est déroulé à Singapour, qui n’est pas vraiment un modèle en matière de liberté d’expression. L’IFLA a invité un des blogueurs les plus connus de Singapour sur la question de la censure pour qu’il puisse s’exprimer. Il règne là-bas un flou total sur les contenus de l’interdit et il est difficile de savoir si ce qu’on va écrire sera condamnable ou pas. Les condamnations prononcées sont peu nombreuses mais très fortes. Il en découle une autocensure des gens qui n’écrivent plus. 
L’IFLA mène une action de lobbying en participant aux négociations de l’OMPI. L’organisation est présente sur la question de la liberté d’expression. Il s’agit de porter la voix des bibliothécaires à la mesure de ses moyens dans le plus d’organismes possibles. 
Philippe Colomb a souligné que son implication dans l’IFLA lui a permis de partager avec d’autres collègues les raisons pour lesquelles on fait un métier, quels sont ses objectifs et ses valeurs. C’est une activité qui sort des contingences professionnelles. Il s’agit de se dire qu’on participe à un mouvement global en faisant ses choix quotidiens.

Le Congrès IFLA en France en août 2014, de l’idée à la réalité : le rôle des différents acteurs, par Pascal Sanz

Pascal Sanz a expliqué les démarches engagées lors de la candidature de la ville de Lyon pour le congrès 2014. Il a également précisé les grandes lignes de l’organisation de l’événement  qui dure une semaine.[2]
La France n’avait pas accueilli le congrès de l’IFLA depuis 1989. A cette époque, huit ans après l’élection de la gauche, l’accès à la culture s’était démocratisé et la période était très porteuse pour recevoir des collègues du monde entier. Vingt-cinq ans plus tard, il a semblé nécessaire de témoigner de l’évolution des bibliothèques en France mais aussi d’inciter les collègues français à pouvoir assister à un congrès à moindres frais.
L’Île-de-France représentant un tiers du potentiel documentaire du pays, Paris aurait donc été un choix attractif mais il n’était pas bon pour la candidature de la France de proposer la même ville. Lyon s’est imposé pour son attractivité.

Participer à l’IFLA : pourquoi pas vous ?

Table ronde animée par Christophe Pavlidès, avec Céline Huault, boursière du CFIBD à l’IFLA 2012 et Julien Sempéré (SCD Paris Descartes), boursier du CFIBD à l’IFLA 2013

Le Cfibd offre des bourses pour le WLIC (World Library and Information Congress).
Céline Huault a expliqué qu’elle avait découvert l’IFLA par le manifeste. Elle s’est ensuite inscrite aux listes de diffusion (une par section), dont certaines ne demandent pas d’être membre[3], ce qui lui a permis de se familiariser avec les travaux de l’association.
Elle a ensuite proposé une communication pour le congrès d’Helsinki. Des appels à communication réguliers sont effectués pour chaque congrès. Elle a également réalisé des posters dans le cadre d’appels à posters. Enfin, elle a participé à un des projets lancés par l’IFLA autour des bibliothèques de rue.
Alors qu’elle travaillait au Togo à l’époque, elle a demandé une bourse auprès du CFIBD, qu’elle a obtenue. Le congrès est l’occasion de faire des rencontres avec des professionnels de tous horizons. Elle a aussi rappelé l’importance des visites des bibliothèques de la ville du congrès pour découvrir des pratiques professionnelles et échanger autour de celle-ci.
Elle est désormais élue dans un des comités permanents et est devenue traductrice des travaux de l’IFLA, dont elle souligne la richesse du site.
Julien Sempéré a expliqué avoir toujours beaucoup de curiosité pour l’international depuis qu’il est étudiant. C’est lors d’un stage à l’étranger qu’il a rencontré une collègue qui lui a parlé de l’IFLA, afin de ne pas perdre le contact avec l’étranger. 
Se passionnant pour la question du knowledge management[4], il est devenu membre du comité permanent sur le sujet. Pour devenir membre, il faut être parrainé. Le comité est composé de personnes d’horizons variés, qui ne sont pas toutes bibliothécaires. Comme le congrès a lieu l’an prochain, il est responsable d’un satellite meeting, une journée d’étude, sur le thème du knowledge management.
Julien Sempéré considère que son expérience à l’IFLA apporte des méthodes de travail auxquelles on n’est pas habitué. Il pense acquérir de nouvelles façons de travailler. Il précise toutefois qu’il faut être prêt à s’impliquer en dehors des heures de travail, à y consacrer un certain nombre de soirées et de week-ends.
Céline Huault explique qu’on peut avoir le statut d’observateur dans les standing committees. Un tour de table a lieu lors de chaque réunion. A partir du moment où on manifeste un intérêt et où on a envie de s’impliquer, il est possible d’y prendre part.
Il y a de la place pour les nouveaux arrivants et les membres de l’IFLA ont le souci d’intégrer les nouveaux professionnels. Intérêt et réceptivité, dynamisme sont les qualités recherchées au sein de groupes où tout le monde a son mot à dire à égalité.
Julien Sempéré évoque la question de la transmission de culture : il faut qu’il y ait des piliers qui soient là depuis longtemps pour transmettre les connaissances à ceux qui intègrent l’IFLA.
Il précise que dans les standing committee, les membres ne se voient qu’une fois par an lors d’une sorte de CA. Le reste du temps, le travail est réalisé à distance en anglais.
Lors du congrès, il est intéressant d’aller aux sessions ouvertes qui croisent les questions abordées par les comités. Ces sessions sont ensuite traduites. 
Christophe Pavlides, est-ce que l’IFLA est connecté au quotidien professionnel ?
Céline Huault explique que les projets qu’elle a conduits avec l’IFLA lui ont donné envie de rediffuser l’information. Assister à un congrès, c’est aussi retransmettre aux collègues. En tant que boursier, précise-t-elle, un compte-rendu est de surcroît demandé. Elle ajoute que le congrès est très dense et qu’il permet de prendre des contacts et les utiliser par la suite.
Julien Sempéré explique pour sa part qu’il ne prend pas le temps d’aller en formation durant l’année universitaire, alors qu’il y envoie des gens de son équipe.
Le comité IFLA l’oblige à s’auto-former, cela crée une dynamique et l’oblige à un rythme de travail. Cette action crée une formation en retour, lui permettant de se perfectionner sur des sujets qui l’intéressent pour son travail. Il échange ensuite avec les collègues intéressés. Pour lui, c’est une ouverture d’esprit qui lui servira sans doute un jour même si ce n’est pas immédiat.
Il est enfin extrêmement intéressé par la réflexion à l’IFLA sur la carrière, sur les possibilités de reconversion et d’ouverture par rapport à la carrière. Alors que ces sujets ne sont jamais abordés dans le cadre de la fonction publique dans l’Hexagone, ils préoccupent les collègues étrangers.
A l’issue de la table ronde, Pascal Sanz, président du CFIBD, a donné des informations sur l’inscription au congrès et sur les possibilités d’obtenir des bourses. Pour être congressiste, il faut évidemment s’inscrire. Le tarif est 475€ avant le 15 mai, il augmente ensuite.
Un appel à candidature pour les bourses du CFIBD est lancé chaque année, en décembre/janvier. Il faut renvoyer une lettre de motivation ainsi qu’un dossier. Il faut essayer de montrer qu’on n’a pas seulement envie de découvrir ce qu’est l’IFLA mais surtout qu’on y participe activement, par exemple en étant élu, en ayant présenté une communication. Il faut montrer qu’on est prêt à faire un travail, qu’on a un vrai intérêt. Pour les nouveaux, l’aspect découverte est tout de même pris en compte mais ce n’est pas le seul critère.
Pour les collègues français, le CFIBD  attend que l’établissement paie l’inscription à son agent. Le reste des frais, voyage, hébergement, est couvert par le CFIBD par une somme forfaitaire. Pour les collègues étrangers des pays émergents, tout est pris en charge. 
Le CFIBD assure une sorte de tutorat pour ses boursiers. Il leur fournit une sorte de mode d’emploi pour un congrès de cette ampleur (250 réunions, 400 communications scientifiques).
Les boursiers doivent faire un rapport et participer à deux traductions. Ils doivent aussi écrire dans le petit journal quotidien, IFLA express. Ensuite, il leur revient d’organiser la diffusion de ce qu’ils auront appris, notamment en produisant un article dans une revue professionnelle.
Le CFIBD attribue aussi des bourses pour Liber et pour Eblida. 
Pascal Sanz a redit que l’IFLA recherchait l’amalgame, c’est-à-dire le mélange des anciens et des jeunes collègues pour la transmission des savoirs et des pratiques. 

