Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

Catégorie : billet (Page 20 of 42)

Internet en bibliothèque – Journée d’étude, ABF Paris

Je n’ai malheureusement pas eu la possibilité d’assister à toute la journée du 15 décembre à la BnF mais le peu que j’en ai entendu était passionnant. Quelques souvenirs en vrac.
Clotilde Vaissaire a fait une présentation des outils du web 2.0 : elle a beaucoup insisté sur la nécessité de s’interroger sur la finalité du projet avant de commencer à utiliser de tels outils. Pour qui, pour quoi veut-on ouvrir un blog, un Netvibes ? Et de rappeler que la réussite des Geemiks tient avant tout au fait qu’elles ont su mettre en place des outils ciblés, qui répondent aux besoins précis de leurs étudiants.
Jean Bouyssou est intervenu ensuite pour présenter Rue des facs, le SRV du quartier latin. Il a défendu le fait que ce n’était pas un outil web 2.0, que le service n’était pas social. Il a même ajouté, ce n’a pas manqué de me surprendre, que les biblioblogueurs lui avaient suggéré de rendre ce service précisément plus social. Jamais contents, ces blogueurs ;-)
Un point de son intervention m’a paru particulièrement intéressant : il soulignait le fait que l’usager est de plus en plus autonome (catalogue en ligne, libre accès, automates de prêt) et que, de fait, la relation qu’il entretenait avec le bibliothécaire était de plus en plus liée à des situations matérielles problématiques : l’imprimante qui ne marche pas, la photocopieuse qui a avalé la carte, etc.
Pour lui, Rue des facs offre une relation restaurée entre l’usager et le bibliothécaire qui peut offrir une réponse de qualité et a le temps d’effectuer une recherche bibliographique en bonne et due forme.
La journée s’est achevée avec le retour d’expérience de François Clavel qui assure la formation d’usagers à la BM d’Issy-les-Moulineaux. Il a présenté les différents ateliers proposés (de la découverte du maniement de la souris à l’apprentissage plus poussé de la recherche sur Internet). Le but de ces ateliers est d’amener les usagers à être autonomes.
Les powerpoints des intervenants seront mis en ligne prochainement sur le site de l’ABF, sur la page du groupe Paris. Je le signalerai.

« Sans transition, quelques chiffres »

Ce titre est dédié aux mousquetaires ;-) Le billet aurait dû s’appeler « Dis, comment tu veilles ? III »

