Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

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Veille

La blogueuse/veilleuse que je suis vient de lire avec beaucoup d’intérêt le mémoire de Marie-Madeleine Géroudet, « De la veille métier à la veille stratégique : quels enjeux pour les bibliothèques ? ».
Marie-Madeleine Géroudet distingue « deux acceptions de la veille en bibliothèque : la veille thématique, qui consiste à suivre l’évolution d’une discipline à des fins de construction de collection et de médiation, et la veille métier, qui se centre à l’inverse sur l’ensemble des problématiques professionnelles liées aux bibliothèques. » La première est « menée en vue des acquisitions et des actions de médiation documentaire » tandis que la veille métier, qui est l’objet du mémoire, recouvre un champ très vaste « qui englobe dans l’esprit des professionnels l’ensemble des autres applications de la veille en bibliothèque. »
Marie-Madeleine Géroudet part du constat que le professionnel des bibliothèques est surchargé d’informations, qui émanent de sources nombreuses : « revues et journées d’études, biblio-blogs et espaces de rencontre informels, les professionnels de bibliothèque disposent d’un nombre important de lieux d’échanges, ce qui leur permet de forger un dialogue continu et d’être au contact d’une multitude d’informations. » En lisant ces lignes, on se dit que la formation à la veille devrait décidément être indispensable, pour apprendre à rationaliser le peu de temps que l’on a à accorder à toutes ces sources d’informations.

La veille, explique l’auteur en se basant sur l’enquête qu’elle a réalisé, est encore une activité d' »interstice » pratiquée individuellement, voire anonymement. Elle est trop souvent encore frappée d’illégitimité :

« À cet égard, un conservateur en BU raconte une anecdote signifiante. Alors qu’il utilise des informations de veille pour défendre un projet, un membre de l’équipe de direction lui répond par une question : « tu as le temps de faire de la veille, toi ? » Cette réaction, qui tend à présenter la veille comme un luxe que tout le monde ne pourrait pas se permettre, témoigne pour ce conservateur d’un problème dans l’organisation des encadrants : en prenant une place trop importante dans leur quotidien, les tâches opérationnelles empêchent les cadres de prendre un recul pourtant primordial dans leurs fonctions. Nous pouvons cependant proposer une autre interprétation à cette anecdote : lorsque l’on se déclare surpris, dans le cadre d’une réunion de direction, par le temps que des collègues accordent à leur veille, on laisse finalement entendre que ceux-ci ne doivent pas être surchargés de travail : ce-faisant, en partant du principe que la charge de travail entre dans les critères de légitimation professionnelle, on délégitime le porteur de l’information et le résultat de sa veille. Poser la question du temps de la veille nous conduit ainsi à l’enjeu plus délicat de la légitimité des pratiques individuelles en bibliothèque. »
Le « soupçon d’illégitimité » est revenu dans beaucoup de commentaires de l’enquête. En effet, le veilleur affirmé a encore souvent intérêt à être irréprochable dans les délais qu’on lui donne pour toutes ses autres tâches, pour n’être pas accusé de gaspiller son temps. Qu’importe si ses trouvailles rendent parfois service à tout le monde…

***
Certains établissements institutionnalisent la veille. C’est le cas à la BPI qui a mis en place un veille mutualisée via diigo. Les collègues partagent à deux niveaux (via les tags, j’imagine) : leur service et l’ensemble de l’équipe. Les liens partagés avec l’équipe seront diffusés sur l’intranet.
En matière de fonctionnement d’une veille à l’échelle d’un établissement, Marie-Madeleine Géroudet reprend la distinction de Salima Kriaa-Medhaffer et Humbert Lesca, qui proposent un binôme d’animation :
« – le responsable de la veille stratégique : membre de l’équipe de direction et directement dépendant du responsable de l’établissement,
– le coordinateur de la veille stratégique : qui assure la fonction de catalyseur du processus de veille, de formation des contributeurs et de suivi de la fonction de veille. Il peut également assurer le support technique du dispositif s’il en a les compétences. »
Le porteur d’un projet de veille doit bien connaître ses collègues susceptibles de s’intéresser à l’environnement professionnel. Il doit savoir les convaincre que plus les contributeurs seront nombreux, plus le fruit de la veille sera varié et riche. S’il doit être un moteur pour la coordination, il doit aussi faire preuve de modestie et savoir s’effacer : « Comme le souligne Pierre Marige, les collègues sollicités doivent en effet sentir que leur participation peut être déterminante pour la réussite du projet : « Si je mets en place un projet de veille et que je diffuse 25 liens par jour, comment mes collègues pourraient-ils penser que leur contribution a un intérêt ? » ».

