Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

Auteur/autrice : Cécile Arènes (Page 38 of 42)

Blogorama bibliothéconomique

Au départ, j’avais pensé répertorier mes e-lectures et faire un compte-rendu de chaque blog. Puis la perspective de ce billet sérieux m’a rebutée. Il faut dire qu’avec la chaleur, mes neurones commencent à faire bravo ! Finalement, j’ai fini par sélectionner quelques-uns des blogs que je lis, parmi les plus singuliers, et c’est un jeu de piste que je vous propose. Je publierai les réponses dans quelques jours, alors cherchez un peu ! Et n’oubliez pas de faire part de vos hypothèses…
[ Note du lendemain : devant être éloignée de l’ordinateur, je publie les réponses dans les commentaires. Le gagnant est Thilas, voir les solutions qu’il propose ! Vous pouvez cependant continuer à jouer… ]

Le sérieux. Publie un nombre incalculable de billets, toujours rédigés avec soin, et qui comportent des références claires et indispensables. Compréhensible aux néophytes. Un must ! Indice : habite en Vendée et n’a pas la TV.

Le papa de Bibliopedia. Sans faire trop de tintamarre, publie sur son blog et enrichit le portail sus-cité. Un don pour les livrets d’opérette.

La gourmande. Grâce à elle, j’ai découvert que j’aimais les figues alors que j’étais persuadée du contraire (sans doute une répulsion d’enfance due à la chair doucereuse de ce fruit) et je sais que les pêches plates, ou paraguayos en espagnol, viennent de Chine et non d’Espagne. Bibliothéconomiquement parlant, elle publie régulièrement des billets très geeks. Mais j’arrive à en comprendre ! Blog recommandé par les cours du CNED.

L’homme qui murmurait à l’oreille des PC. Je m’obstine à lire ses notes qui me restent totalement hermétiques ! Charme aussi les serpents et se crêpe régulièrement le chignon (normal vu son métier) avec des agents de la BPI, tout ça par ordinateur !

Peut-être mon préféré. Normal, reste assez littéraire… Et surtout, a décrit son parcours pour devenir bibliothécaire d’une manière qui donne envie de suivre ses traces.

Le campagnard du groupe (qu’il dit). Pense que le métier peut améliorer les capacités à poser du carrelage ! Publie surtout des anecdotes : drôles, tristes, émouvantes… Ses lecteurs sont comme ceux de toutes les bibliothèques, simplement il a l’art de nous les dépeindre.

00.20…
Une nouvelle énigme, proposée par Thilas :
La petite chimiste de la biblioblogosphère dont le coin regorge de trouvailles toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Encore une autre, d’un mystérieux « utilisateur anonyme » !
Le « fou de bibliothèques »… obnubilations sur les livres, le web, les politiques documentaires…..

Du genre des bibliothécaires II

Le sobriquet « vieille bibliothécaire » me rappelle une anecdote. Quand j’étais enfant, alors que je passais des vacances au village de ma grand-mère, je croisais parfois une dame déjà âgée dont ma mère m’avait dit qu’elle travaillait à la Bn. Déjà, à l’époque, j’étais déconcertée par la Bibliothécaire qui avait accès dans mon esprit à des milliers de merveilles. Je me demande aujourd’hui de quelle teneur je me représentais lesdites merveilles : collection complète des six compagnons ? volume de la comtesse de Ségur ? Jules Verne ? Qu’importe. La bibliothécaire était pour moi une sorte de gardien de trésor. Le personnage accentuait sans doute ce que j’y projetais. Petite et boulotte, la bibliothécaire était toujours vécue de couleurs ternes, entre le beige et le marron. Et, à l’heure où le collant était de mise, elle portait des bas de nylon qui ne couvraient que les deux tiers de ses mollets épais (1). Curieux personnage en vérité. Très vive, elle avait toujours l’air affairé, ce qui ne m’étonnait guère puisque je l’imaginais en démiurge, élaborant une pensée unique à partir de toutes ses lectures. Je ne la vois plus à l’heure actuelle, lors de mes séjours au village, alors même que je nourris le dessein de l’aborder pour parler bibliothèque. Est-elle encore en vie ? Végète-t-elle au fond de ces tristes lieux que sont les maisons de retraite ? Peut-être cette absence entretient-elle le mythe que je me suis fait du personnage. Et je lui dois sans doute un peu du fait d’avoir entrepris ces études aujourd’hui…

À suivre…

(1) Mais pas de chignon, ni de lunettes !

