Liber, libri, m. : livre

Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

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Former à la recherche documentaire #3 – et ailleurs ?

Si en France on trouve encore peu de traces de ce qui est réalisé par les collègues, de l’autre côté de l’Atlantique l’offre est pléthorique. Fiches descriptives des activités à mener et de leurs objectifs, accompagnées de matériel pédagogique, tout est partagé et surtout harmonisé au niveau national.

Le PDCI
On trouvera notamment de la matière à exploiter dans le Programme de développement des compétences informationnelles. Une mine que ce site !
On y trouve quantité d’exercices, mais aussi des fiches pédagogiques pour les formateurs, ainsi que des définitions claires des objectifs visées par l’enseignement de la recherche d’information.

A voir notamment :

-pour l’étudiant, les ressources sont déclinées en thématiques, voir par exemple celle-ci, « Préparer sa recherche »
-pour l’enseignant, une foule de suggestions d’activités à faire avec les étudiants,
-cette synthèse de treize séquences avec des fiches pour le professeur et ses étudiants,
-un génial schéma « Faire le point sur ses connaissances informationnelles » qui peut permettre d’expliciter la démarche de recherche documentaire.
Et tout cela sous licence Creative commons :-)
Pour finir, je m’éloigne un peu du sujet de ce billet mais cette page est particulièrement réussie et j’avais envie de la signaler : « L’essentiel des bibliothèques ».

Former à la recherche documentaire #2 – aspects pédagogiques

Pour certains collègues, le bibliothécaire peut être formateur, mais pas enseignant. Il transmet son savoir-faire des outils mais ne dispense pas un savoir théorique. Dès lors, les formations données s’apparentent souvent à des travaux pratiques. Les étudiants sont invités à manipuler les outils, à s’exercer, accompagnés par le formateur.
Les formateurs qui évoquent leur expérience font tous le même constat : les formations ne portent leurs fruits que si elles partent d’un besoin des étudiants ou de connaissances déjà acquises (ou considérées comme telles par eux).
Une visite de la bibliothèque sera plus pertinente si l’enseignant ou le tuteur d’accompagnement a donné des recherches à avoir fait dans un court délai (si la recherche est à faire pour le mois suivant, c’est comme si elle n’existait pas…). La démonstration du catalogue sera aussi plus parlante si elle conduit à trouver le manuel très prisé du semestre. De même, la présentation d’outils du web touche à son but lorsqu’elle s’appuie sur des habitudes que l’on peut surprendre (leur faire déjouer les pièges de Google par exemple avec la recherche avancée, leur montrer des hoax, etc).
Une question qui me taraude pour finir : la formation au catalogue n’est pas, pour un public qui n’est pas du métier, véritablement passionnante et les diaporamas que je regarde (celui que j’ai fait aussi d’ailleurs :-( ) sont souvent assez statiques. Comment rendre ces formations à la fois attractives et pertinentes sans pour autant verser dans la démonstration spectaculaire et creuse ? Mais comment faisait-il donc, ce prof de maths qui réussissait jadis à me passionner ? Son enseignement ne répondait pourtant à aucun besoin de ma part.

A un point donné de la lecture, l’œil s’écarte du texte, de la phrase, du mot, de la lettre, et, aussi bien, du livre, de la page, de la ligne ; il fuit le blanc de la page et se fixe ailleurs ; en retour, muettement ou par des annotations, les “fruits de la médiation” sont réinjectés dans la lecture qui reprend.

Alain Giffard, Is Google… ?

Je crois que les bibliothécaires ont pris conscience qu’ils ne détenaient plus le monopole de la diffusion de la connaissance et qu’ils avaient tout à gagner à s’ouvrir sur le monde. C’est sans doute un topos que de dire cela, mais Internet représente une chance inouïe pour les bibliothèques : elles doivent juste comprendre ce qu’elles peuvent en faire et apprendre à en tirer le meilleur.