Accueillir les bibliothécaires du monde entier : l’organisation du congrès 2014 et l’enjeu des volontaires, par Elisabeth Lemau, coordinatrice nationale du volontariat IFLA Lyon 2014

L’organisation du volontariat pour le congrès est un enjeu très important. L’objectif est de participer à un projet national. Il s’agit de mieux connaître les associations et les bibliothèques de tous types.
Pour les volontaires, dont l’équipe sera internationale, donner de son temps peut déboucher sur un engagement professionnel.
Les tâches du volontaire consistent notamment à remplir les sacs des congressistes, mais aussi à accueillir et orienter ces derniers. Il s’agit aussi d’assister les officiels, les présidents de l’IFLA notamment, de traduire des articles pour la newsletter IFLA express, de guider les conférenciers et les interprètes, enfin d’accompagner les visites de bibliothèques. 
Les contreparties pour les volontaires sont importantes. Ils bénéficient de l’inscription gratuite au congrès en échange de six demi-journées de travail. Ils sont invités à la soirée et l’hébergement d’une nuit sur les cinq ou six est pris en charge. Les déjeuners sur le temps de leur service sont également offerts. Enfin, ils se voient remettre un certificat de volontaire IFLA. 
Les qualités requises sont assez classiques, accueil et organisation, goût pour le travail en équipe,  connaissance d’une ou plusieurs langues étrangères (anglais mais aussi autres langues de l’IFLA), capacité d’adaptation à différents postes et activités, ouverture vers d’autre cultures. La connaissance éventuelle du fonctionnement de l’IFLA est appréciée. 
La procédure est détaillée sur le document d’appel au volontariat. A la suite des candidatures, des tests de langue par téléphone auront lieu à partir du mois de décembre.
Pour proposer leurs candidatures, les éventuels volontaires sont invités à adresser leurs CV à l’adresse suivante : volontaire.wlicifla2014@gmail.com.


[1] Pour aller plus loin, voir le billet du blog Prospectibles.
[2] La vidéo promotionnelle du congrès a été projetée : http://vimeo.com/49155275
[3] Il faut noter que toute personne membre d’une association professionnelle affiliée à l’IFLA, l’ABF par exemple, est considérée comme membre de l’IFLA. Elle doit faire la demande de codes auprès de son association professionnelle.
[4] Méthodes et outils logiciels permettant d’identifier, de capitaliser les connaissances de l’institution afin notamment de les organiser et de les diffuser.

Veille, encore…

A la demande générale (ou presque), une carte pour illustrer les outils que j’utilise pour faire de la veille après l’arrêt de greader.

 

 

Comme j’ai bêtement fait une carte heuristique au lieu d’une carte conceptuelle, l’importance qu’a diigo dans ce système ne ressort pas assez. C’est bien dommage.
Résumons-nous : pour remplacer google reader, j’ai fait le choix d’utiliser feedly après avoir testé plusieurs plate-formes. Son principal avantage est d’être compatible avec ifttt.
Presque toutes les sources qui me servent pour la veille ont des fils rss : je les ajoute systématiquement dans feedly. Je taggue les billets qui me semblent intéressants pour la veille collaborative, je mets ceux que je veux revoir en favoris.
Les billets tagués sont bookmarkés sur diigo grâce à ifttt (une recette par tag). Diigo génère un fil rss par tag qui servira à alimenter le Bouillon ou toute autre veille collaborative à laquelle je peux participer.
Les billets en favoris passent aussi sur diigo via ifttt, cette fois-ci comme bookmarks privés. Je suis seule à y avoir accès, le temps de décider ce que je veux en faire.
Pour les sources qui n’ont pas de flux rss et que je ne peux pas intégrer dans feedly, je fais des ajouts directement dans diigo. L’outil diigolet, qui s’installe dans la barre personnelle du navigateur, se révèle très utile dans ces cas-là.
Lorsque je veux conserver une référence, par exemple un article glané sur hypothèses.org, j’utilise zotero. C’est le seul outil dont je suis sure en matière de sauvegarde… L’absence d’import via rss sur zotero, ou sa complexité, me pose un peu problème : j’ai tendance à ne pas faire autant d’ajouts que je ne le voudrais.
J’ai abandonné evernote qui me servait beaucoup lorsque je faisais tous les mois une veille éditorialisée. C’est pourtant un bon outil. Je le réutiliserai sans doute lorsque j’aurai plus de temps à consacrer à mes lectures.
Après réflexion, j’ai supprimé la page facebook que j’utilisais pour diffuser ma veille. Peu de monde la commentait vraiment et elle ne me semblait plus très utile. Ce que je peux partager est depuis diffusé sur twitter, précédé de [Veille]. Depuis, j’ai de nouveaux abonnés et je me suis moi-même abonnée à des gens passionnants.
Ce système n’est pas figé, je cherche encore à l’améliorer. Il y a fort à parier que d’autres billets suivront sur le sujet.

« C’est la principale raison pour laquelle le comportement des internautes sur les réseaux sociaux n’est pas si désinvolte.  » Les gens s’exposent, mais c’est une exposition choisie, positive. C’est par cette dernière qu’on construit sa personnalité numérique « , continue Emmanuel Kessous. Une idée que résume bien Denis Humbert, un romancier de 64 ans :  » Nous savons bien que nos échanges ne sont qu’un jeu de rôle dont nous créons les personnages. « 

« Sur le Web, le  » paradoxe de la vie privée  » « , Le Monde, vendredi 2 août 2013

10H45 c’est l’heure du standup. […] En 15 minutes, tout le monde debout (pour que la rencontre soit courte), chacun énumère rapidement sur quoi il a travaillé hier, une ou deux choses à accomplir aujourd’hui et si quelque chose bloque la progression. Une des personnes présente prends des notes de style télégraphique et après le standup elle les envoie à une adresse de courriel à laquelle tous les employés de la compagnie peuvent s’abonner. Tout le monde peut voir tout le temps qui travaille sur quoi et ce que l’empêche de progresser. La plupart des tâches sont des tickets dans le système de gestion.

Une journée chez twitter”, Sylvain Carle

Oraux de conservateur

Nouveau billet sur les concours internes, sous la pression de mes twittos préférés qui se reconnaîtront ! Mais c’est le dernier, ensuite journées d’étude ou pas, actualité brûlante ou pas, je serai en va-can-ces de blog !
J’étais aussi convoquée sur deux jours : mardi après-midi pour la motivation, mercredi dès 8h15 pour l’espagnol, puis 13h15 pour la culture générale.
Je copie/colle, depuis le billet assorti pour les oraux de bibliothécaire interne, mon conseil préalable : les jurys ne sont pas les mêmes d’une année sur l’autre et l’orientation des questions peut changer du tout au tout. Les billets que nous pouvons publier de nos expériences à l’oral ne doivent donc pas trop orienter vos révisions.
  • Oral de motivation (interne)

« Il faut mener une réflexion approfondie sur la mobilité et les carrières », La Gazette, 25 mars 2013. Dix minutes de commentaire, suivies de vingt minutes de questions.