Les bibliothèques au Moyen Age

Dans un temps lointain, j’ai eu l’intention de rédiger un billet sur les bibliothèques au Moyen Age. Mais, comme tout un chacun, je souffre de procrastination !
Je me contenterai donc de recommander la lecture du Nom de la Rose d’Umberto Eco (qui est à Toulouse ce week-end). Il y dépeint superbement la bibliothèque qui, comme dans Notre-Dame de Paris où la cathédrale devient un véritable personnage, se révèle inquiétante et fascinante à la fois.

« L’amour des bibliothèques »

Jean Marie GOULEMOT, Seuil, 2006.

Avec un tel titre, impossible de le laisser à la librairie, il a immédiatement rejoint mes rayonnages au côté d’autres amoureux, Alberto Manguel par exemple. Ce livre de Jean Marie Goulemot est tout à la fois une autobiographie par les livres, un essai sur les enjeux des bibliothèques du XXIe siècle et un précis d’histoire des bibliothèques. Les souvenirs se mêlent aux données statistiques, les anecdotes contées avec nostalgie aux éléments sur la bibliothèque d’Alexandrie, sur la rue de Richelieu. Revenant sur les premières bibliothèques, passant par de petites bibliothèques municipales avant de nous conter la Nationale – ancienne et moderne, avec son semblant de querelle –, Jean Marie Goulemot n’en oublie pas pour autant les heures douloureuses des bibliothèques. Censure, autodafés, que de fantômes hantent cette mémoire de papier. Mais l’auteur ne reste pas sur une note pessimiste et il narre la vie du chercheur sur les campus américains. Cette vie, par et pour le livre, l’amène à évoquer les bibliothèques idéales, où réel et rêve sont liés, comme fiction et réalité sur la page qu’il écrit. L’ouvrage se clôt sur un plaidoyer pour le livre papier et la bibliothèque réelle dans un panégyrique du livre objet de plaisir (odeur, couleur, bruit, protéiforme) et de sensualité. Véritable ode au livre et à la lecture, L’amour des bibliothèques entraîne le lecteur de la France à l’Espagne et aux Etats-Unis pour des voyages toujours livresques et toujours étonnants. Cet ouvrage repose sur un postulat presque mathématique : « J’ai passé plus de temps à lire en bibliothèque qu’à manger, à fréquenter les cinémas ou les musées, à prendre des vacances au bord de la mer. Et, pour finir ces énumérations comptables, j’ai sans nul doute connu plus de bibliothèques que de femmes ». Fort de ce constat, l’amoureux nous invite à rencontrer de singuliers conservateurs, nous entraîne dans les profondeurs des Enfers, nous égare dans des magasins immenses. Et, somme toute, il nous convainc que les bibliothèques sont un paradis dont la carte de lecteur est la clé et le personnel autant de Saint Pierre prêt à nous ouvrir ses portes. Une déambulation livresque fort agréable.

Sous mon presse-papier en avril et mai

Retard de février !

Ca m’intéresse, n° 300 : rubrique « Comment ça marche… » sur la numérisation des livres. Une page avec photos à l’appui qui explique le fonctionnement de ces « robots qui tournent automatiquement les pages afin qu’une caméra électronique puisse les photographier à un rythme soutenu : 3000 pages à l’heure ».

Avril

Esprit : un texte de Paul Ricœur, « L’aventure technique et son horizon planétaire » et ces mots :
Notre civilisation est la première dont on peut dire avec Eric Weil (1) qu’ « elle se comprend et s’organise en vue d’une lutte progressive avec la nature extérieure ». Que cette lutte soit autre chose qu’un moyen de subsister, mais qu’elle devienne une manière d’exister – que la société moderne se comprenne selon cette tâche primordiale, que la technique lui soit essentielle, et non accessoire, secondaire, accidentelle, voilà le fait nouveau, voilà le changement de l’homme dont il faut essayer de comprendre la portée.

(1) Eric Weil, Philosophie politique, Paris, Vrin, 1956, p. 61.

Mai

Le Monde diplomatique, dans un dossier « Intellectuels médiatiques et penseurs de l’ombre » a enquêté sur l’édition en sciences sociales. En ressort ce titre assassin, « Le règne des livres sans qualité » (sauf L’Harmattan, disent-ils, ce qui fait bondir Pierre Assouline).