Salon du livre #2 : le web 2.0 en bibliothèques, présentation de l’ouvrage du Cercle de la librairie

Voici nos notes communes à @Monavalotte et à moi. Comme je m’essayais au live-twit pendant la conférence, j’ai pris quelques notes de façon très « light » et suis ravie qu’à côté de moi, @Monavalotte ait tout consigné précisément. Voir aussi les notes prises par Joëlle Müller sur son blog. Joëlle a aussi publié sur l’après biblio-fr.
Introduction, Martine Poulain, INHA :
Rappel des missions de la collection « bibliothèques » au Cercle de la librairie = formation et information, réflexion, connaissance.
A paraître, un ouvrage sur Google. Base du prochain débat à la BNF le 28 mai
A partir de l’ouvrage de Muriel Amar (auparavant URFIST Paris / EN des Chartes, aujourd’hui BnF) et Véronique Mesguich (bibliothèque et infothèque pôle universitaire Léonard de Vinci). D Filipi (adjoint SCD Paris 4), Sophie Pène (enseignant-chercheur sur usages « nvelles » technologies, ENSCI), Franck Queyraud (resp du département multimédia à la médiathèque de Saint-Raphaël, coordinateur du groupe de travail Bibliothèques hybrides de l’ABF)
Réflexion sur les usages et la médiation sur nouveaux outils
V Mesguich : Pourquoi ce livre et pourquoi en 2009 (soit relativement tard par rapport au phénomène médiatique du web 2) :
– L’effet buzz s’est estompé mais de nouvelles formes de médiations culturelles découlent de l’utilisation du web 2. Des questionnements : l’articulation à trouver entre les pratiques amateur et celles du professionnel, des débats et controverses autour de Wikipédia (outil de démocratisation du savoir et de la connaissance pour M Serres, alors que pour un philosophe allemand il s’agit d’un nouveau royaume des idiots. Autant d’exemples des enjeux qui se cristallisent autour de ces thématiques).
– Il existe des bibliothécaires perdus dès lors qu’ils souhaitent s’initier au web 2, à cause du vocabulaire « tendance » utilisé = de fait, il n’y a pas encore de recul sur les points forts et faibles de ces nveaux outils car le bibliothécaire ne sait pas toujours les utiliser à bon escient.
Le manuel au Cercle répond donc à la question « comment s’approprier ces outils? » et passe par la description de l’inscription du phénomène ds l’histoire du web (21 ans d’existence = histoire courte, mais âge de la maturité tout à fois).
Le web 2 est vu comme une strate intermédiaire après apparition du web « documentaire » . Cette deuxième étape transitoire serait le web de « conversation », fonction de partage, mutualisation, échange, depuis 2004. La troisième phase, plus durable, à venir et déjà en cours depuis 2008, ou web « 3 », serait une nouvelle extension, le web de données, caractérisé par ses aspects sémantiques et mobiles, multimédias.
Le web 2 est à l’image de la « génération Y » (ou « 4 I » pour « inventivité, impatience, individualisme, interconnexion » ). Remise en question des repères classiques professionnalisme / grand public.
Concrètement, première partie de l’ouvrage : création de contenu par la biblioblogosphère (?), partage de savoirs (wiki), applications avecc géolocalisation mashups… = autant de chapitres ac définitions, enjeux et applications concrètes.
Deuxième partie plus sur outils documentaires et utilisation de ces outils web 2 (netvibes, catalogues, réseaux sociaux…). Opportunité pour les professionnels : concilier la maitrise des sources et contenus documentaires pour les mettre à disposition sous différentes formes.
Troisième partie = repositionnement des bibliothécaires comme médiateurs numériques et place des bibliothèques ds le futur web sémantique. Coup de projecteur sur deux bibliothèques francophones (Bruxelles, avec le blog « Blogus operandi ») et BU de Laval.