J’ai plus de 160 amis sur facebook.
J’ai plus de 200 followers sur twitter et je suis environ 300 twitterers. J’ai fêté mon 2000e twit récemment. A un moment donné, j’ai eu une telle impression d’infobésité que j’ai supprimé le compte quelques jours. J’en ai recréé un nouveau, cela dit…
Moins importants mais néanmoins là, une cinquantaine de contacts sur Netvibes et plus de 50 sur friendfeed (je parle de ceux que je suis, pas de ceux qui me suivent).
J’ai dépassé les 350 abonnements dans mon Google reader. Dès que je passe quelques jours sans l’ouvrir, il passe à +1000 flux non lus.
J’ai publié plus de 300 articles sur mon blog et il y a déjà plus de 600 commentaires sous ces notes.
Et je me pose toujours autant de questions sur l’utilité, la vacuité de tout ça…
En attendant que je trouve des réponses, si jamais je les trouve un jour, voici quelques éléments sur la gestion courante de ces flux : le nerf de la guerre, les listes !
– facebook : une liste pour les « vrais » gens, ceux avec qui on se connaît dans la vraie vie et une liste plus pro. Je peux ainsi faire le tri lorsque je souhaite lire les actualités et les mises à jour de statuts.
– twitter : pour me simplifier la vie, je lis mes twits via twitterfox, un module complémentaire de firefox indispensable. Sur twitter, enfin des listes, ce qui va me simplifier considérablement la vie, ne serait-ce que pour que les gens que je veux suivre attentivement ne soient pas noyés sous la masse…  Aaaaah, Twitter, c’est un peu comme la pause café, c’est une perte de temps au sens strict, c’est vrai, mais c’est  aussi là qu’on glane d’excellentes informations. Concernant le mélange des genres sur ce service, que celui qui n’a jamais parlé de ses enfants, de son chien, de son dernier week-end sur son lieu de travail, jette la première pierre à Twitter !
– Google reader : le coeur de ma veille. Non seulement, j’y ai les blogs mais j’essaie d’y adjoindre les autres services auxquels je suis abonnée pour simplifier les choses. Un seul outil = plus d’efficacité. Mes flux sont organisés dans différentes catégories, classées par ordre d’importance, de la façon suivante : les blogs francophones (75 environ, mais c’est une catégorie qui grossit en permanence), les blogs d’établissement (une vingtaine), les hispanophones, par ordre alphabétique. Suit le dossier TIC (je sais, son nom est affreux, je vais le renommer) avec une trentaine de flux, classés par importance : ceux que je ne dois pas manquer sont en tête de liste, les autres seront lus si j’ai le temps. Vient ensuite la catégorie littérature, également classée par ordre d’importance. Actualitté et Fabula sont à part, tout simplement parce qu’ils publient beaucoup et que je tiens à ce que chaque dossier de flux reste à une taille décente. Puis une micro-catégorie Twits avec le blog Twitterien et quelques twitterers que je suis via RSS. Ils sont suivis par les alertes google sur le mot… Bibliothèque.
J’ai également mis sur mon Greader le flux de mon network Delicious et le flux de mes contacts Friendfeed. Pour Friendfeed, j’ai fait deux listes : favoris et pro. Les favoris ne sont rien de plus que les gens qui ont les mêmes centres d’intérêt que moi (c’est-à-dire qu’ils travaillent presque tous dans des établissements d’enseignement supérieur). Dans ces listes Friendfeed, j’ai masqué systématiquement les entrées redondantes : les twits, les Delicious, etc. Ce qui arrive dans mon agrégateur est ainsi déjà filtré. J’ai aussi un dossier Actualité qui regroupe les pages cultures de grands quotidiens et une catégorie « Et alii » dans laquelle je mets divers blogs que j’aime consulter mais que je ne lis que si j’ai du temps. Idem pour la catégorie Thé.
Je n’employais pas beaucoup les tags, c’est un tort, je commence à le faire pour les billets dits Suivis.
– le blog : les billets sont écrits à l’avance et planifiés. Depuis un an environ, j’ai environ un mois d’avance. On me demande souvent comment je fais, j’écris plus que je ne publie, voilà tout (un syndrome Nothomb, diront les mauvaises langues). J’ai renoncé à écrire des billets sur des outils, sauf s’ils me paraissent excellents et n’ont pas été signalés par d’autres. Quand je repère un outil, je partage l’information via la liste de partage de mon Google reader et, par ricochet, via Friendfeed. Pour les billets du blog, lorsque je repère sur la toile quelque chose qui m’intéresse pour une éventuelle publication, je le mets dans Delicious dans une catégorie tenue secrète et je coche soigneusement « Do not share » ;-) Les choses pour lesquelles j’ai un doute vont dans Read it later, une petite application pour firefox, très pratique, qui peut se synchroniser en ligne quand on utilise plusieurs ordinateurs.
J’écris de moins en moins à la main,  même si je le regrette (j’adore écrire avec mon Waterman qui me tâche le bout des doigts). En général, je tape le texte dans le bloc-notes ou dans un Google doc, sans mise en page, et je l’envoie dans le Germoir à billets. Je le reprends souvent plusieurs fois avant de le planifier sur le blog.

Et à tous ceux qui me demandent comment j’ai le temps de faire tout ça : je me couche souvent très tard et je décrète un certain nombre de week-ends « Recluse » dans l’année : ils seront consacrés à l’écriture et à la lecture. C’est une chose qui m’est abondamment reprochée, ne vous leurrez pas :-)

L’ambroisie

Le Bouillon de notre Bibliobsédé préféré est passé en mode collaboratif.