Commentaire (notes en vrac d’après mes brouillons) :
I – Un statut protecteur mais un manque de reconnaissance
– emploi garanti, statut de la FP (1983),
– satisfaction des agents, dit la ministre
– statut qui offre aussi des garanties aux usagers des services (obligation de neutralité, de discrétion des agents, etc)
– pour les agents par contre, peu de perspectives de carrière hors concours et promotion
– la formation des agents se développe mais n’est pas suffisante pour permettre une véritable évolution des carrières.
– importance de la VAE
– peu de reconnaissance du travail des équipes, selon les agents
II – Mais des réformes à la fois nécessaires et impopulaires
– MAP : suite de la RGPP (définitions)
– certains ministères sont beaucoup plus touchés par la baisse des effectifs. L’ESR est relativement épargné.
– exemple des CAF, de Pôle emploi : traitement des dossiers plus rapide par manque de personnel. Les usagers perçoivent une qualité de service moindre.
– Pourtant des actions parfois importantes : charte de qualité accueil. Ont par exemple obligé à repenser les procédures.
– La question de la mobilité est impopulaire chez les agents, pourtant elle peut apporter un enrichissement à une carrière. Cependant les questions familiales sont à prendre en compte.
– L’allongement du temps de travail par la réforme des retraites : le journaliste demande si c’est une solution pour pallier les suppressions de postes.
– Question de la pénibilité si les agents sont plus âgés et des risques psycho-sociaux
Conclusion : statut protecteur mais le nombre accru de réformes a suscité l’inquiétude des agents. Malaise auquel il convient de répondre en tenant compte des contraintes budgétaires, ce qui n’est pas aisé.

Questions
Contrairement au concours de bibliothécaire où le jury avait lu mon RAEP mais ne m’avait posé que peu de questions sur mon parcours, cette fois j’ai de nombreuses demandes de précisions par rapport à ce que j’avais pu écrire. 
– une réforme en cours dans la FP ? (le texte y faisait allusion)

– comment motiver un agent ? et s’il n’est pas promouvable ?

– la RGPP a-t-elle permis de réduire le nombre de fonctionnaires ?
– des questions sur mon parcours, sur le fait que je n’ai pas enseigné avec un CAPES, sur ma participation au groupe bibliothèques hybrides,
– mon expérience de l’encadrement (je m’occupe des tuteurs à la BU),
– relations bibliothécaires/chercheurs,
– qu’attendez-vous de l’enssib ?
– …

  • Oral de culture générale (interne)
Commentaire : vous êtes des grands, vous avez compris le principe. Non, pas de « tu pourrais recopier ce brouillon aussi » qui tienne !

Questions :
– plusieurs questions sur le texte,
– déconcentration, décentralisation ; rôle des préfets (impact de la décentralisation sur leur rôle),
– création de l’ENA, date, histoire,
– Aristide Briand,
– quatre figures de républicains,
– les jeux vidéos sont-ils un divertissement ?
– liseuses/tablettes : ce qu’elles changent pour la lecture par rapport au papier,
– questions sur Queneau, Perec et l’Oulipo,
– …

  • Espagnol (interne)

« Entramos en la casa de las palabras« , Víctor Núñez Jaime, El País, 3 mars 2013. Le texte donné s’arrêtait à « amén », la partie que j’ai dû traduire est le paragraphe 3.

Traduction : une bonne partie de l’épreuve a consisté dans la reprise de ma traduction. J’ai trouvé ce paragraphe difficile. Il y avait un poème, des métaphores, j’ai dû justifier mes choix et revenir sur mes erreurs. Le jury m’a demandé quelle partie j’avais trouvé la plus dure pour la traduction, je lui ai répondu le plus honnêtement du monde (d’autant plus que j’étais persuadée d’avoir raté l’épreuve).

Questions :
– on m’a demandé de présenter le texte. Même si j’ai eu des difficultés pour la traduction, j’avais gardé quelques minutes pendant la préparation pour réfléchir à une présentation du texte avec deux axes, histoire de ne pas être prise au dépourvu si la question m’était posée.
– les autres questions ont porté sur les littératures espagnole et latino-américaines. Ce sont des littératures que j’aime par-dessus tout, j’espère que j’ai eu l’enthousiasme communicatif !

  • Pour conclure

Ne négligez pas la motivation professionnelle. Ça a été ma grande erreur il y a trois ans. Paniquée que j’étais par l’étendue de mes lacunes en culture générale, j’ai privilégié cette épreuve. Or la motivation ne s’improvise pas : au minimum, lisez quelques ouvrages sur le management et posez-vous la question de votre vision de l’encadrement.
Si vous avez la chance de travailler en bibliothèque, observez vos chefs sans leur dire 😉 et réfléchissez à la façon dont ils prennent chacune de leurs décisions. Soyez attentifs à leur manière de répondre ou pas aux demandes des agents. Feriez-vous pareil ? Si oui/non, pourquoi ? Essayez de faire le lien entre ce que vous voyez sur le terrain et les manuels lus, puis faites-en votre miel afin de pouvoir livrer au jury une vision de l’encadrement qui vous soit personnelle. L’idée est de maîtriser quelques termes de management et d’en glisser dans l’entretien pour montrer qu’on les connaît, sans pour autant livrer un discours formaté.
La question de l’encadrement est essentielle pour les jurys et on ne peut que leur donner raison. Un mauvais management peut avoir des conséquences à ce point désastreuses sur les individus, voire sur les équipes entières, qu’on ne peut traiter ce sujet à la légère.
Enfin, pensez à voir loin : le jury peut très bien poser des questions sur le long terme. A vous de savoir si vous pensez à une carrière très classique (ce lien est une boutade) ou plutôt geek (ce lien est aussi une boutade). Plus sérieusement, demandez-vous si dans dix ans vous auriez envie d’un parcours dans la veine de celui de Christophe Peralès ou de Nicolas Morin, de Bertrand Calenge ou de Manue Bermès. Désolée pour le name dropping, j’essaie juste d’illustrer la variété des profils possibles dans un même corps.

La langue, dont le coefficient a été augmenté, peut rapporter des points et permet de réviser en se faisant plaisir : lire des romans et regarder des séries ou des films n’est pas des plus désagréables. Et ça servira toujours pour l’IFLA !

Pour tordre le cou aux terreurs nocturnes concernant la culture générale, il y a des choses cette année que je n’ai pas sues et je m’en suis sortie avec une note moyenne. Les derniers rapports de jury indiquent que nos capacités d’analyse sont privilégiées et j’ai eu vraiment l’impression que c’était le cas.
Pour la préparation, je crois que le minimum est de lire un quotidien du soir, de parcourir les articles de quelques autres et de jeter des coups d’œil réguliers aux magazines d’actualité. Ajouter Esprit et quelques revues du même genre est une bonne chose.
Il existe des manuels de culture générale qui sont de bonnes bases pour réactiver les vieilles connaissances endormies depuis le lycée. Plusieurs privilégient la forme quizz, qui peut aider quand on n’en peut plus de relire ses fiches. J’avais effectivement fait ou récupéré des fiches sur les sections du programme. Pour gagner du temps, je me suis limitée dans les fiches que je faisais moi-même aux sujets incontournables et j’en ai énormément récupéré, celles de prépa d’une copine, d’autres sur internet, etc.

Pour ce qui est de la presse pro, j’ai passé quelques demi-journées sur la mezzanine de la bibliothèque Buffon. Elle donne sur le jardin des plantes et le wifi ne marchait pas, parfait pour ne pas se distraire ! Et il y a le thé à la menthe de la mosquée toute proche en récompense.