Conclusion de Bertrand Calenge = itinéraires personnels, proposer des pans de contenus contributifs et nveau rôle de passeur à remplir : rempli par les bibliothécaires, avec par exemple l’animation, la mise en scène de l’accès à l’information. Besoin de qualités rédactionnelles et relationnelles = incarner idée de Melot selon laquelle la bibliothèque est un lieu des savoirs plus que du livre.
Dominique Filippi :
Il tire un bilan après une expérience de plusieurs années sur la façon dont les usagers peuvent s’emparer de ce « web 2 » et explique quels sont les apports importants, y compris pour les professionnels, que cela constitue par rapport à la bibliographie plus traditionnelle.
Contexte : DF parle depuis son poste en bibliothèque d’étude et recherche : déjà une pratique de création de travaux de recherche, communauté active qui propose spontanément des contenus
→ d’une manière générale en BU, rôle réel d’organisation et de médiation, de contributions, déjà nombreuses, là où BM = animation et fédération de communautés plus passives, besoin de solliciter plus les lecteurs. Autre caractéristiques en BU = prescription forte.
Problématique actuelle des learning center : nouveau type de rapports entre communauté professionnelle et communauté de recherche ou juste une réorganisation de services déjà présents ?
Présentation plus précise de delicious :
Contribution sur delicious = gérer de façon collaborative des signets. Usage important des indexations non professionnelles (partie sur le rôle des folksonomies plus théorique dans le livre).
Étudier nouvelles modalités de relations entre bibliothèques et usagers. Les deux sont de plein pied dans delicious dès lors que étudiants maîtrisent (différent avec blog ou wiki, où  le bibliothécaire est plutôt en position dominante via l’administration ou la modération). Sur Delicious, la relation est plus symétrique.
Double usage possible : la récupération des signets pour se réapproprier les ressources mises à disposition et la possibilité de signaler à la bib via delicious des ressources à mettre en valeur.
→ en principe des objectifs précis et un fonctionnement assez clair mais pourtant une forme de dissymétrie persiste donc dans les faits.
Par rapport à d’autres outils Web 2, il s’agit d’une interface saturée de liens qui encouragent la navigation et le parcours dans le site documentaire : elle va dans le sens de l’exploration que de la recherche et le contenu est beaucoup plus visible. Mais c’est aussi un frein car de l’extérieur,  on peut s’arrêter à une apparence de vaste bazar. En réalité, c’est un vaste réseau de liens et l’indexation informelle renvoie vers des fonctions différentes du site et permet des rebonds permanents.
→ Impossible de présager comment la question va être posée mais l’idée est d’offrir plus de souplesse dans l’interrogation de données récupérables et apropriables = l’analyse des enrichissements documentaires est possible et du même coup l’analyse du rôle de l’interface (crucial) l’est aussi = inciter les lecteurs à contribuer et taguer, personnaliser, s’approprier les ressources.
Règle des : – 90 % (passif, consommation) – 9 % (participent) -1 % (créent du service).
Rejoint questionnement plus large sur politique d’incitation à taguer les notices dans le catalogue : ouverture ou contrôle ? La surenchère permet aussi la finesse de la description. Deux défis = inciter de nouveaux usagers à s’approprier ces outils et  mutualiser l’enseignement des ressources traditionnelles et en réseau. Il faut désormais voir comment faire en sorte que les étudiants s’approprient ces outils pour leur propre démarche de recherche (diffuser la « tag literacy » ou « tag attitude »).