A moins d’avoir passé les derniers mois aux Galapagos ou aux Kiribati, vous ne pouvez pas l’ignorer ;-)
Grâce à Lully, MacGyver du web 2.0, nous avons un outil unique et gratuit permettant une veille collaborative décentralisée, sans changer les habitudes des veilleurs nourris aux agrégateurs et aux fils rss !
Une vingtaine de veilleurs, dont je suis, signale tous les jours dans le foisonnement des informations liées à l’info-doc et au numérique (voir les thématiques et l’équipe des veilleurs).
Seulement voilà, c’est bien connu : trop d’info tue l’info et l’infobésité guette ! C’est pour ça que nous avons proposé conjointement à la version intégrale du Bouillon une version allégée logiquement nommée le NECTAR. Après quelques semaines de rodage, la formule nous semble très bien fonctionner !

Concrètement, le Nectar, ce sont les liens les plus partagés par l’équipe des veilleurs du Bouillon dans les 2 derniers jours. Pour chaque article, vous saurez qui l’a recommandé et vous pourrez cliquer sur son nom pour en savoir plus sur le veilleur.
Vous pouvez suivre le Nectar de 2 manières :

Fil rss
Courriel

Attention si vous êtes déjà abonnés au Bouillon par mail, vous devez vous en désabonner puis vous réabonner au Nectar par mail.

N’hésitez pas à combiner vos modes de veille, par exemple en prêtant un regard occasionnel et ponctuel au Bouillon intégral par twitter, (twitter est très bien pour çà, surtout avec un echofon sur firefox) ET une attention plus forte au Nectar! (normal c’est du concentré ! ;-)

Atelier blog et flux RSS

Lundi 9 novembre, j’ai été invitée par l’ABF Paris, que je tiens d’ailleurs à remercier, à animer une demi-journée de  formation sur les blogs et les flux RSS.
Pour la réalisation de cet atelier, je me suis appuyée sur ce que nous avions déjà fait avec le Bibliolab, que je n’ai pas manqué de présenter aux collègues présents, de même que Bibliopedia.
Ci-dessous les slides que j’avais préparés pour illustrer mon propos. Je n’ai pas inventé grand chose mais repris ce que nos crapauds fous préférés avaient déjà fait ça et là, puisqu’ils ont la gentillesse de nous livrer leurs travaux sous licence Creative Commons.

In visu

Invisu est une unité mixte de service et de recherche dans le domaine de l’information visuelle et textuelle en histoire de l’art. Créée en 2008, elle est le fruit d’un partenariat entr le CNRS et l’INHA.

« Elle a pour vocation de contribuer à la réflexion méthodologique en histoire de l’art par l’expérimentation des nouvelles technologies de l’information. Il s’agit de se doter des outils et des méthodes permettant une maîtrise raisonnée du numérique au service du développement de la connaissance en histoire de l’art et de l’élargissement de ses domaines d’investigation.
L’activité s’appuie sur la mise en oeuvre de recherches collaboratives dans des domaines émergents de la discipline (architecturesmodernes en Méditerranée, historiographie des arts de l’Islam), impliquant la constitution et le traitement de nouveaux corpus (collections graphiques, données multilingues dispersées et hétérogènes, rapprochement virtuel de sources). »

Entre mars et juin 2009, l’équipe d’Invisu a organisé une série de sept ateliers « Les TIC et l’art », consacrés à la découverte des outils du web 2.0. Voyez plutôt de ce programme alléchant ! Ne soyez pas trop déçus d’avoir manqué ça, on peut retrouver toutes les présentations sur leur slideshare :-)
Vous trouverez ci-dessous la présentation du premier atelier. Pour les suivants, suivez les liens.