Concernant les écrits, une dernière chose pour les internes, continuez à écrire. Sur un blog, sur du papier vergé, pour parler des aventures de votre chat ou de la cuisine moléculaire, qu’importe, mais continuez à écrire. Si je compare mes dissertations de CAPES et celles des deux années précédentes, la différence est frappante en matière de style et de richesse de vocabulaire, mais aussi dans la façon de structurer le discours. Pour moi, c’est une catastrophe. En catégorie B, les tâches professionnelles conduisent rarement à rédiger et les capacités d’écriture se perdent très vite. Entretenez-les, même par de longues lettres à tata Georgette (en plus elle sera contente).

Que dire d’autre ? Le travail personnel est essentiel pour les concours mais il y a aussi une part de chance sur laquelle on n’a aucune prise. Tout échec est à prendre comme une expérience pour s’améliorer. Quoiqu’il se passe, continuez à les passer. J’ai failli arrêter bien des fois, sans le harcèlement soutien familial et l’appui des collègues je n’aurais peut-être pas persévéré. J’aurais vraiment eu tort.

J’essaierai de faire un billet sur les épreuves écrites à la rentrée. D’ici là, bel été !

Oraux de bibliothécaire

Le voici donc, ce billet qui m’a été réclamé par billet, tweet et aussi par mail ! Après j’ai le droit d’aller buller, dites ?
J’étais convoquée sur deux jours, mercredi et jeudi matins. Entre les deux, cinéma et séries les plus débiles que je puisse trouver pour ne pas trop gamberger… 
Un conseil préalable : les jurys ne sont pas les mêmes d’une année sur l’autre et l’orientation des questions peut changer du tout au tout. Les billets que nous pouvons publier de nos expériences à l’oral ne doivent donc pas trop orienter vos révisions.

  • Oral de motivation (interne)

« Comment la crise transforme l’entreprise », Dominique Wolton, Le Monde, 20.11.12. Dix minutes de commentaire, suivies de vingt minutes de questions.

Commentaire (reconstitué d’après mes brouillons, l’article est en édition abonnés, c’est dommage, car le commentaire seul ne vous aidera pas beaucoup sans lui) : après une présentation rapide du thème de l’article et de son auteur, j’ai repris pour la problématique le terme du sous-titre de l’article : dans quelle mesure la communication d’entreprise traditionnelle est-elle devenue « inaudible » ? Plan en 2 parties : la fin d’un modèle ; vers une « communication-négociation »
I – a – définition du modèle traditionnel, fondé sur une « communication-transmission », qui va du haut vers le bas (exemple d’entreprises très paternalistes au 20e s), journaux d’entreprises plus promotionnels qu’informatifs, réunions d’informations plus que d’échanges.
I – b – Mais la crise et l’évolution de la société remettent ce modèle en cause : les salariés sont très informés (ex. de Petroplus), d’où des inquiétudes légitimes de leur part. Il existe aujourd’hui une porosité entre extérieur et intérieur qui ne permet plus de maintenir les schémas traditionnels. Les dirigeants, comme les enseignants, doivent s’adresser à leurs salariés avec une présomption de compétence (voir Petite poucette de M. Serres). Si les entreprises verrouillent la communication, cela génère forcément des tensions.
Transition : ce modèle est à changer, sans pour autant tomber dans l’utopie des phalanstères qui, eux non plus, ne correspondent plus à l’époque.
II – a – Pour Wolton, il faut penser la communication comme « condition de confiance dans les rapports sociaux ». L’ancien modèle continue à faire des dégâts : les suicides à France Telecom et La Poste sont en partie imputables à une perte de confiance des salariés vis-à-vis de leurs entreprises. Il s’agit de changer de modèle, c’est-à-dire savoir glisser d’un modèle vertical vers plus d’horizontalité (exemples : groupes de travail, informer différemment via des RSE, …).
b – Il faut aussi s’appuyer sur l’intelligence créatrice en utilisant les compétences de chacun et en étant à l’écoute des équipes. Enfin, Wolton préconise de revaloriser les représentants du personnel et les syndicats en restaurant le dialogue.Tout cela dans le respect de la hiérarchie : les décisions doivent être prises à la suite de négociations, en s’appuyant sur les salariés. Elles doivent être transparentes, pour répondre à une exigence forte de la société d’aujourd’hui.

Conclusion : aujourd’hui, il est primordial de restaurer le dialogue dans l’entreprise pour limiter les risques psycho-sociaux. En termes de management, le but est de trouver le plus juste équilibre entre l’écoute des salariés et l’intérêt de l’entreprise.

Parmi les questions dont je me rappelle : les moyens de communication interne pour une bibliothèque ; donner des exemples  de blog ; Bibliobsession (je l’avais cité) est un blog de bibliothèques ou un blog personnel ; un agent est contre le changement, que faire ; à quel moment peut-on évoquer avec les agents leurs motivations et leurs envies pour leurs carrières ; les learning centres ; le projet de SGB mutualisé de l’ABES ; le développement et le financement de l’emploi étudiant, la mobilité après le concours vous pose-t-elle problème ; les qualités d’un encadrant (j’ai parlé de capacité d’écoute et d’orientations claires pour les équipes), et l’autorité ?
A deux des questions posées, je sais que les jurys avaient lu mon RAEP. Ils ne m’ont pas fait parler de mon parcours, sans doute parce qu’ils en avaient déjà connaissance.

  • Oral de culture générale (interne)

« Etat et entreprise : qui crée du bien public ? Pour des partenariats public-privé gagnants », Vincent Levita, David Martimort, Le Monde, 03.12.12 (ô joie, il y a un PPP dans mon université, je lis tout sur le sujet depuis trois ans). Dix minutes de commentaire, suivies de vingt minutes de questions.

Commentaire (reconstitué d’après mes brouillons, essayez là aussi de mettre la main sur l’article sinon ce ne sera pas très parlant) : en introduction, j’ai précisé d’emblée que le texte prenait fait et cause pour les PPP, avant de les définir. Problématique : dans quelle mesure les PPP contribueraient-ils à créer du bien public.
Plan en 2 parties : un héritage ancien qui n’a cessé de se développer ; mais un modèle remis en cause aujourd’hui.
I – Un héritage ancien, a – depuis Colbert, après les guerres dispendieuses de Louis XIV. Colbert a imaginé ce moyen pour doter la France des infrastructures qui lui faisaient défaut (ex. du canal du Midi). Bémols immédiats de ma part : au 17e s, l’économie reposait beaucoup sur la politique agricole, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a certes eu de grands travaux mais c’est une époque troublée où la pauvreté était très importante.
I – b – Au 20e s, projets d’autoroutes par des sociétés privées avec des péages le temps de rentabiliser les travaux. Exemples d’hôpitaux et d’universités avec PPP. Points positifs : délais de constructions tenus et bâtiments livrés dans les temps.
II – Mais un modèle remis en cause aujourd’hui. a – Les PPP ne sont ni un modèle de privatisation, ni des nationalisations, disait le texte. Pourtant, des tensions s’exerceront forcément entre une entreprise qui cherche à générer du projet et l’Etat qui cherche à faire des économies (ce passage vous dit quelque chose ? c’est normal ! Moralité : continuez vos activités même pendant les préparations aux oraux). Si on reprend l’exemples des autoroutes, elles ne sont toujours pas gratuites aujourd’hui…
II – b – On constate un net ralentissement des PPP depuis le retour de la gauche au pouvoir et une augmentation des appels d’offres (définition d’appel d’offres et différences entre les deux). Les appels d’offres, il faut le souligner, font aussi travailler des entreprises privées.  Le texte évoque le recours aux entreprises locales dans le cadre des PPP mais on constate que ce sont souvent de très grosses entreprises qui les remportent. Il y a certes des raisons électoralistes dans cet infléchissement des recours aux PPP mais on sait désormais aussi qu’ils ne sont pas sans problèmes. Les loyers sont très chers, les réparations et les ajouts de matériels sont facturés lourdement et les établissements ont peu de liberté de manœuvre pour faire évoluer « leur » bâtiment. Les universités et les hôpitaux qui ont eu recours à des PPP récemment ont connu des déboires : locaux inutilisables pour certains. Enfin, les exemples étrangers ne sont pas rassurants, certains hôpitaux anglo-saxons sont en faillite à cause de loyers trop chers.
Conclusion : Les PPP sont sans doute importants lorsque l’Etat peine à emprunter de l’argent pour investir. Pourtant, même si la France a perdu son triple A, ses taux d’emprunt sont encore avantageux. Faut-il alors prendre le risque de ces loyers très élevés qu’imposent les PPP ?