Importance de passer à une approche contextualisée  : auparavant, le document était décrit de façon décontextualisée. Les professionnels doivent veiller à recontextualiser les ressources, par la recommandation par exemple, avec un ciblage du public, des disciplines. Il s’agit de multiplier les fonctions du tag.

Martine Poulain
Paradoxe de l’absence des étudiants (en tout cas de façon identifiée) qui pourtant sont tagueurs par ailleurs.
Sophie Pène (enseignant chercheur en sciences de l’info et de la communication : http://blogs.univ-paris5.fr/pene/)
Fait du live twitt pendant la conférence (en parallèle à Nice colloque et live twit de Olivier Eirtzscheid et Olivier Le Deuff) = participe de la recontextualisation des contenus.
Les universités et lycées sont maintenant commandés par des systèmes informatisés de gestion : les ENT sont plus nombreux mais ils restent modestes ds le sens où les professionnels SCD ne sont pas assez visibles dans leur rôle de pointeur et d’orienteur dans le savoir via les outils du web 2 ailleurs que ds le catalogue.
La transformation actuelle est violente = le livre se transforme en événement = couche supplémentaire d’information sur qui le lit, quand, etc.
Les réseaux de blogs ont été investis par les bibliothécaires et aident les étudiants et chercheurs avec dans leur veille disciplinaire. Ils stimulent le travail de glose des étudiants sur les ressources à lire en leur en proposant le support. Cela place désormais les universités au cœur des savoirs construits et en train de se faire (livres mais aussi OA…).
Connaissance des réseaux sociaux (« le grand graph ‘»). Phénomène de socialisation du réseau documentaire et de documentation du réseau social en parallèle (« un homme, un tag, un document » pour O. Ertzscheid).
Pb = va vite être dépassé avec nouvelle génération de moteurs à facettes (intègre description des documents avec à qui utile, quand, pourquoi etc.) pour sortir de la masse retweettée et signalée mais pas analysée, donc intraitable. But : devenir utilisateurs actifs de ce savoir. Réseaux sociaux et différents cercles d’actions scientifiques (cleo, revue.org par exemple)= modifient déjà la façon dont on fait de la science. .
Prochaine étape = montrer comment les différentes institutions culturelles peuvent se lier entre elles en créant de l’hypertexte et en fédérant les savoirs pour une description des objets la plus complète possible, pour navigation dans le savoir
Exemple : Vase de Gallé aux arts déco comportant une gravure cachée dessous = pas présentable et visible dans une exposition vu l’emplacement de la gravure → dans la notice, ou description, liens sur bnf, inp…et pourquoi pas aller jusqu’à européana (vocation à accueillir des objets numérisés), ajouter des articles sur Gallé dans wikipédia... le but étant d’utiliser toutes les ressources qui existent déjà et de les fédérer entre elles.
Franck Queyraud :
A une étiquette « numérique » attachée à son poste à la section « multimédia » en BM (Saint Raphaël) : compliquée et tendance à être considéré comme l’informaticien de service, d’où une politique d’incitation des collègues à se former aux outils et à être autonomes. But = voir en quoi un outil X peut être utile dans un projet, concrètement (ex du wiki de la ville de Brest = pas seulement les bibliothécaires mais tous les acteurs de la ville y participent et sont relayés par les instituteurs, …).
Parole marquée par militantisme ABF (Rappel : FQ développe aussi JE et pas que sur le numérique), multiplication des facettes avec statut de bibliothécaire et de blogueur (mémoire = transmission / Silence comme ancien stéréotype de la prof).
But : essayer de fabriquer des outils et voir l’utilité possible.
Terme de « web collaboratif » repris à H le Crosnier plus que « web 2 ».
Le public est déjà dans ces outils et espaces = pas vraiment à aller les chercher (cf intervention de Filippi). Le public est mieux « formé » et autonome que les bibliothécaires (utilisation de scripts myspace par exemple = pas simple et pourtant le font pour un gadget, sans compétences informatiques particulières).