Atelier n° 1 Introduction au Web 2 : Blog, blogosphère, web communautaire

Atelier n° 2 Flux RSS : principes et outils

Atelier n°3 Outils de partages (images, video, son et fichiers) : Flickr, Dailymotion, Youtube, SlideShare…
Atelier n°4 Outils pour la veille : Delicious, Twitter…
Atelier n°5 Accès à la documentation scientifique en ligne : Création et gestion d’une bibliographie (Zotero, Endnote, Wikindx)
Atelier n°6 Accès à la documentation scientifique en ligne : L’Edition scientifique en ligne (de revues.org à jstor et biblioSHS)
Atelier n°7 Accès à la documentation scientifique en ligne : L’Open Access

Institution fétiche – Borges imaginait “le paradis sous la forme d’une bibliothèque” -, la bibliothèque (surtout la Nationale) a pour vocation de réunir des ouvrages d’origines variées.
On comprendra donc que, face à ces forts fétichismes, à ces rituels, bibliothécaires, documentalistes auront du mal à accepter l’introduction de l’électron et de l’informatique. Mais, rassurons-nous, ingénieurs et techniciens avaient difficilement intégré l’électricité à la fin du XIXe siècle !

Yves-François Le Coadic, La science de l’information, Que sais-je, 2004

Encore une petite louche ?

J’ai déjà fait part de ma participation au Bouillon des bibliobsédés sur ce blog. Je suis enchantée de voir l’enthousiasme que cette initiative de Silvère suscite et ravie de me dire que les heures passées à faire de la veille (le soir à la chandelle…) profiteront à d’autres :-)

Quelques petites précisions pour consommer son bouillon, ou plutôt pour le lire et s’y abonner:

  • – Le Bouillon des bibliobsédés, l’ensemble des ressources repérées par les veilleurs :

Fil rss

Formulaire d’abonnement

Twitter

Friendfeed

  • – Le Nectar de Bouillon : ce sont les articles repérés et partagés par plusieurs des participants, une véritable ambroisie !

Fil rss

Formulaire d’abonnement

Bon appétit :-)