Questions : plusieurs demandes de précisions sur les PPP en fonction de mon commentaire. Plus je répondais, plus on m’en demandait (sur les taux d’intérêt, la gestion des autoroutes, etc.). Quand je n’ai plus su, je l’ai dit et le sujet a changé, ouf…. 
Ensuite les questions ont été très professionnelles, j’ai eu comme Emilie l’impression d’un oral de motivation bis. Alors que j’avais eu un véritable oral de culture générale à conservateur externe (les hussards de la République ? Vautrin ? la crise boulangiste ? le dodécaphonisme ? etc.), cette fois je n’ai eu aucune question qui s’y rapporte un tant soit peu, pas même concernant l’actualité culturelle. Je crois pourtant savoir qu’il y avait des questions de ce type aux oraux il y a deux ans. Voilà quelque chose qui a été un peu déstabilisant mais, consciente que j’étais de ma chance d’être à l’oral, j’aurais répondu à tout, même si m’avait demandé si l’arbre dehors était un arbre de Judée ou un lagerstroemia (rien à voir avec le concours mais, si vous êtes expert en la matière, d’ailleurs, j’ai besoin de vos lumières) !
Lesdites questions se sont centrées sur les conseils de l’université ; les droits et les devoirs du fonctionnaire ; les services aux chercheurs ; les domaines de compétences de l’Union européenne ;  les échanges type Erasmus et les harmonisations LMD dans le cadre européen. Une question portait sur le tribunal administratif, les étapes d’une affaire renvoyée en appel, voire en conseil d’état. 
***

En papotant avec les candidats, nous avons constaté que nous avions souvent les mêmes questions, sans doute pour que le jury puisse véritablement nous comparer.

Une astuce : faire des plans bateau ! En trente minutes de préparation, pas le temps de finasser. Je fais toujours ultra simple mais je veille par contre à bien souligner la problématique et l’annonce du plan en introduction, puis à signaler que je passe à la 2e partie quand j’y arrive. Même chose pour la conclusion. En général, je vois le jury prendre des notes consciencieusement dans ces moments-là : au énième candidat, les jurys sont contents quand ils n’ont pas à se creuser pour savoir où vous en êtes de votre exposé.

C’est un bref aperçu des épreuves qui n’est peut-être pas très parlant. Les oraux sont d’abord une conversation, certes formelle, avec une introduction par le candidat un peu longue, mais une conversation quand même : le jury oriente ses questions en fonction de votre commentaire (donc pas de références pour faire bien que vous ne saurez pas développer ensuite !), puis ses autres demandes en fonctions de vos réponses successives.

Le jury cherche systématiquement à savoir jusqu’où le candidat peut aller : j’ai eu des questions auxquelles je ne savais pas répondre dans tous les oraux que j’ai passés. Il s’agit de voir comment le candidat se débrouille pour ne pas répondre à la question, s’il se déstabilise ou pas. Ce n’est qu’un moyen de vérifier qu’une fois cadre on ne s’effondrera pas devant une demande difficile.

Les jurys des concours de bibliothèques sont parfois impressionnants mais je les ai toujours trouvés bienveillants. Les procès qui leur sont parfois faits me semblent un peu injustes. Si vous avez passé comme moi les oraux du CAPES, vous saurez de quoi je parle en matière de jurys terrifiants !

Que dire de plus ? Qu’il faut garder confiance en soi, tout le temps. Plus facile à dire qu’à faire, j’en conviens… Et puis il y a une part de chance dans tous les concours. Si j’avais eu des questions sur les facteurs d’impact des revues scientifiques comme Emilie, j’aurais été bien en peine d’y répondre…

BM-BU, compagnons de route

Quelques notes, vraiment mal rédigées (je révise !), de la journée organisée conjointement par les groupes Ile-de-France et Paris de l’ABF jeudi 25 avril à l’UPMC.



Introduction de la journée – Le profond bouleversement du monde des bibliothèques universitaires
Christophe Péralès, Président de l’ADBU, Directeur du SCD UVSQ

Christophe Péralès a rappelé les grands enjeux de l’enseignement supérieur et la recherche aujourd’hui. Le premier d’entre eux est le rapprochement même entre l’enseignement et la recherche. Deux autres axes sont importants : favoriser la réussite des étudiants par la formation et favoriser l’innovation dans le cadre de la recherche.

Il a ensuite fait le point sur les réformes des dix dernières années : la loi LRU a été votée en 2007. Elle ne consiste pas vraiment en une autonomie : le grand changement consiste dans le fait que les universités deviennent des opérateurs de l’État et vont avoir à gérer leur masse salariale. Mais ce n’est pas une décentralisation. Il s’agit d’une modification des dispositifs de gouvernance par le renforcement des services centraux.
La LRU s’inscrit dans le cadre de la LOLF (2001), qui a profondément réformé la manière dont on votait les budgets. Auparavant, les budgets étaient souvent reconduits d’année en année et on introduisait parfois de nouveaux éléments. La LOLF consiste en une façon de voter des budgets beaucoup plus politique : on essaie de sérier des actions pour obtenir des budgets. La gestion repose désormais uniquement sur des objectifs : pour Christophe Péralès, on y perd. Les actions sont trop atomisées, il manque une vision d’ensemble.

Dans ce contexte, les PRES ont été créés : il s’agissait de favoriser des rapprochements pour la recherche. Le modèle choisi, dont Christophe Péralès dit « big is beautiful », ressemble au modèle américain de très grosses universités. Il s’oppose au modèle anglais de petites universités, qui réussissent pourtant très bien.

Actuellement, les universités se trouvent dans ce qu’on pourrait appeler l’acte de 2 de la loi LRU. La loi essaie de simplifier le millefeuille administratif, le but est d’arriver à une dizaine de grands pôles d’enseignement supérieur sur le territoire.

Les impacts de ces réformes sur les BU ont été plus modérés que les craintes de départ : la place dévolue aux directeurs de BU qui désormais ne siègent plus dans les trois conseils a pu faire craindre une perte de pouvoir. Elle ne s’est pas totalement vérifiée.

Une autre modification d’importance a consisté dans le fait que les budgets ne sont plus fléchés. Dans les SCD a surgi une grande inquiétude de « se faire plumer » car les universités avaient souvent l’impression qu’ils étaient surdotés, même si cela tient du mythe. Il n’y a pas eu d’impact négatif de la LRU en tant que telle sur les budgets des services. Depuis 2011-2012, par contre, beaucoup de structures pâtissent d’une baisse générale des budgets : elle a un impact réel sur les monographies.

L’ADBU s’était prononcée en faveur de la LRU. L’association espérait qu’avec ce décloisonnement, le SCD ne fonctionnerait plus à part de l’université, que la fonction documentaire serait plus intégrée dans les politiques de recherche. Pourtant, le développement est loin d’être aussi rapide qu’on pouvait l’espérer. Il reste encore beaucoup à faire pour convaincre que la documentation est essentielle : il existe trop souvent des coupes pour les SCD, qui sont encore vus comme des fonctions support. Dans ce contexte, les directeurs de BU sont amenés à reprendre sans cesse leur bâton de pèlerin pour convaincre que la documentation est essentielle.