Bibliothèques hybrides : après lieu traditionnel, elles sont devenues des lieux de flux, dématérialisés mais qui restent des lieux d’accueil des gens. Y déplacer aussi de l’action culturelle et impacter des services sur ces outils.
Un exemple, une lectrice, Oiselle a recensé sur Netvibes (http://www.netvibes.com/oiselle#Introduction) 300 blogs de lecteurs, alors que traditionnellement les clubs de lecteurs sont attachés à la bibliothèque = l’institution aurait peut-être eu intérêt à agir et à prendre les devants sur ce créneau ?
D’une façon générale, avec entre autres le phénomène Babelio et blogs de lecteurs = présence forte des lecteurs sur le web = pourquoi ne pas les impacter dans les catalogues « rugueux » des bibliothèques ? Là aussi, idée de récupérer l’existant pour se et le mettre en valeur, enrichir le catalogue avec ce qui existe déjà sur le réseau.
L’expérience à Saint Raphaël est menée pour insérer les commentaires Babelio sur la page de la bibliothèque. Beucoup de difficultés à expliquer le projet = pas que des commentaires de bibliothécaires, pas que dans la commune = à défendre vis à vis des élus.
Faire venir les usagers déjà 2.0 = expérience et laboratoire. Créer un netvibes, un blog etc = vraie réflexion à avoir et dialogue avec les collègues (notamment question de la notation et du jugement des collections par les lecteurs = peut être vécu par les collègues comme une remise en cause partielle de la politique d’acquisition. Argument : les étoiles, critiques, etc. ne restent que des avis.
Le catalogue est l’image de la bibliothèque. Impacter catalogue et le site web par différents services pour valoriser cette image.
Réflexion en cours : comment faire venir (sur le site et IRL) les gens si tout est déjà accessible directement par ailleurs (cf. deezer, spotify etc) ? Il faut déjà des collègues formés, qui peuvent montrer les avantages des outils aux lecteurs.
→ bibliolab = propose démarche de formation avec des tutoriels pour une meilleure connaissance des outils.
Essayer de changer aussi programmes de formation en région et dans formation initiale : JE et formation qui remplaceraient un peu le volume horaire jusque là consacré aux stages catalogage et réparations physiques des collections.
Exemple : cycle de formation en territoriale « médiation numérique » par Silvère et L Dujol proposé par l’ENACT Nancy et qui va tourner en région.
Accompagner les équipes est nécessaire. Agir pour faire bouger et obtenir des résultats, et expliquer après
ex: partenariat jeunesse et multimédia pr jeux vidéos à St Raphaël .
A l’origine, 90 cdroms en réseau et 16 postes publics. Chat et msn interdits.
2005 : multiplication des accès net à domicile, explosion des blogs etc = chute de la fréquentation de l’espace. CDROM éducatifs deviennent dépassés mais demande forte des jeunes (chat et infos sur le net not.). A partir d’études des publics (infos BPI, enquêtes nationales + confortées par observations de terrain) = proposition de trois interfaces (adultes, ado, enfants) avec nouvelles poldoc de l’accès internet = fonds de 800 cdrom plus alimenté mais reste dispo et surtout remplacé par une politique de sélection de ressources internet. Passe par la reconfiguration physique de l’espace = bureau au centre des postes et pas position dominante de don de clés et d’accès. Jeu en ligne multijoueurs en réseau accepté en conseil municipal (dofus). Ouverture du site de jeu = en 1 mois, 100 enfants inscrits en plus (et impact courbes de prêt en 2007). Intègre les autres bibliothèques proches du réseau. Jeu avec environ une dizaine de bibliothécaires ailleurs en France. Les enfants continuent à venir à la bibliothèque alors qu’ils peuvent jouer de chez eux = passe par réflexion globale de l’équipe sur nouveaux usages et cette expérience positive fait boule de neige avec lancement de nouveaux projets par autres membres de l’équipe, qui ne se considèrent plus comme cantonnés à leur « section » pure et dure = double réussite, vis à vis des mentalités des collègues (voire des tutelles) et satisfaction des besoins des publics.