Delicious, un outil de sauvegarde de signets

Paru dans Bibliothèque(s), n° 44 en mai 2009
Créé en 2003 par un étudiant qui souhaitait pouvoir accéder à ses favoris depuis n’importe quel ordinateur, Delicious est devenu aujourd’hui un outil incontournable pour la sauvegarde de signets. Pour la petite histoire, Delicious, racheté par Yahoo en 2005, s’appelait auparavant « del.icio.us ». Un clin d’oeil aux férus d’informatiques, la dernière partie du mot constituant l’extension américaine du nom de domaine. Avec le rachat, le site a été rebaptisé « delicious.com », ce qui dénote une politique plus commerciale. Cependant, en dépit de ce changement de nom, le site reste optimal.
Gérer ses favoris sur son PC relève souvent de la gageure, on se trouve vite englouti par leur nombre et on reste dépendant d’un seul ordinateur. Qui n’a pas conçu, en service public, de l’agacement de ne pas pouvoir utiliser un de ses favoris, archivés sur le poste de son bureau ? Avec Delicious, il suffit de créer un compte suffit pour pouvoir profiter de ses signets en tout lieu.
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Il reste ensuite à se connecter à son compte pour retrouver ses pages et sauvegarder des favoris. On peut attribuer des mots-clés, ou tags, à ses favoris de façon à les classer et on peut regrouper ces tags en grandes catégories, les bundles, pour les hiérarchiser. Les tags apparaissent à l’écran sous forme de nuage ou de liste alphabétique.
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Delicious permet aussi de partager ses signets avec une communauté d’utilisateurs. En s’abonnant aux comptes d’autres usagers de ce service, on peut suivre leurs sauvegardes et récupérer sur son compte une multitude de signets intéressants. De même, on peut s’abonner à des tags, et même aux tags d’une seule personne si l’on veut cibler sa veille. Delicious permet donc d’affiner au maximum ses requêtes et il est en cela beaucoup plus qu’un simple outil de sauvegarde de signets : il constitue une aide précieuse pour qui fait de la veille sur un domaine précis. On peut de surcroît suivre l’actualité des autres comptes ou de certains tags en s’abonnant sur des flux RSS. Delicious est également très intéressant pour le travail en équipe : on peut effectivement proposer des signets à d’autres utilisateurs qui les valideront s’ils sont intéressés. Delicious est donc à la fois un site de sauvegarde de signets, un puissant outil de veille et une passerelle vers une vaste communauté d’utilisateurs. Nombre d’établissements ne s’y sont pas trompés, ainsi la bibliothèque de Paris 4 y a sauvegardé près de trois mille signets, classés au moyen de quelques sept-cents tags et de dix catégories. Son principe initial a été de « ne retenir que des ressources proposant un réel contenu documentaire », expliquait Dominique Philippi, au moment du lancement de ce projet dont il est le responsable. Certaines bibliothèques ont même intégré le nuage de tags Delicious ou la liste de leurs marque-pages dans leur propre portail (C’est le cas des Brimbank libraries, en Australie). Elles permettent donc aux usagers qui possèdent un compte Delicious de récupérer des signets et/ou de s’abonner au compte de la bibliothèque, cela en conservant la charte graphique de leur établissement.
Delicious peut par ailleurs être intégré au navigateur Firefox grâce à l’extension Delicious bookmarks. Ainsi, plus besoin de se rendre sur le site, on peut gérer ses marque-pages Delicious depuis son navigateur et les afficher dans la colonne de gauche de son écran. Le confort lors de la navigation s’en trouve largement amélioré. Lorsqu’on consulte son compte depuis un autre poste, on retrouvera tous les signets sauvés, la synchronisation entre le module complémentaire de Firefox et le compte Delicious étant automatique.
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Le grand concurrent de Delicious est Diigo, sans doute plus performant en terme de services, mais moins utilisé par les établissements, car plus complexe. L’un de ses nombreux avantages est de pouvoir « envoyer facilement les extraits faits vers un blogue », comme le précise Michel Roland-Guill, de l’URFIST de Nice. Qu’ils se trouvent sur Delicious ou sur Diigo, les signets peuvent de toute façon être exportés de l’un à l’autre et il est recommandé d’effectuer des sauvegardes très régulières.
Les outils de sauvegarde de signets sont des adjuvants précieux des professionnels, à la fois pour la gestion personnelle de leurs favoris, pour la mise en commun de ressources pertinentes au sein d’une équipe, mais également pour valoriser des ressources choisies, à destination des lecteurs. Leur maniement est simple et la formation à ces outils est rapide.

La bibliothèque comme lieu

Au moment du concours, je cherchais des sujets de dissertation pour m’entraîner. J’ai repris le thème du congrès de l’ABF :-)

Petit exercice (pas forcément une réussite car que je n’aime pas trop cet exercice qu’est la dissertation), que vous êtes conviés, à amender et corriger…


La bibliothèque comme lieu

Depuis des décennies, la bibliothèque est définie comme espace de conservation des documents avant d’être vue comme un service public. L’origine même du mot en témoigne, -thèque étant le coffret où l’on conserve les livres en grec. C’est ainsi la collection qui est bien souvent mise en avant pour évoquer la bibliothèque. Pourtant, lorsqu’on traite du lieu qu’est la bibliothèque, on doit aussi prendre en compte les publics qui la fréquentent et ceux qui ne peuvent pas venir jusqu’à elle. La bibliothèque, de par ses missions de formation et d’information, ne peut se cantonner à son propre espace mais doit nécessairement aller hors de ses murs. De fait, on peut se demander dans quelle mesure la bibliothèque est-elle, encore de nos jours, définie par sa seule présence physique sur le territoire ? Certes, le lieu qu’est la bibliothèque est toujours au centre de la vie de la cité mais la bibliothèque ne peut plus pour autant s’y limiter. Par conséquent, la bibliothèque du 21e siècle doit être inventive et devenir protéiforme.