Le rapprochement entre l’enseignement supérieur et la recherche a consisté dans le fait de faire travailler ensemble deux directions générales. Sa traduction concrète a été la création de la MISTRD, dont l’axe de travail principal est la mise en place de BSN. BSN n’est pas un portail mais une grande infrastructure de recherche qui va dérouler des services pour les chercheurs.
On compte actuellement 9 segments pour ce projet et il y a de l’argent pour les deux premiers.
Le segment 1 de BSN concerne les acquisitions. Il s’articule notamment avec le projet Istex pour les licences nationales. Il faut noter que les ressources acquises en licences nationales seront accessibles pour certaines d’entre elles par la BnF mais également par les BM.
L’objectif de BSN est de favoriser le lien essentiel entre l’enseignement et la recherche par la constitution de groupes de travail.

Le consortium Couperin, qui est à la manœuvre avec l’ABES pour l’acquisition en licences nationales, a récemment modifié ses statuts. Couperin intègre désormais l’ensemble des organismes de recherche ainsi que la BnF.
L’ADBU, de son côté, a aussi procédé à une refonte de ses statuts. Elle a fusionné avec l’AURA (l’association des utilisateurs du réseau de l’ABES) et elle a élargi l’assiette des adhérents en s’ouvrant au monde de la recherche.

Last but not least, le numérique est aussi un des défis des BU. Il s’agit de simplifier l’accès à l’objet numérique. On constate ces dernières années de fortes avancées sur la question de l’appropriation du numérique par les étudiants et par leurs BU. Pour Christophe Péralès, le numérique, ça doit être simple !

Christophe Péralès a ensuite listé d’autres axes de travail pour les SCD dans les années à venir : il faut par exemple articuler les services présentiels et l’imprimé avec le numérique. Cela passe aussi par le lancement de nouveaux services : on parle beaucoup des réseaux sociaux, c’est un mouvement déjà bien entamé.

Il est revenu sur le modèle learning centre : pour lui, on a essayé de plaquer un modèle anglo-saxon sur un modèle français qui ne s’y prête pas trop. Le modèle anglais repose sur un modèle pédagogique, à savoir que des lectures préalables sont prescrites avant chaque cours cours. C’est tout l’inverse de la France où on fait un digest du manuel et où on distribue des polycopiés (ce qui coûte cher et on n’achète pas de documentation !). Dans le modèle anglo-saxon, le cours est là pour permettre la confrontation des points de vue, pour approfondir certains points ; le cours est un échange, qui débouche sur un travail à rendre pour l’étudiant. De surcroît, dans le modèle anglo-saxon, on constate une intégration très importante de la pédagogie de la recherche documentaire dans les enseignements.
Le learning centre s’inscrit dans ce modèle pédagogique : il vient dans l’espace d’interstice. C’est un lieu nécessaire aux apprentissages et aux échanges. Le parallèle peut être fait pour les chercheurs avec le fait de se rendre à l’autre bout du monde pour assister à des colloques, alors même qu’ils les trouveront en ligne très vite : l’important, dans les colloques, c’est précisément l’espace interstitiel des pauses où les chercheurs peuvent échanger de manière informelle.
Le learning centre correspond aussi à une conception de l’apprentissage par les pairs, au social learning. Dans cette journée d’études, nous dit Christophe Péralès, vous allez autant apprendre dans les pauses qu’avec les intervenants. Le learning centre est un lieu qui favorise les rencontres et le travail tutoré, développé Outre Manche. C’est un modèle qui fait du bruit : il s’agit d’abandonner l’organisation traditionnelle de la bibliothèque où on gère plus souvent des espaces de silence que l’inverse.
En France, on s’est précipité sur le modèle architectural sans penser à une véritable refonte de notre modèle pédagogique. Et de conclure qu’on a peut-être mis la charrue avant les bœufs.

Les BU se préoccupent de la question du numérique au sein de la société mais elles se penchent aussi sur l’importance du web sémantique.

En BU, des points de contacts avec les BM existent en SHS, par les publics. L’ADBU essaie d’observer les bonnes pratiques, sans avoir de point de vue. Les établissements de recherche signent désormais des contrats tous les cinq ans : ils peuvent favoriser des politiques de sites quinquennales permettant d’impulser des politiques BM-BU.

La LRU donne aussi la possibilité de créer des fondations en levant des fonds par philanthropie. En France, cela ne fonctionne pas, car il n’y a pas de tradition dans ce domaine.

Une question a été posée concernant la fréquentation des BM par les étudiants en Ile-de-France : il y a dans la région un véritable problème de place au détriment du public familial. Personne n’a apporté de réponse à cette question certes locale mais cruciale.

Une dernière question portait sur les rapprochement du privé et de la recherche : dans les universités, on favorise les rapprochements des industries et des entreprises avec la recherche. Cette coopération fonctionne en fonction des bassins où sont situées les universités. Ça marche à l’UVSQ dont le département est richement doté en entreprises, ce sera plus beaucoup difficile à Paris 3 par exemple. C’est un mouvement de fond qui est en cours, plutôt bénéfique, mais qui accentue les disparités entre établissements. Les entreprises cherchent à externaliser la recherche développement qui leur coûte cher, donc elles signent des partenariats avec les universités.

Dans le cadre des rapprochements public/privé, la mise en place des PPP a été évoquée : les exemples irlandais datent d’une dizaine d’années et les institutions publiques s’en mordent les doigts. L’entreprise veut gagner le plus d’argent possible et l’organisme public veut minimiser ses coûts : il est très difficile dans un pareil partenariat de s’entendre.


La BUPMC, un exemple pour observer le fonctionnement des Services Communs de la Documentation : missions, organisation, ressources humaines, travail des personnels en réseau et à distance
Cécile Swiatek, BUPMC

La BUPMC est l’héritière de la faculté des sciences. Elle fait partie d’un PRES avec plusieurs partenaires, notamment Paris 2 et Paris 4, où se pose la question de la cohérence de la documentation.
Les bibliothèques n’ont pas été prises en compte au départ à Jussieu, elles sont donc éclatées sur le campus, notamment en raison des problèmes de charge au sol que leur installation provoque. Les étudiants sont amenés à utiliser plusieurs bibliothèques du réseau : un étudiant de L utilisera par exemple la bibliothèque de 1er cycle de sa discipline, une ou plusieurs bibliothèques de recherche lorsqu’il a besoin de documentation spécifique et parfois une autre bibliothèque de 1er cycle si ses cours sont transdisciplinaires.

Le personnel de la BUPMC travaille exclusivement en réseau, en étant constamment connecté. Il dispose aussi d’une hotline. Pour la qualité du travail à distance, rien n’est conservé sur les postes en local. Il est possible de se connecter aux documents communs de partout.

En matière de fournisseurs, la BUPMC se préoccupe des questions de documentation pour le SCD mais aussi pour les bibliothèques de composante. Les achats ne transitent pas par la BUPMC mais les marchés sont communs. Il s’agit d’insuffler une culture commune.

Les bibliothèques ont entre 16 et 17.000 lecteurs. Pour ce qui est de la consultation, on peut aller partout sauf sur deux sites spécifiques (dont une bibliothèque d’hôpital).
Pour le reste, les accès sont autorisés ou pas en fonction des contrats : le wifi est accessible pour les étudiants de l’université et des autres établissements d’enseignement supérieur, mais pas pour les autres. La documentation électronique est elle aussi soumise à des restrictions d’accès en fonction des contrats avec les éditeurs.