Salon du livre #1 : Internet, lieu d’échange et de promotion des livres

Damien Cocard, Web TV culture
Espace anarchique (!) du web
But : utiliser la technique pour faire émerger les contenus dans les moteurs de recherche.
Abeline Majorel, Chroniques de la rentrée littéraire
Rencontre d’une journaliste et de quelqu’un du net (marketing social).
500 nouveaux titres à chaque rentrée littéraire, qui ne sont jamais lus ni chroniqués, d’où la volonté de créer un site qui chronique toute la rentrée.
Les pages livres qui se réduisent dans les médias traditionnels et la télévision fait moins vendre.
Les gens eux-mêmes sont plus prescripteurs : blogueurs littéraires = passionnés du livre qui lisent énormément, conseillent, font circuler et constituent un vivier de gros lecteurs qui tiennent un journal de lectures.
Fonctionnement lors de la rentrée 2009 : contact de 90 éditeurs, centralisation de tous les services presse pour la rentrée de septembre (dispatchés auprès de 250 blogueurs littéraires sélectionnés).
Chronique de chaque blogueur est primo-publié sur le site, puis sur leur blog après une semaine (le temps que Google prenne en compte la publication).
Editorialisation : coups de coeur, interviews, classification par catégories.
AM se permet parfois de recommander certains titres.
A partir d’un réseau social de blogueurs littéraires, mise en place d’un média.
Réseau exclusif de non professionnels. Modèle gratuit et bénévole. Pas de liens sponsorisés et sous creative commons.
Stéphane Watelet, éditions Télémaque
Aujourd’hui, accès à l’information est démultiplié.
Ont publié un B. Verber et ont voulu en faire la promotion des forums sur Verber mais les forums sont très restreints.
La question aujourd’hui est de savoir qui parle bien et qui parle fort sur Internet. Comprendre qui parle à qui pour une meilleure diffsusion.
Réaction de rejet de la part des internautes envers la publicité sur les blogs (alors qu’ils l’acceptent sur la presse littéraire).
Pas de recette à l’heure actuelle. Nécessité de comprendre où sont les vraies communautés.
Pour l’instant, qu’on s’appelle Gallimard ou Télémaque, tous semblent aussi perdus par rapport à Internet.
AM
Community manager : par le web social, on peut gérer une communauté, la fidéliser. Une communauté n’en cannibalise pas une autre.
Les auteurs investissent parfois eux-mêmes l’espace numérique : François Bon, Jean-Philippe Toussaint.
Les éditeurs devraient se penser en tant que maison, et non plus en termes de promotions d’auteur par auteur.
Philippe Colombet, Google livres France
Edition : marché d’offre. Ce qui compte, ce sont les nouveaux livres publiés et la manière de les promouvoir.
Problème : les nouveautés chassent le fonds. Or Internet est une étagère infinie. Les librairies en ligne permettent aux livres d’avoir une durée de vie plus longue que chez les libraires.
La réponse du moteur de recherche va permettre une réponse plus ciblée à une requête qu’un article de Wikipedia ou un site internet (exemple : plages du débarquement).
Travail avec Vrin : découverte de cet éditeur par des lecteurs qui n’auraient pas été en contact avec ce fonds autrement.
La problématique de l’éditeur est simple : qu’on trouve ses livres.
Internet permet de s’affranchir des problèmes de diffusion.
Marketing chez les éditeurs est tourné vers la promotion en aval.
Internet va donner aux éditeurs beaucoup de données statistiques.
DC
Chez les éditeurs, pas de structure de promotion des livres sur internet à cause d’une certaine crainte de ce média. Dans les autres domaines, on travaille avec des web agencies, etc.
AM
Le réseau social de Chroniques de la rentrée littéraire s’est constitué dans une idée d’économie de l’attention : pour faire ses choix sans perdre de temps.
Dans une économie de l’attention de plus en plus réduite, l’avenir est au flux, notamment sur les terminaux mobiles.
PC
Internet permet depuis tout récemment la mobilité, mais aussi l’ubiquité : les applications permettent un feuilletage (dans le cas d’un livre) qui peut se dupliquer à plusieurs endroits.
Certains sites internet se vivent comme destinations et certaines autres technologies se vivent comme distribuées.
Pour les éditeurs, s’assurer qu’ils font une action une fois et qu’elle sera dupliquée.
AM
L’internaute peut se réapproprier le contenu.

Pour l’instant, les éditeurs français empêchent l’internaute de s’approprier des contenus.

Nous vivons une époque où il ne semble plus nécessaire d’apprendre pour savoir et, à l’instar de nombreuses autres actions où l’improvisation irresponsable est la loi – elle se trouve dans toutes les expressions artistiques -, Internet est le lieu où la plus totale ignorance est présentée comme un exemple à suivre. On est en train de mythifier Internet.

José Saramago, Le Magazine littéraire, mars 2010, n° 495

La bibliothèque comme lieu de régulation

A voir sur le blog d’Olivier Iteanu, avocat spécialisé dans les nouvelles technologies et le droit de l’information, les premiers paragraphes de ce billet, La régulation par les ex, où il demande à sa fille, étudiante en première année,  les raisons de sa présence quotidienne en bibliothèque :

Alors que je m’étonnais de cette assiduité, je demandais à ma fille et à ses amis pourquoi ils passaient tant de temps en bibliothèque plutôt que chez les uns ou les autres. Ils me répondaient en chœur que c’était le moyen pour eux de travailler en toute tranquillité, en se libérant du téléphone mobile, de l’Internet et de … FaceBook.
Que FaceBook pousse les étudiants en bibliothèque, voilà une conséquence inattendue et plutôt heureuse.

