Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

Auteur/autrice : Cécile Arènes (Page 23 of 42)

« Internet et les sciences humaines et sociales : questions d’édition et de collaboration en ligne »

J’ai assisté récemment à une présentation de plusieurs bases de données dans le domaine de l’histoire de l’art. Voici deux des projets présentés ce jour-là.

Publie les comptes-rendus scientifiques en histoire de l’art, en histoire des représentations et en archéologie.

C’est un outil collaboratif d’information scientifique. Il est fondé sur le principe du peer-review pour offrir une visibilité de la production scientifique. Il s’agit aussi de créer une communauté de spécialistes en ligne et d’offrir un espace d’archivage.

Histara a été créé pour pallier plusieurs manques : le nombre des publications scientifiques augmente mais pas les budgets pour les éditer. Les délais d’impression sont souvent trop longs. Les éditeurs sont trop peu nombreux en Europe.

Le site est conçu comme une interface qui mette en relation lecteurs, abonnés, maisons d’édition et auteurs, recenseurs, comité scientifique et webmestre. Bilan : 180 comptes-rendus publiés, autant en préparation. Aujourd’hui, 800 abonnés, 235 recenseurs.

Système plurilingue, avec éditeur WYSIWYG. Police en unicode pour éviter les problèmes de translittération. Le développement d’Histara est un développement maison, sa licence n’a pas été mise en ligne mais on peut prendre contact avec les responsables si besoin.

Portail d’historiographie sur la cour de France : il s’agit pour ces auteurs de montrer ce qui est publié sur ce sujet par des sites tiers et hébergement de publications. Son objectif est de signaler ce qui existe et de faciliter la recherche en offrant des ressources ciblées (sans le bruit des recherches effectuées sur les gros moteurs). Le portail est interdisciplinaire et est consacré à plusieurs périodes. Projet collaboratif de plusieurs chercheurs d’institutions différentes.

800 liens sont présents sur le site. Une veille est effectuée sur Cairn, Persée et Revues.org ainsi que sur Gallica, Google books et dans les archives ouvertes comme HAL, sur les sites des universités et sur ceux des centres de recherche.

Le site accepte les publications et les bases de données. En effet, il existe un vrai besoin de remettre en circulation des études difficiles à trouver sur le marché du livre et des bibliothèques.

Un exemple de partenariat avec l’université de Tours.

Consultable en 3 langues, sous SPIP.

  • Discussion

L’ensemble des participants évoque le problème de la pérennité des données, dont le standard change tous les 2 ans : perte de temps de remettre toujours les données sous des nouveaux standards. Positivisme à court terme avec de l’argent pour développer des projets mais pas pour en assurer la gestion.

les participants rappellent l’importance des formats ouverts, et non plus des logiciels propriétaires.

Tout ça m’interroge : n’est-ce pas un travail de bibliothécaire de signaler les ressources et de faire de la veille ? Qu’avons-nous à apporter à des chercheurs qui mettent seuls en place de tels sites ? S’ils font ce travail sans nous, n’est-ce pas que nous avons laissé un vide quelque part ?

J’ai finalement plus que jamais envie d’aller faire ce stage.

Citations corrosives…

…mais point du tout pour les mêmes raisons ! Piquées lors d’une après-midi de lecture au centre de documentation sur les métiers du livre de la ville de Paris, à la bibliothèque Buffon (d’où l’on surplombe le jardin des plantes avec Notre-Dame au loin).

“Malheureusement, je constate que certains jeunes bibliothécaires, marqué par une forte culture web, ont tendance, à se concentrer sur les services aux usagers, plutôt que sur les fonctionnalités des SIGB.”

Didier Pied, directeur commercial, Decalog, in “Archimag”, 210, décembre 07 / janvier 08


Continuer à cataloguer au niveau local n’est pas seulement inutile mais aussi nuisible. Cette pratique accapare inutilement le temps d’un personnel qualifié tout en créant des particularités locales qui compliquent le travail en réseau et la cohérence des catalogues collectifs.” Quelles raisons freinent ou bloquent cette démarche ? “Principalement, la résistance du personnel, dont une partie persiste encore à croire que cette attribution est emblématique de son métier. Une résistance que tous les responsables n’ont pas le courage d’affronter. Pourtant, les tâches de sélection et de médiation de l’information me semblent infiniment plus valorisante qu’un catalogage qui s’apparente plus à la saisie mécanographique qu’à une activité intellectuelle. Il est grand temps de prendre la complexité de l’information à bras le corps et d’élargir les plages horaires d’ouverture au public afin de retrouver l’essence du métier, la médiation de la connaissance.”