Ouvrir plus ! Avec quel niveau de service ? Horaires d’ouverture, niveaux de service, organisation du travail d’équipe en BU
Magali Le Coënt – BUPMC, Vie des Sections

La réflexion sur les horaires a débuté à la suite de la pression des étudiants de médecine pour travailler à la BU. Ils ont besoin de pouvoir consulter des documents et des manuels très bien adaptés à leurs unités d’enseignement.
Par ailleurs, il existait aussi une pression des étudiants sans ressources mais avec de gros emplois du temps. Ceux-là travaillent pour financer leurs études et veulent pouvoir venir le soir et le week-end.
Tout cela s’est inscrit dans le contexte de la loi Pécresse et du label Noctambu.

L’élargissement en chiffres : Pitié jusqu’à 23h, Saint-Antoine jusqu’à 22h dès 1998. Ouverture le samedi, Pitié de 10h à 20h et nocturnes pour les partiels depuis 2008. Installation d’automates pour pouvoir augmenter l’offre de service. Aujourd’hui, 2 bibliothèques sont ouvertes le samedi de 10h à 20h et 4 bibliothèques sont ouvertes le soir.

Organisation des horaires : horaires réduits dès la fin des enseignements/partiels pour les bibliothèques de 1er cycle. Les bibliothèques de recherche, elles, restent ouvertes.
Il faut aussi prendre en compte les publics : ouvrir une bibliothèque de recherche jusqu’à 22h alors que les enseignants-chercheurs peuvent consulter la documentation électronique depuis leur lit n’est pas d’une grande utilité !
Les horaires doivent s’adapter aux missions des bibliothèques mais aussi à la taille des équipes et des structures.
Le CADIST, pour sa part, reste ouvert toute l’année de par sa mission nationale, de même que la bibliothèque Charcot et la MIR.

Fonctionnement : en journée, les équipes se composent de bibliothécaires et de moniteurs. Tous les services sont assurés (renseignements, PEB, formation des usagers, services personnalisés : réception des doctorants pour les aider à mettre les mots-clés, etc.). En soirée, les moniteurs sont seuls et les services réduits (utilisation des automates, renseignements, cahier de liaison). Le samedi, bibliothécaires et moniteurs sont présents (tous les services sont assurés).

Chaque année, sont recrutés des moniteurs doctorants qui viennent en appui pour les formations : ils rédigent des modes d’emploi pour les BDD et des préparations de TD. Environ 60h/an.

Les étudiants font seulement du renseignement et de la surveillance : le personnel ne voulait pas que les moniteurs soient soumis à la pression de leurs pairs. Tout passe par les automates et s’il y a un blocage, les étudiants reviennent. Les moniteurs n’ont pas d’accès au SIGB pour éviter la pression des autres étudiants.

Les enquêtes réalisées font émerger une forte demande pour l’ouverture en soirée et le samedi. Le dimanche émerge. Les étudiants réclament l’ouverture de nouvelles de bibliothèques le samedi.

Une fusion des bibliothèques sur Jussieu est à l’ordre du jour, elle impliquera une réorganisation. Un projet de learning centre (2018-2020 ?) est également à l’étude.

Une question a porté sur la complémentarité documentation électronique / imprimé : les étudiants se connectent très peu. L’offre qui leur est destinée, contrairement à celle proposée aux chercheurs, est assez limitée : techniques de l’ingénieur, Numilog, etc … Les enseignants-chercheurs, eux, se connectent beaucoup.


Collections, le nerf de la guerre ? Politique documentaire et documentation électronique – acquisitions, conservation, négociations, littérature grise et bibliothèque numérique.
Cécile Swiatek et Emeline Dalsorg – BUPMC, politique documentaire et bibliothèque numérique

Les enquêtes conduites dans les BU de l’UPMC reposent sur les collections et sur les usages constatés. L’ESGBU et les classements internationaux (Shangaï) et européens (lobbying de LIBER) servent de points de repères.

Les bibliothèques travaillent avec de nombreux partenaires au sein d’un maillage aussi divers qu’important. Les sections de la BUPMC sont au nombre de quinze et elles collaborent avec les 40 bibliothèques associées. Les partenariats s’effectuent aussi dans le cadre de plans de conservation partagée des périodiques : l’un fonctionne déjà pour ce qui est de la médecine en Ile-de-France, l’autre, celui du RNBM est en train d’être mis en place. Il existe enfin un début de coopération documentaire avec Paris 2 et Paris 4 dans le cadre du PRES mais ces deux universités ont des collections documentaires assez éloignées de celles de Paris 6.

Le financement principal pour les BU provient de l’UPMC elle-même (dotation globale et droits universitaires). Les laboratoires versent aussi de l’argent. D’autres ressources sont issues du versement pour le handicap, du reversement national pour le CADIST, du reversement de la BnF en tant que pôle associé pour la numérisation. Le CNL, quant à lui, aide à financer un fonds spécifique recherche sur les sciences. Enfin quelques financements extérieurs dans le cadre du mécénat, des dons et legs existent mais ils sont très peu développés.

Les publications universitaires et scientifiques ne reposent pas seulement sur des achats. L’université dépose dans une archive ouverte, HAL-UPMC. 80 correspondants la promeuvent sur l’UPMC dans le cadre d’une politique très volontariste.
HAL, Hyper Article en Ligne a été créé par le CNRS et le CCSD. On ne peut pas modifier un article déposé mais on peut y déposer des versions successives.

L’accès à la documentation électronique de l’UPMC repose sur une identification. Il est limité en raison des licences imposées par les éditeurs. De nombreuses questions se posent : comment centraliser les données lecteurs ? Comment donner ou pas accès aux usagers extérieurs ? Faut-il leur donner accès ?

La visée du SCD en ce qui concerne les usagers est de les accompagner, les suivre et les former. Les collègues poursuivent un but unique, les amener à être autonome. Cela passe par le développement croisé de la formation et de l’accueil personnalisé en salle.


Un exemple de coopération : Biblim, le portail des bibliothèques du Limousin
Etienne Rouziès – Responsable du pôle Patrimoine et Limousin à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges – intervention à distance

Le partenariat repose sur une convention tripartite : la ville de Limoges, l’université et d’autres partenaires. Le portail Biblim est sous licence ouverte : la réutilisation des documents est autorisée, même dans un cadre commercial. La seule obligation est de citer Biblim. Biblim repose sur un protocole OAI et un schéma de métadonnées sous dublin core. Le logiciel retenu est Omeka.

Le partenariat entre la BFM et le SCD est fructueux : les deux partenaires organisent ensemble le symposium Koha.

C’est la ville de Limoges qui a passé un marché pour le portail Hermès (Archimed). Il reste à régler un problème de moyens humains : il n’y a pas véritablement de porteur de projet. Etienne Rouzies est porteur du projet Biblim mais il est aussi responsable du pôle patrimoine. La BFM rêve du détachement d’un conservateur d’état.

Ce partenariat est somme toute fragile : que va-t-il devenir? La BU n’a plus de conservateur pour le fonds ancien et elle ne le catalogue plus, faute de temps/budget.


Pourquoi collaborer ? Des publics migrateurs
Agnès de Saxcé, Coordination des services aux publics, Bibliothèque nationale de France

Le public du haut de jardin est composé à 80% d’étudiants. Le week-end, la salle I, celle de La Joie par les livres, s’ouvre désormais aux familles. Le public est très varié, même si on ne le remarque pas d’emblée au milieu des 80% d’étudiants.
Les salles de lecture sont gérées par les départements de la BnF : un département représente entre 40 et 140 agents. Dans l’ensemble des salles, près de 1200 agents se relaient. Le service public doit être très coordonné pour assurer des réponses cohérentes.
Les publics sont divers : les lycéens ne sont que 11%, avec un pic de fréquentation en mai/juin. Les doctorants et chercheurs viennent occasionnellement en haut de jardin parce qu’il y a des collections qui les intéressent, mais également parce que le haut de jardin est ouvert le dimanche. Les autres publics sont divers : actifs, créateurs d’entreprise, demandeurs d’emploi, retraités, publics du champ social.

