Du côté des BU, #11/9

J’en ai déjà parlé, les fonctions de partage de mon agrégateur et d’autres réseaux sociaux me satisfont de moins en moins, car trop automatisées et sans médiation aucune. Je vais donc essayer de publier un billet le 30 de chaque mois, consacré à l’actualité des BU et des bibliothèques d’étude et recherche.
Ce n’est pas une nouveauté, j’ai tenu sur ce blog une rubrique mensuelle nommée « Presse papier » (j’étais jeune !) qui traitait de l’actualité du monde du livre (papier… j’étais jeune, vous dis-je !). A l’époque, je me souviens que Manue appelait sa revue du net, « Confiture de liens » ! 
Cette fois, je me contenterai d’une rubrique consacrée exclusivement aux BU, ce sera déjà bien suffisant. Pourquoi m’astreindre à ces billets, me direz-vous ? Tout simplement pour m’obliger à prendre le temps de faire un peu de veille et, surtout, à considérer avec un peu de recul ce que j’ai pu lire pendant un mois. Commençons derechef pour septembre.

Si vous deviez n’en lire qu’un…

ce serait, à mon humble avis, celui-ci sur les abus liés à la propriété intellectuelle. D’une indispensable protection des créateurs, on s’achemine aujourd’hui vers un injustifiable verrouillage de l’accès à l’information et à la culture.

Métier, où la météo est maussade

– Des inquiétudes autour de la formation des agents suite à l’évolution des CRFCB.

– Le décret concernant la réforme de la catégorie B est paru. A suivre de près, pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés…
Blogosphère, où l’on commence par la mauvaise nouvelle
– Le blog Ma(g) BU annonce une pause. Déçu de ne pas trouver le débat qu’il cherchait sur la toile, Alain Carré décide de cesser les publications pourtant fort intéressantes qu’il faisait paraître sur Ma(g) BU. Personnellement, je commente très peu les blogs des autres mais je les lis assidûment et je trouve dommage que la seule voix de magasinier dans la sphère des blogs de bibliothèque ne se fasse plus entendre.

– Le blog aka Reup, de notre collègue Pierre Marige, en poste à la BIU Sainte-Barbe, est désormais accueilli dans les carnets de recherche Hypothèses.org. C’est une belle consécration qui montre de surcroît que les partenariats bibliothécaires/chercheurs sont possibles.

Aménagement des espaces
– La polémique au sujet du réaménagement de plusieurs grands établissements enfle : désherbage massif pour accroître les espaces dévolus aux usagers, ce que France culture traduit par « le canapé aurait-il raison du livre ? » Affaire à suivre, puisque ces réaménagements (BnF, BPI notamment) sont tout neufs ou en cours.

Doc élec, où le droit d’auteur et l’accès à l’information ne font pas toujours bon ménage

HathiTrust, cette plateforme qui réunit les bibliothèques numériques de plusieurs BU des Etats-Unis et d’Europe, ainsi que celui de Google livres et d’Internet archives, se voit attaquée par plusieurs sociétés d’auteurs qui lui reprochent d’avoir considéré abusivement des œuvres comme orphelines.
– Twitter a bruissé au sujet de cette nouvelle qui faisait suite à une longue polémique sur l’accès aux articles scientifiques : Jstor a mis en libre-accès les textes du domaine public
Du côté de la recherche, où l’on suit avec émotion la genèse des thèses

– Le moteur de recherche thèses.fr propose de connaître l’état de la recherche en cours par un balayage des thèses en préparation par directeurs de recherche et/ou par disciplines. (via Fil Abes)

Et pendant ce temps-là, à l’ABES, on bosse !

– A récemment été annoncé un projet de SIGB mutualisé. J’ai du mal à percevoir jusqu’où peut aller la mutualisation de nos SIGB mais j’attends avec impatience les travaux du groupe de travail piloté par Nicolas Morin.

– Ont aussi été annoncées les signatures des premières licences nationales
« Financé directement à la source par le Ministère, il met en place un périmètre de bénéficiaires très large englobant l’enseignement supérieur et la recherche, et susceptible selon les accords et partenariats financiers d’adjoindre l’ensemble des citoyens par le biais les bibliothèques de lecture publique. Cela permet non seulement des économies d’échelle, mais aussi un glissement stratégique du rapport de forces avec des distributeurs en position d’oligopole. » 
Vu les prix de la documentation électronique (environ 25000 dollars pour un périodique en neurologie par exemple pour reprendre l’exemple de Robert Darnton), la négociation nationale est primordiale : elle permettra d’éviter qu’un fossé se creuse entre des établissements riches largement dotés en documentation électronique et les autres.

Pour cette première livraison, je serais ravie d’avoir des remarques et des critiques en commentaires. Une précision cependant si vous êtes un veilleur assidu : ce billet ne vous sera pas utile. Mais les autres, vous qui venez de temps à autre sur la toile, qu’en pensez-vous ?

6 Commentaires

  1. Merci beaucoup pour ces liens choisis, commentés et très utiles. Pensez-vous que vous pourriez indiquer les outils les plus « pointus » en matière de recherche sur Internet dans le domaine des études littéraires ?

  2. Merci à vous d’avoir lu ce billet !
    Qu’entendez-vous par les outils de recherche pour les littéraires ? Auriez-vous un outil ou deux à me citer pour que je sache un peu de quoi vous voulez parler ? Si c’est dans mon domaine, j’essaierai bien sûr de traiter la question 🙂

  3. Très bonne idée cette rubrique mensuelle. Je fais ma propre veille mais bien souvent, je survole ce que je lis. Ce point mensuel permet de hiérarchiser et de retenir les infos importantes.

  4. Merci beaucoup pour cette sélection !
    La veilleuse flemmarde que je suis se réjouit de pouvoir s’en remettre à ton filtre aguérri !

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