L’écueil à éviter dans le cadre d’une veille collaborative est de techniciser les publications : un clic / un partage conduit souvent à partager trop. Le fait de commenter les liens mis en avant est souvent un moyen d’éviter l’avalanche de liens :

« Un bon moyen de mesurer l’adéquation d’une information de veille à sa bibliothèque consiste à se lancer dans son interprétation. Or, cette étape est souvent négligée dans un processus de veille, dans la mesure où elle n’est servie par aucun outil technique et où elle réclame une intervention purement humaine. Ainsi que le souligne Christophe Robert : « Comme le fait remarquer Thomas Chaimbault, « le processus s’arrête souvent au niveau de la récolte et faiblit au niveau de l’analyse et de la diffusion ». La veille pure n’a pas d’intérêt en soi : rendre compte, capitaliser, conserver pour avoir accès à l’information au bon moment font pleinement partie du processus. »

Prendre part à un processus de veille peut être fait de manières diverses et parfois très simple : commencer par partager avec ses collègues ses acquis après une formation ou un stage, par exemple. Voilà une chose dont je ne comprends pas qu’elle ne soit pas déjà obligatoire ! Combien de personnes partent en stages, journées d’études, et ne daignent pas en rendre compte (j’ai-pas-le-temps !). Il me semble pourtant que c’est la base d’un métier qui se dit à la fois professionnel de l’information et passeur de connaissances…

Enfin, la valorisation de la veille doit être en quelque sorte ritualisée : les informations notables repérées devraient par exemple être diffusées en réunion de service. « Il convient également de souligner lorsqu’une information de veille a débouché sur un projet ou une décision. »
D’un point de vue pratique, l’enquête souligne « le fait que 78% des professionnels qui diffusent leur veille utilisent le mail« . Et Marie-Madeleine Géroudet d’ajouter que, « au quotidien, les messageries paraissent le meilleur moyen de toucher l’ensemble des agents d’une bibliothèque. La diffusion d’informations par ce biais se doit cependant de rester sélective, afin de ne pas engorger les messageries et de provoquer ainsi un effet de saturation. » La newsletter, semble-t-il, a encore de beaux jours devant elle.

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Pour conclure, je voudrais mentionner ces quelques lignes d’Elisabeth DOUCETT, qui est citée à deux reprises dans le mémoire :
« If librarians are not aware of, or are behind the curve in understanding and advantage of today’s trends, then we all run the risk of becoming irrelevant and unimportant to our society. »

« I block out an hour every Friday morning to sit down and go through my trend tracking. I try to hold that hour on my schedule, no matter what. »

Quelques (re)découvertes !
DIRECTION DES BIBLIOTHEQUES ET DE L’INFORMATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE L’UNIVERSITE VERSAILLES- SAINT-QUENTIN. SERVICE VEILLE PROFESSIONNELLE. Bibliothèques universitaires. http://veilleprobu.over-blog.com/ 

SERVICE COMMUN DE LA DOCUMENTATION DE L’UNIVERSITE PARIS 6. Revue de presse. http://www.jubil.upmc.fr/fr/bibliotheques_sciences/bib_be/doc_pro2/rp_doc_pro2.html

MARIGE, Pierre. Présentation : la veille numérique ». Akareup http://akareup.hypotheses.org/365