Un poste de conservateur organise les activités didactiques (formations). Il centralise les demandes des SCD qui souhaitent, en plus de leurs propres formations, former les étudiants aux collections de la BnF. Un partenariat a été conduit l’an passé avec Paris 3. Des formations pour des étudiants de L et de M ont eu lieu. Beaucoup ont découvert à cette occasion qu’ils pouvaient venir à la BnF. Ces formations étaient obligatoires, car l’assiduité reste un critère indispensable au suivi des formations…
Parallèlement, la BnF a mis en place un service spécifique pour les doctorants par des rendez-vous personnalisés. Ces ateliers sont appelés : « préparer sa thèse à la BnF ».

La coordination des services aux publics a des partenariats avec des relais sociaux et des acteurs du milieu social pour aider les gens à franchir le pas de cette bibliothèque souvent jugée comme élitiste. Par ailleurs, le service PRISME concerne les pôles des ressources et du monde de l’entreprise. Ils ont une convention avec la CCI. Des ateliers sur la recherche d’emploi sont organisés. A noter que les activités de formation fonctionnent si on est dans un cadre de partenariat, qui se révèle indispensable pour le suivi et la continuité des travaux. Enfin, le service pédagogique travaille en partenariat avec les académies de Versailles et Créteil.
Publics, faiseurs de bibliothèques ? Agnès de Saxcé répond oui. En plus des publics souhaités à qui on peut encore apporter quelque chose, il existe des publics subis qui font leur miel à la bibliothèque et la font évoluer.

A une question du public : Carole Letrouit répond que Paris 8 a formé cette année 2000 étudiants de L1 à la recherche documentaire. Leur formation est inscrite dans les cursus. Elle précise que les étudiants se déplacent moins dans d’autres bibliothèques.


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Olivier Caudron, directeur du SCD de La Rochelle (qui parlera également pour sa « pacsée » Anne Courcoux, directrice de la Médiathèque Michel-Crépeau de La Rochelle),

A La Rochelle, la BU et la BM sont juxtaposées depuis 1998. Au départ, il n’y avait pas d’attente sur le fonctionnement chez l’une ou l’autre. Pourtant, l’idée de Michel Crépeau a été très vite de créer un lien entre les deux. La médiathèque est tournée vers le vieux port et la ville tandis que la BU est tournée vers le campus. Il s’agissait d’ancrer l’université et la BU dans la ville.

« La porte la plus célèbre de France », disait Daniel Renoult, quand il évoquait la simple porte qui sépare les deux établissements. Une rue intérieure traverse les deux bibliothèques mais cette porte qui les relie a mis longtemps à être ouverte. Deux architectes différents ont travaillé chacun pour une des bibliothèques : la rue intérieure n’a pas été traitée de la même façon par les deux…

L’université est récente, elle existe depuis 1993. La BM, quant à elle, est riche de 12 médiathèques de quartier et d’un service de bibliobus. Les deux partenaires sont unis pour la vie avec un jardin à co-gérer et une rampe commune d’accès aux parkings. Les appareils pour les publics handicapés sont mutualisés.

Les inscriptions étaient payantes mais la gratuité est désormais appliquée. Un étudiant inscrit à la BU bénéficie de la gratuité pour toutes les BM. L’inverse est possible aussi pour les plus de 15 ans venant de la BM.

Il existe des partenariats sur certains fonds, celui de littérature jeunesse par exemple a été pris en charge par la BM. Ce fonds est utilisé par les deux établissements, il sert à la BU pour les étudiants du concours de professeur des écoles.

La mutualisation des publics a eu lieu en 2012. Il s’agit maintenant de faciliter la complémentarité des collections et d’accroître leur attractivité. Des réunions régulières, tous les deux mois, ont lieu entre les deux collègues responsables de la poldoc. Une carte documentaire sur la thématique de l’orientation/insertion pro/recherche d’emploi a été réalisée. L’accès sur place à la documentation numérique est autorisé pour tous. Certains abonnements de périodiques ont été dédoublonnés. Les responsables échangent leurs pratiques en ce qui concerne les fonds de DVD, les marchés publics, etc. Ils s’interrogent sur une éventuelle interrogation unifiée des deux catalogues.

Les statistiques sont plutôt positives : la médiathèque a enregistré 15,8% d’augmentation de ses inscrits et une augmentation des emprunteurs. A la BU, plus de 100 personnes sont venues s’inscrire entre septembre 2012 et avril 2013 depuis la médiathèque.



Comment collaborer ? Retour critique d’expériences à publics multiples
Carole Letrouit, directrice du SCD Paris8

Paris 8 se situe au terminus de la ligne 13, dans un environnement de cités. L’arrivée des archives à Pierrefitte modifie l’environnement mais n’a pas encore répondu aux attentes. Il n’y a pas de lieux de sociabilité, ni de commerces aux alentours de la BU.
23.000 étudiants. SHS, droit, sciences dures. Un campus, 2 IUT. 15000 L, 6000 M, 1500 D. Ces 23.000 étudiants ne sont pas tous issus des banlieues. P8 a des enseignements dans les 7 arts. Le nombre d’étudiants étrangers est important et la population étudiante est beaucoup plus mixte qu’on ne le pense au premier abord.

La BU a été construite par Pierre Riboulet. Elle s’étend sur 15.000 m², dont 11.000 m² pour les espaces publics. 1.500 places assises, 420.000 ouvrages, dont 250.000 en libre accès.
C’est une bibliothèque avec contrôle d’accès : il a été installé à la suite de l’agression d’un agent. Ce contrôle se fait à la fois sous forme magnétique (cartes qu’on passe mais les cartes ne sont jamais invalidées, donc elles circulent beaucoup) et sous forme humaine. Le contrôle humain est fait par un vigile et un magasinier, l’un pour la sécurité et l’autre pour l’accueil.

114 ordinateurs sont en libre accès dans les salles de lecture. Les ressources électroniques sont accessibles à toute personne. Carole Letrouit défend le principe selon lequel toute personne accédant à une bibliothèque doit pouvoir accéder à l’intégralité de ses ressources. C’est un des grands principes de l’IFLA.

Depuis son ouverture la bibliothèque est accessible à toute personne majeure. Le conseil général de la Seine Saint-Denis a participé à son financement ; en contrepartie il a demandé qu’elle soit accessible à tous. Le prêt est gratuit pour tous les étudiants d’Île-de-France et pour les habitants de la Seine Saint-Denis.

Beaucoup de lycéens du département ont plus de 18 ans. Ils sont très présents en mai/juin pour le bac. A cette période, le personnel fait des rondes supplémentaires : les lycéens arrivent en groupe et sont assez bruyants. L’instauration de zones de bruit/silence est d’une efficacité relative.

Les liens avec les lycées passent aussi par des journées portes ouvertes, des accueils de groupes et des accueils de classes pour les TPE. Le SCD a tenu des réunions avec les documentalistes des lycées : plusieurs projets sont à l’ordre du jour, comme un PEB avec les CDI, …

La directrice de la BM est personnalité extérieure au conseil documentaire de la BU. La BM s’intéresse comme la BU à l’accueil des lycéens. Un projet de learning centre est à l’ordre du jour au sein de la BU, or les BM développent des services d’autoformation.
Le SCD participe à des festivals de la communauté d’agglomération, Plaine Commune. Les journées du patrimoine donnent aussi lieu à des collaborations, même s’il reste encore beaucoup à faire.

La diversité des publics de la BU a conduit à adapter la politique documentaire dès l’ouverture  : les collections vont du niveau grand public (honnête homme) à la recherche, ce qui figure dans la charte documentaire. Il existe des collections spécifiques pour le public de proximité qui s’intéresse aux disciplines enseignées à P8.  
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