Esprit : un dossier consacré au numérique 😉
Présenté comme une « nouvelle dynamique utopique », le net est analysé par plusieurs contributeurs. Ce sont notamment les interactions entre Teknê et Polis qui y sont étudiées. Le dossier débute avec un article sur le courrier électronique où l’auteure remarque, à juste titre, que tout mail « qui ne trouve pas immédiatement réponse disparaît et est enterré » car « la vitesse de réaction se place au premier plan » de cette forme de correspondance. On peut également lire une réflexion sur les enjeux de la numérisation face aux DRM avant d’aborder une analyse sur « l’architecture de l’internet ». Cette dernière est en effet primordiale dans la mesure où elle s’organise autour de treize « serveurs racines » dont dix se trouvent aux Etats-Unis. L’aménagement du web revêt une dimension politique qui dépasse les simples enjeux techniques. Suivent ensuite des articles sur le contrôle d’accès et sur les communautés en ligne.
La dernière contribution, dont mon côté littéraire me fait dire qu’elle répond au schéma de la bonne « dissert » : elle n’apporte pas forcément de réponses mais elle pose les bonnes questions ! « Internet, la main invisible de la délibération », d’Azi Lev-On et de Bernard Manin me paraît très intéressante. Elle soulève le problème des débats d’idées sur le net. Les internautes ont en effet tendance à naviguer sur des sites conformes à leurs idées, sites où se trouvent des liens qui les renvoient vers d’autres pages de même teneur. De même pour les forums où se retrouvent souvent des personnes de même sensibilité (1). L’inquiétude des auteurs réside dans le fait que les internautes se trouvent certes confrontés à des opinions diverses mais qui émanent de personnes de même tendance. Or la délibération se nourrit d’opinions opposées, ce qui n’est pas souvent le cas sur le net. La crainte des auteurs est donc d’assister à une balkanisation du net, où nombre de groupes d’internautes devisent entre eux en cercle fermé et finissent par se radicaliser. Toutefois, l’article envisage aussi les nombreuses découvertes inattendues du net (surtout chez les utilisateurs les moins chevronnés), qui donnent véritablement lieu à des confrontations de points de vue, de même que l’abolition des clivages socio-culturels par le truchement de l’écran, qui peut permettre de rapprocher les individus. Les auteurs achèvent cet article par des « conclusions provisoires », considérant qu’à ce stade, rien ne permet de trancher en faveur de l’une ou l’autre de ces deux schémas.

(1) Bigre ! Sont-ils déjà venus sur Biblio-fr ?! Mais la virulence des débats sur la liste n’entre pas nécessairement en contradiction avec le propos de l’article dans la mesure où les auteurs considèrent que les « lieux » les plus propices à la délibération sont les médias de masse et le lieu de travail. Et Bibio-fr est bien un espace de travail.

L’histoire du pain et de la bibliothèque

Vu le nombre de candidats et le nombre de postes au concours, il existe une grosse probabilité d’échec… Il fallait donc prévoir une formation solide pour l’an prochain afin de pouvoir travailler une jour dans une bibliothèque. Hier, donc, passé un entretien pour une année spéciale en DUT métiers du livre (option bibliothèque, bien sûr !). En sortant, arrêt dans une boulangerie. Sur le comptoir, des petits biscuits. « Recette du XVIIe siècle », dit un écriteau. La boulangère m’en offre un. Ils sont aux raisins secs et aux épices. Délicieux !
« Mon mari a retrouvé la reccette à la bibliothèque nationale », ajoute-t-elle.
Diantre ! Serais-je prédestinée ?!

Dans les nuages

Interrogation rêveuse
Pourquoi les bibliothécaires parlent-ils tous d’OPAC alors que l’équivalent français CIEL est si poétique ?
« Que cherches-tu dans le CIEL ? Le dernier Yann Artus Bertrand ! »

Pour les flâneurs : OPAC : online public access catalogue
CIEL : catalogue interactif en ligne

Du genre des bibliothécaires

Le débat sur les « bibliothécaires 2.0 » et sur les « vieilles bibliothécaires » fait rage sur Biblio-fr et maintenant sur les blogs. Vue de l’extérieur (je ne suis encore qu’une bibliothécaire 0.0 qui rêve d’avoir le concours 1.0), cette querelle des Anciens et des Modernes est plutôt amusante. Car ces « vieilles bibliothécaires » ont dû être, en leur prime jeunesse, autant de « bibliothécaires 2.0 » qui ne demandaient qu’à en remontrer à leurs aînées. Chacun apporte sa pierre à l’édifice avec les théories de son temps, me semble-t-il. Mais cette éternelle querelle, déjà vieille de plus de quatre siècles, se porte à merveille…
Toutefois, le terme de « vieilles bibliothécaires » me chiffonne. En effet, nos Immortels nous serinent qu’une fonction s’accorde au masculin (équivalent dans ce cas au neutre latin) : Madame le Conservateur, par exemple. Soit.
Mais alors, si l’on en reste à Madame le Conservateur, pourquoi, dès lors que le contexte est péjoratif, accorder la fonction au féminin et taxer de « vieilles bibliothécaires » ceux que l’on accuse d’immobilisme ? Le masculin exprimant la fonction, « vieux bibliothécaires » me paraît préférable dans un souci de neutralité (grammaticale, s’entend).
Mais c’est un avis de fille 😉

À suivre…
« Older posts Newer posts »