Mercato

St-Remy-de-Provence
Transhumance à Saint-Rémy-de-Provence. edhi. CC : BY-NC-SA. Flickr.
C’est la période de la transhumance des mutations chez les bibliothécaires. Pour les BAS, les postes vacants sont sur Poppée qui est à lui seul un si beau vestige du web 1.0 qu’il conviendrait de le mettre sous cloche.
Impossible pour ma part d’entrer sur ledit site, blackboulée à chaque fois et pas de réponse à mon mail pour résoudre le problème. Heureusement qu’entre temps je me suis décidée à ne pas muter.
Nous sommes beaucoup à regretter qu’il n’y ait pas les profils de postes sur le site. Il paraît que c’est interdit car la CAP est reine en matière de mutations (quelqu’un pour confirmer ?) mais les ajouter à titre indicatif serait d’un grand secours. Pour les seuls postes en région parisienne, j’ai bien dû envoyer une bonne cinquantaine de mails. A quoi s’ajoute le temps passé pour trouver le nom de la bonne personne à contacter sur les sites labyrinthiques des différents établissements. Honnêtement, je crois que c’est presqu’une journée de travail qui a sauté (demandes, erreurs de contact, remerciements, réponses aux erreurs de contact, précisions, nouvelles erreurs de contact, remerciements à l’erreur d’avoir eu le bon contact, mail au bon contact, etc.).
Plusieurs directeurs d’établissement souhaitent recevoir les CV avant d’envoyer les profils. J’envoie sagement le mien dès qu’on me le demande. La pratique devient embarrassante lorsque certains commencent à se renseigner sur vous avant même que vous ayez lu ledit profil et que votre direction se trouve au courant que « vous voulez partir », quand vous avez simplement souhaité, vous, prendre connaissance des profils. Quand on s’entend bien avec sa direction, on en sourit mais que font les collègues qui vivent des situations tendues ?
Les postes susceptibles d’être vacants, eux, se trouvent déposés sur le forum de l’ADBU. Epic fail, les BAS n’ont pas accès à ce forum. Nous sommes donc loin de tous recevoir les profils qui y circulent et c’est vraiment dommage. Et que dire de ceux des collègues territoriaux qui souhaiteraient demander des détachements ?
On nous avait promis, lors de la fusion qui nous a dénommés BibAss, qu’il serait toujours précisé si les postes étaient des postes d’AB ou de BAS. Un an après, ce n’est plus le cas. On dérange donc souvent des directeurs pour des postes planning/encadrement des magasiniers qui sont clairement des postes d’AB et vice-versa.
Beaucoup de postes sont de purs postes de catalogueurs. Voilà quelque chose qui me laisse perplexe. Dans les journées d’étude, il se trouve souvent des responsables d’établissements pour clamer qu’on ne catalogue plus. Pourtant les profils qu’ils ont eux-mêmes rédigés montrent malheureusement le contraire. Une distorsion entre l’idéal et la réalité ?

Pour conclure, je reproduis ici ces quelques lignes tirées de la page facebook d’une libraire :

« savoure d’exercer un métier dont elle n’a pas à évacuer la pensée. (se dire un dimanche, Tiens, ce livre on devrait le proposer n’est pas désagréable). Penser hors des heures de travail à celui-ci du temps de « l’Usine » n’était que souci et je perdais de l’énergie à m’efforcer d’en faire abstraction.« 

Les bibliothèques sont des lieux magiques, leur organisation interne ne devrait pas, le week-end venu, amener ceux d’entre nous qui cataloguent ad nauseam à en faire abstraction…

Màj, 20h41.

Grand merci à Rémi !