Voilà qui vient conforter la théorie des usages déconnectés dont parlait Silvère il n’y a pas si longtemps…

Former à la recherche d’information #1 – en France

Après trois demi-journées passées à l’Urfist de Paris et un temps de veille accru sur le sujet, quelques petites choses glanées.
Depuis la réforme du DEUG en 1997, les formations à la méthodologie de la recherche se développent. En effet, c’est cette la réforme qui « instaure un enseignement obligatoire de méthodologie du travail universitaire (MTU) ». Toutefois, les bibliothèques ne sont jamais expressément mentionnées dans les textes, d’où le fait que la méthodologie documentaire ne soit pas prise en compte par les universités. Il faudra attendre la loi LRU, qui instaure le tutorat, pour que certaines bibliothèques puissent instaurer des formations qui n’ont cessé de se développer depuis. (Voir à ce sujet le mémoire de DCB « Accueil des étudiants de premier cycle : nouvelles méthodes, nouveaux services, nouveaux espaces » d’Alice Lemesle, p. 60 et suivantes). Si quelques SCD ont réussi à faire voter au CEVU des ECTS de méthodologie documentaire et dispensent des formations qui sont évaluées, beaucoup d’autres en sont encore aux prémisses en ce qui concerne leur offre de formation.
L’instauration du C2I a elle aussi permis aux SCD d’intervenir. Le module B2 « Rechercher l’information » de ce certificat mentionne des outils constitutifs documentaires comme les catalogues et les bases de données. Dans certains établissements, ce sont les SCD qui assurent entièrement les cours du module B2 et leur évaluation. Toutefois, le rôle des bibliothèques n’étant ni mentionné en ce qui concerne la MTU ni le C2I, l’offre de formation reste très disparate et aucune harmonisation n’est faite au niveau national.
Au fil du temps cependant, les SCD ont été de plus en plus en nombreux à prendre en charge des formations car de nombreux  professionnels ont pris conscience de l’importance d’accompagner les usagers. Les moyens et les formes de leurs interventions sont très divers : on trouve beaucoup de cas de figures, de simples visites de la bibliothèque sur demande, des formations plus poussées et systématiques de tous les L1 par des vacataires et des cours avec évaluation à la clé faisant partie du module de méthodologie.
Un constat est que les programme de formations mis en place est toujours fragile : une personne est chargée de la formation dans les établissements, voire deux parfois, mais elles n’en assurent pas toujours les cours. Si certains SCD confient les cours de méthodologie documentaire au personnel des bibliothèques, d’autres les rédigent mais les font assurer par les tuteurs de bibliothèques. Tout dépend des crédits obtenus pour la formation et de la taille de l’équipe qui peut assurer les heures. Les subventions sont souvent ponctuelles et ne permettent pas d’envisager des programmes pérennes.
La structure des cours est aussi disparate que le déroulement des différentes formations. Parfois simples présentation des catalogues et de quelques bases de données, ils peuvent aussi être constituées de véritables séquences pédagogiques sur la recherche documentaire, assorties d’exercices. On remarque également un net développement de l’enseignement à distance.
Le rôle des bibliothèques dans la formation à la recherche documentaire dépend énormément des interlocuteurs : contrairement aux professeurs documentalistes du secondaire, les personnels de bibliothèques n’ont pas cette double compétence. L’activité de formateur qu’il peuvent exercer est donc souvent méconnue et parfois pas du tout reconnue, voire refusée (« vous, les administratifs… »).
Ainsi, le chemin est long et la pente est raide… pardon, je m’égare. L’harmonisation des pratiques au moment de l’autonomie des universités semble être une jolie gageure. De surcroit, même si les personnels de catégorie A ont la formation inscrite dans leur statut, il semble que la généralisation du bibliothécaire-formateur ne semble pas être à l’ordre du jour et pourtant les besoins sont énormes.
Quelques liens ratissés au fil des heures de veille ici.
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