Thierry Giappiconi, in “Archimag”, 221, février 2009 (c’est moi qui souligne)

Sociaux ?

Pourquoi ces mots déjà lus à plusieurs reprises m’ont-ils fait soudain penser aux réseaux sociaux ? Dans cet extrait, c’est du jardin des plantes de Montpellier dont il est question, le texte entier est splendide, lisez-le.

“… ce sont des ombres qui se fuient ; mais il n’y a pas d’autre lieu pour y fuir les autres que celui-ci, où la même idée de la solitude attire invinciblement chacun de tous ces êtres absorbés.”

Paul Valéry, Monsieur Teste

Les Grands Moulins

Récemment, j’ai eu l’occasion de visiter la très belle bibliothèque des Grands Moulins. On peut certes lui reprocher un côté “poésie du béton”, l’architecte ayant voulu conserver les vestiges de l’ancienne usine, mais ces larges baies ouvertes sur la Seine et ces salles de lecture si claires sont vraiment belles.

Avec l’aide de vacataires et de thésards, une trentaine de titulaires fait fonctionner l’établissement, ouvert cinquante heures par semaine. Une quinzaine de personnes se trouve dans les salles de lecture pour assurer le service public.

1.400 places assises et 150.000 volumes en libre-accès, CDU. 100 postes informatiques, 200 à terme, mais pas au-delà puisque de plus en plus d’étudiants viennent avec leur portable. Pas de wifi mais des tables câblées. Pour plus de détails chiffrés, voir Livres hebdo n° 736. Ci-dessous quelques impressions.

La bibliothèque ne dispose pas de zones de bruit mais l’architecte, également acousticien, a particulièrement soigné les détails : le sol absorbe les bruits (même les talons hauts n’ont aucune chance de se faire remarquer), les chaises ne gémissent pas quand on les tire et les photocopieuses ont été isolées dans des box. Pour aller à la bibliothèque, on pénètre dans un hall, où se trouvent les machines à café, c’est un espace de discussion et de conversations téléphoniques. L’usager entre ensuite dans un second hall, réservé au prêt et aux inscriptions, plus calme. Enfin, pour accéder aux salles de lecture, il doit emprunter ascenseurs ou escaliers, ce qui constitue encore un sas avant l’arrivée dans les salles de lecture. Une personne se trouve dans chaque salle pour les renseignements bibliographiques et du personnel “mobile” circule en permanence dans les locaux.

Un espace audiovisuel a été aménagé pour la consultation de DVD et des salles de travail en groupe sont disponibles. J’y ai vu des matheux attraper un fou-rire en considérant une équation !

La signalétique est très visible : des panonceaux avec des codes couleur sont placés sur chaque rayonnage. Le même code est reporté sur la cote. Les livres consultés doivent être replacés sur des chariots, ceux-ci sont jaunes poussin et ils attirent immanquablement l’œil.

Un établissement à visiter :-)

« Internet et les sciences humaines et sociales : questions d’édition et de collaboration en ligne »

J’ai assisté récemment à une présentation de plusieurs bases de données dans le domaine de l’histoire de l’art. Voici deux des projets présentés ce jour-là.

Publie les comptes-rendus scientifiques en histoire de l’art, en histoire des représentations et en archéologie.

C’est un outil collaboratif d’information scientifique. Il est fondé sur le principe du peer-review pour offrir une visibilité de la production scientifique. Il s’agit aussi de créer une communauté de spécialistes en ligne et d’offrir un espace d’archivage.

Histara a été créé pour pallier plusieurs manques : le nombre des publications scientifiques augmente mais pas les budgets pour les éditer. Les délais d’impression sont souvent trop longs. Les éditeurs sont trop peu nombreux en Europe.

Le site est conçu comme une interface qui mette en relation lecteurs, abonnés, maisons d’édition et auteurs, recenseurs, comité scientifique et webmestre. Bilan : 180 comptes-rendus publiés, autant en préparation. Aujourd’hui, 800 abonnés, 235 recenseurs.

Système plurilingue, avec éditeur WYSIWYG. Police en unicode pour éviter les problèmes de translittération. Le développement d’Histara est un développement maison, sa licence n’a pas été mise en ligne mais on peut prendre contact avec les responsables si besoin.

Portail d’historiographie sur la cour de France : il s’agit pour ces auteurs de montrer ce qui est publié sur ce sujet par des sites tiers et hébergement de publications. Son objectif est de signaler ce qui existe et de faciliter la recherche en offrant des ressources ciblées (sans le bruit des recherches effectuées sur les gros moteurs). Le portail est interdisciplinaire et est consacré à plusieurs périodes. Projet collaboratif de plusieurs chercheurs d’institutions différentes.