La transhumance, c’est tellement plus impressionnant avec des vaches. Cette masse que rien n’arrête et dont les sabots font vibrer le sol. On les regarde en tremblant et pourtant on ne raterait le spectacle pour rien au monde. Malheureusement le droit d’auteur a eu raison des vaches en transit, pas moyen d’en trouver sous creative commons…

 

Esbareich montée à l'estive (2)
By Père Igor (Own work) [CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

 

By Llorenzi (Own work) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

Valle San Silvestro - Transumanza

En BUtinant #13/2

Encore une fois, je suis très en retard pour la rédaction de ce billet. Mettre les lectures en favori pour qu’elles basculent dans Evernote, c’est facile ; les reprendre, en faire le tri et ajouter quelques mots, c’est une autre histoire… Et pourtant je suis plus que jamais convaincue que la veille sèche, sans commentaire aucun, est somme toute assez peu utile.
Si vous n’en lisez qu’un…
– c’est sans doute ce billet de MxSz sur les journées Couperin, où il est question d’open access. 
« Que tentons-nous de protéger ? »
– sur La Grange, Karl Dubost montre que trop de DRM empêchent la circulation des idées.

Concours
– c’est de saison, beaucoup d’entre nous vont transpirer, paniquer, désespérer dans de froides salles aux surveillants patibulaires. Cela pour moins de 3% de réussite au concours de conservateur, dont le rapport de jury vient de paraître. 
– heureusement, Émilie a pensé à vous en ce qui concerne la culture générale ! Aurélie aussi, qui a d’ailleurs un très joli projet de curation.
– toujours pour apprendre, voir chez Muséologique.

Catalogage (non, vous ne rêvez pas)
– catalogueurs de tous les ILN, préparez-vous, unissez-vous, les FRBR et RDA sont là. Conséquence ? Mais du changement, même si c’est d’ordinaire oxymorique avec le catalogage.

Copinages
– c’était mon prof à l’IUT !
– c’était mon condisciple à l’IUT !!

Au fait…
– vous vous souvenez de PNF lettres ? Toutes les vidéos sont désormais en ligne.

Cette rubrique mensuelle devient aussi lacunaire que subjective. J’assume.

Les archives ouvertes sont, dans le contexte des publications en ligne, une nouvelle forme de la communication scientifique directe établie au XVIIe siècle entre savants pour communiquer leurs résultats et les soumettre à la discussion. Elles consistent dans le dépôt des publications soit sur le site de l’auteur, soit sur celui de son institution, soit sur un site national ou même un site consacré à une thématique au plan international. Il peut s’agir de pré-publications ou bien d’articles publiés dans le cas où l’éditeur concède à l’auteur le droit d’y donner accès librement (le plus souvent contre paiement ou après une période d’embargo). Soulignons qu’avant que l’éditeur ne devienne l’exploitant des droits d’auteur, trop souvent, les auteurs cèdent tous leurs droits aux éditeurs au moment de la publication, et qu’il faut donc ensuite redemander à l’éditeur (qui va « concéder » à l’auteur un droit qu’il détenait initialement).
Un des moyens pour mener une politique autour des archives ouvertes et du libre accès est d’encourager d’autres formes des contrats entre auteurs et éditeurs, plus respectueux des chercheurs et de la diffusion des connaissances en libre accès. Cela va jusqu’à des situations où c’est l’auteur qui va concéder à l’éditeur certains droits de diffusion.

Est-ce si grave de transiger sur la qualité ?

Premièrement, cela revient à commercialiser un produit avec des défauts de conception/fabrication. Vous ne le feriez pas avec une voiture, pourquoi le feriez-vous avec un livre numérique. La réputation de l’éditeur est en jeu, et elle le sera de plus en plus. Dans quelques années, l’éditeur qui commercialisera des fichiers codés n’importe comment sera peut-être considéré comme l’éditeur qui publie des livres papier de mauvaise qualité. C’est à méditer.