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La bibliothèque a toujours été considérée comme un lieu d’importance mais, de « lieu de mémoire », elle tend à devenir un espace de services.

On a longtemps défini la bibliothèque comme une « collection organisée de documents ». C’est la notion de collection qui était au coeur du métier au 19e siècle et la mission première affichée était de conserver les documents. Dans le lieu qu’est la bibliothèque, la conservation est en effet essentielle : c’est préserver le patrimoine des générations à venir. Pour autant, peu de bibliothèques ont une vocation purement patrimoniale et, aujourd’hui, la mission qui apparaît comme essentielle est celle qui consiste à mettre à disposition des publics cette collection. Plus qu’un lieu de conservation, la bibliothèque est donc un lieu de communication. Ce fort accent mis sur la communication transparaît notamment dans les nombreuses collections désormais en libre accès, y compris dans les établissements de recherche.

La large ouverture des collections des bibliothèques a été payée de succès puisque la dernière enquête du CREDOC (2006) est venue confirmer une augmentation des usagers dans les établissements de lecture publique. Le lieu qu’est la bibliothèque se voit ainsi largement apprécié par le public. Ce sont les usages qui se modifient : nombre de personnes fréquentent la bibliothèque sans y être inscrites. Dans ce cas, c’est bien le lieu qui attire, plus que la possibilité d’emprunter.

La bibliothèque est en effet devenue peu à peu un lieu d’échanges. On vient dans le bâtiment pour rencontrer d’autres usagers, pour travailler à plusieurs. La large fréquentation des établissements par les étudiants démontre que la bibliothèque est appréciée parce qu’elle constitue un espace propice au travail. Pour d’autres, les personnes âgées par exemple, la bibliothèque est également un espace social. Par la multiplication des actions culturelles et de formation (TIC par exemple), la bibliothèque se pose bien comme l’un des centres de la vie de la cité.

La bibliothèque reste aujourd’hui un lieu essentiel dans le maillage territorial, précisément parce qu’elle a su s’adapter aux besoins des usagers en se posant comme lieu de vie.

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La bibliothèque d’aujourd’hui, toutefois, ne peut se limiter à l’espace physique où se trouve la collection.

La bibliothèque a un rôle essentiel de formation des publics, notamment à destination des publics dits empêchés. De fait, c’est à elle d’aller vers ces publics. Le portage à domicile, pour les personnes âgées et dans les hôpitaux, la desserte des antennes locales en milieu rural sont autant d’actions essentielles qui montrent que le lieu bibliothèque ne suffit plus à assurer un service de qualité.

Par ailleurs, la bibliothèque ne peut plus ignorer les usagers d’Internet, toujours plus nombreux. Si la bibliothèque doit rester un lieu physique, elle doit néanmoins se muer aussi un lieu virtuel. Portails, services en ligne ne sont qu’un début des possibilités offertes par la toile. Face au gigantisme de la masse des informations proposées sur Internet, la bibliothèque peut et doit retrouver une autre de ses missions, celle de la médiation de la connaissance. Ne pas se positionner sur la toile reviendrait à abandonner à de grands groupes commerciaux la maîtrise de la recherche de l’information. A l’heure où l’espace virtuel occupe une place de plus en plus importante dans la vie quotidienne, la bibliothèque se doit alors d’y être présente. Des nouveaux services sont par conséquent à mettre en place. Services de référence virtuels, flux d’information via les fils RSS sont quelques exemples de ce qui peut être faits en direction des internautes.

Le développement d’Internet oblige donc la bibliothèque à repenser l’espace qu’elle occupe dans la société. La bibliothèque de demain devra être à la fois un lieu physique et virtuel.

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Par conséquent, un nouveau modèle de bibliothèque est à inventer, celui de la bibliothèque hybride.