800 liens sont présents sur le site. Une veille est effectuée sur Cairn, Persée et Revues.org ainsi que sur Gallica, Google books et dans les archives ouvertes comme HAL, sur les sites des universités et sur ceux des centres de recherche.

Le site accepte les publications et les bases de données. En effet, il existe un vrai besoin de remettre en circulation des études difficiles à trouver sur le marché du livre et des bibliothèques.

Un exemple de partenariat avec l’université de Tours.

Consultable en 3 langues, sous SPIP.

  • Discussion

L’ensemble des participants évoque le problème de la pérennité des données, dont le standard change tous les 2 ans : perte de temps de remettre toujours les données sous des nouveaux standards. Positivisme à court terme avec de l’argent pour développer des projets mais pas pour en assurer la gestion.

les participants rappellent l’importance des formats ouverts, et non plus des logiciels propriétaires.

Tout ça m’interroge : n’est-ce pas un travail de bibliothécaire de signaler les ressources et de faire de la veille ? Qu’avons-nous à apporter à des chercheurs qui mettent seuls en place de tels sites ? S’ils font ce travail sans nous, n’est-ce pas que nous avons laissé un vide quelque part ?

J’ai finalement plus que jamais envie d’aller faire ce stage.

La bibliothèque est un espace qui lutte, à sa manière, contre la domination du marché.

François de Singly, “L’espace public”, in Le Musée et la bibliothèque, vrais parents ou faux amis ?, Paris, BPI-Centre Pompidou, 1996, p. 115.

Si quiconque, entrant dans une bibliothèque, n’y décèle rien qui lui soit déjà familier, alors il lui est signifié, j’ose dire avec violence, que cet endroit n’est pas pour lui.

Dominique Lahary, “Bulletin de l’ABF”, n°189, 4e trim. 2000.

Citations corrosives…

…mais point du tout pour les mêmes raisons ! Piquées lors d’une après-midi de lecture au centre de documentation sur les métiers du livre de la ville de Paris, à la bibliothèque Buffon (d’où l’on surplombe le jardin des plantes avec Notre-Dame au loin).

« Malheureusement, je constate que certains jeunes bibliothécaires, marqué par une forte culture web, ont tendance, à se concentrer sur les services aux usagers, plutôt que sur les fonctionnalités des SIGB. »

Didier Pied, directeur commercial, Decalog, in « Archimag », 210, décembre 07 / janvier 08


« Continuer à cataloguer au niveau local n’est pas seulement inutile mais aussi nuisible. Cette pratique accapare inutilement le temps d’un personnel qualifié tout en créant des particularités locales qui compliquent le travail en réseau et la cohérence des catalogues collectifs. » Quelles raisons freinent ou bloquent cette démarche ? « Principalement, la résistance du personnel, dont une partie persiste encore à croire que cette attribution est emblématique de son métier. Une résistance que tous les responsables n’ont pas le courage d’affronter. Pourtant, les tâches de sélection et de médiation de l’information me semblent infiniment plus valorisante qu’un catalogage qui s’apparente plus à la saisie mécanographique qu’à une activité intellectuelle. Il est grand temps de prendre la complexité de l’information à bras le corps et d’élargir les plages horaires d’ouverture au public afin de retrouver l’essence du métier, la médiation de la connaissance. »

Thierry Giappiconi, in « Archimag », 221, février 2009 (c’est moi qui souligne)

La mise en place des consortiums d’achats dans les années 1990 a constitué un phénomène de levier significatif pour l’accroissement et l’intégration des ressources électroniques dans les bibliothèques académiques, particulièrement pour les périodiques électroniques. Cependant, ce modèle d’acquisition qui permettait aux bibliothèques une alternative aux désabonnements massifs, comporte également un biais. La politique documentaire des bibliothèques académiques est désormais alignée sur la politique commerciale des oligopoles de l’édition scientifique, à savoir la vente de la totalité du portefeuille de leurs titres.

Boukacem-Zeghmouri, Chérifa ; Kamga, Rachel, « La consultation de périodiques numériques en bibliothèque universitaire : état des lieux », BBF, 2008, n° 3, p. 48-60

La finalité de la politique numérique dans l’enseignement supérieur doit être l’amélioration de la qualité de service aux étudiants pour faciliter leur réussite dans le parcours universitaire. Elle vise également à mettre l’université française au niveau des meilleures universités étrangères. Elle doit permettre à tout étudiant d’avoir accès à l’ensemble de ses ressources pédagogiques nécessaires à son apprentissage à tout moment et en tout lieu.

« Older posts Newer posts »