Livre numérique et qualité”, châpal&panoz

Vestiges

« J’ai marché sans compagnons sur le sable, et le vent a effacé mes traces… » Nino Savarese (1882-1945)

 

Lu hier soir sur Les carnets Web de La Grange ce texte consacré aux « scories numériques ». Comme souvent sur le web, il est une réaction à celui-ci, qui fait écho à celui-là. J’y ai trouvé matière à nourrir mes propres interrogations, déjà anciennes, sur le devenir des traces que je peux laisser sur le web. Je n’ai pas envie  et c’est une certitude depuis que j’ai ouvert mon premier blog en 2005, qu’elles me survivent. Peut-être est-ce le fait d’avoir travaillé sur le motif de la postérité chez les poètes de la Renaissance qui m’y a définitivement rendue allergique ? Je ne le sais pas vraiment.
Pour cette raison, j’essaie de tenir à jour une liste de tous les comptes que je peux ouvrir en ligne (et j’en ouvre…). Ceux qui me deviennent inutiles sont supprimés dès que possible. Désormais je vérifie aussi à l’ouverture si j’aurai la possibilité de fermer le compte. Cela n’est pas toujours suffisant : Delicious, qui en est à sa énième version ratée, ne propose plus d’effacer son profil, ce qui était encore possible à la précédente version moins ratée.
Ladite liste, je l’ai tenue de façon très empirique pendant longtemps, les comptes étaient inscrits par ordre alphabétique, les mots de passe consignés dans ma tête. Je l’organise aujourd’hui beaucoup mieux grâce un logiciel tout simple, KeePass. S’y trouvent la multitude de mes profils, les hébergements que j’utilise, les sites commerciaux où je fais des achats. Le tout est verrouillé par un mot de passe principal qu’il m’est maintenant facile de confier à quelqu’un. Seulement voilà, c’est un sujet qui n’est pas vraiment facile à aborder avec les intéressés, entre la poire et le fromage.
Et le disque dur, me direz-vous ? Même s’il requiert un petit nettoyage de printemps, je n’y garde pas grand-chose. C’est qu’une dizaine de déménagements en une trentaine d’années d’existence, ça vous guérit de toute velléité de stockage.
Je suis en train de procéder de la même façon au travail, où j’ai été amenée à créer de nombreux comptes. KeePass peut être placé sur une clé usb, que je pourrai transmettre à un successeur.
Et vous, comment procédez-vous pour la gestion de vos traces numériques ?
***
Nino Savarese est un écrivain sicilien, auteur notamment d’un très joli conte philosophique, Chatterie, paru aux éditions La fosse aux ours. Il s’est fait si discret de son vivant qu’on l’a redécouvert seulement dans les années 1980. J’aime cette image des pas sur le sable. C’est si joli, ces rides poudrées dessinées par le vent, qu’il serait dommage de les abîmer.
Et puisqu’il est question d’empreinte, celle de Crusoé, telle qu’elle est racontée par Chamoiseau, est une merveille.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 16 juillet 2007. Au loin l’îlot Tibarama.

En BUtinant #13/1

L’inaccessibilité (Santorin, Pâques 2005)
Ce mois-ci, un jeune homme de vingt-six ans s’est pendu, acculé qu’il était à la prison, pour avoir simplement libéré des documents du domaine public. Pour avoir voulu nous les rendre accessibles, à nous tous.
Ce mois-ci la BnF a accepté qu’une exclusivité de dix ans soit accordée à une société privée, dans le cadre d’un partenariat public-privé de numérisation.
Dans le même temps, des BU se désabonnent de ressources électroniques, n’ayant plus les moyens de payer les factures.
Dans ce contexte, exercer son métier, faire de la veille, reviennent de plus en plus souvent à apercevoir des richesses documentaires mais à ne pouvoir rien faire d’autre que toucher avec les yeux.
Ce marasme n’est pas vraiment propice à la rédaction de billets. Rideau.

Je pense que le bibliothécaire incarne quelque part une figure de militant. On est des militants de l’accès au savoir, de la diffusion des connaissances, militants de l’égalité entre tous. On ne peut pas ne pas prendre position et se satisfaire d’une espèce de statu quo. Si on ne se défend pas maintenant, si on n’est pas force de propositions, c’est la mort des bibliothèques.

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »

Benjamin Franklin
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