Pour repenser un nouveau modèle de bibliothèque, les professionnels doivent en premier lieu se mettre à l’écoute des usagers. Les enquêtes des dernières années observaient les pratiques (Pratiques culturelles, CREDOC), collectaient des données (ESGBU) mais ne prenaient pas en compte les avis de ceux pour qui est faite la bibliothèque. Avec de nouveaux types d’outils d’évaluation, comme Libqual, les besoins et les souhaits des usagers sont désormais pris en compte. Par ailleurs, le rapport Isaac sur l’université numérique montre bien qu’il y a urgence à se doter d’outils performants, comme les ENT, pour satisfaire les usagers à tout moment et en tout lieu.

Satisfaire les usagers, c’est aussi envisager de devenir, plus qu’un lieu d’échanges, un lieu de partage. La possibilité d’emprunter un bibliothécaire, virtuellement ou physiquement, est un nouveau type de services qui montre que l’apprentissage de la recherche d’information doit être partagé. De même, laisser les usagers commenter et tagguer les OPAC découle d’une démarche d’ouverture et de partage. Penser la bibliothèque hybride à l’heure des réseaux, c’est accepter d’abandonner une partie de son autorité de professionnel pour aller vers un échange renforcé avec l’usager.

De fait, le bibliothécaire ne sera plus le gardien d’un lieu clos, soigneusement soustrait à la vue du public. Le bibliothécaire hybride au contraire sera l’hôte d’un espace ouvert, à la fois physique et virtuel, c’est-à-dire un véritable animateur de communautés. Médiateur de la connaissance, veilleur et garant d’un maillage étroit entre les différents usagers, le bibliothécaire de demain est appelé à sortir de ses murs. Si la bibliothèque reste représentée par un lieu, son personnel, lui, n’y sera plus attaché. En témoigne le travail des Geemiks de Lille qui s’attachent à créer des événements pour souder la communauté, à tisser des liens avec les usagers pour leur offrir une médiation de l’information, personnalisée et plus ciblée. Cela passe par le réseau et dans des lieux divers, peut-être moins dans le lieu physique qu’est la bibliothèque.

La bibliothèque de demain sera finalement protéiforme, elle s’invitera dans de multiples espaces et offrira des services à la carte aux usagers.

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Ainsi, si la bibliothèque a longtemps été considérée comme un lieu du savoir, un temple de la connaissance, nimbé dans une dimension presque religieuse, elle tend à devenir aujourd’hui un lieu ouvert au plus grand nombre. Toutefois, cette ouverture ne suffit plus et les professionnels se doivent d’aller en d’autres lieux, avec de nouveaux services. La bibliothèque de demain n’est par conséquent plus un lieu, c’est un espace à multiples facettes, physiques ou numériques.

Pour résumer :
La bibliothèque du 19e siècle était celle de la collection.
Celle du 20e a été celle du public.
La bibliothèque du 21e sera celle du lien : hypertexte + entre les usagers.

Vous reprendrez bien un peu de bouillon? Il est 2.0!

Bouillon 2.0 Vous connaissez peut-être le Bouillon du Bibliobsédé, veille partagée en information-documentation proposée par Silvère Mercier, auteur du blog Bibliobsession

Cette veille devient à partir d’aujourd’hui collaborative, et j’y participe !

Voici une présentation de ce nouveau service :

Le Bouillon est cuisiné pour contribuer à l’information et la formation de tous ceux qui s’intéressent au métiers de l’information-documentation, souhaitent en suivre les évolutions et mieux comprendre les mutations engendrées par le numérique.

Le Bouillon c’est une vingtaine de veilleurs attentifs à diffuser des articles de qualité, pour vous, en cohérence avec une ligne éditoriale de partage prédéterminé.

Le Bouillon est un concept, ce n’est pas un site, mais un service, un flux, une conversation.

Le Bouillon est gratuit et proposé dans un but non commercial, il repose sur la libre volonté des participants.

Vous trouverez toutes les informations sur les participants dans la carte heuristique du Bouillon, proposée ci-dessous, ou sur le Billet de Bibliobsession :


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