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Pourquoi cette préférence ? Mais pour ces délicieux petits gâteaux dont le boulanger a retrouvé la recette (du XVIIe siècle) à la Bn ! Le titre de ce billet exprime donc un lien de causalité…
L’accueil par la scolarité a été excellent. Aux antipodes de celui trop souvent réservé par les universités. Mais l’IUT n’est pas véritablement reconnu comme formation par le vulgum pecus (versus la fâââculté, et pourtant !). Moue dubitative des agences immobilières quand je leur dis où j’étudierai. M’en fiche, moi, je suis toute guillerette des perspectives d’avenir qui s’ouvrent grâce à cette formation.
Arrivées de l’ENSSIB, aujourd’hui, les notes du concours d’assistant des bibliothèques. J’ai raté l’admissibilité à un point. Arrgh !!!
Le sérieux. Publie un nombre incalculable de billets, toujours rédigés avec soin, et qui comportent des références claires et indispensables. Compréhensible aux néophytes. Un must ! Indice : habite en Vendée et n’a pas la TV.
Le papa de Bibliopedia. Sans faire trop de tintamarre, publie sur son blog et enrichit le portail sus-cité. Un don pour les livrets d’opérette.
La gourmande. Grâce à elle, j’ai découvert que j’aimais les figues alors que j’étais persuadée du contraire (sans doute une répulsion d’enfance due à la chair doucereuse de ce fruit) et je sais que les pêches plates, ou paraguayos en espagnol, viennent de Chine et non d’Espagne. Bibliothéconomiquement parlant, elle publie régulièrement des billets très geeks. Mais j’arrive à en comprendre ! Blog recommandé par les cours du CNED.
L’homme qui murmurait à l’oreille des PC. Je m’obstine à lire ses notes qui me restent totalement hermétiques ! Charme aussi les serpents et se crêpe régulièrement le chignon (normal vu son métier) avec des agents de la BPI, tout ça par ordinateur !
Peut-être mon préféré. Normal, reste assez littéraire… Et surtout, a décrit son parcours pour devenir bibliothécaire d’une manière qui donne envie de suivre ses traces.
Le campagnard du groupe (qu’il dit). Pense que le métier peut améliorer les capacités à poser du carrelage ! Publie surtout des anecdotes : drôles, tristes, émouvantes… Ses lecteurs sont comme ceux de toutes les bibliothèques, simplement il a l’art de nous les dépeindre.
À suivre…
(1) Mais pas de chignon, ni de lunettes !
Je me contenterai donc de recommander la lecture du Nom de la Rose d’Umberto Eco (qui est à Toulouse ce week-end). Il y dépeint superbement la bibliothèque qui, comme dans Notre-Dame de Paris où la cathédrale devient un véritable personnage, se révèle inquiétante et fascinante à la fois.
Avec un tel titre, impossible de le laisser à la librairie, il a immédiatement rejoint mes rayonnages au côté d’autres amoureux, Alberto Manguel par exemple. Ce livre de Jean Marie Goulemot est tout à la fois une autobiographie par les livres, un essai sur les enjeux des bibliothèques du XXIe siècle et un précis d’histoire des bibliothèques. Les souvenirs se mêlent aux données statistiques, les anecdotes contées avec nostalgie aux éléments sur la bibliothèque d’Alexandrie, sur la rue de Richelieu. Revenant sur les premières bibliothèques, passant par de petites bibliothèques municipales avant de nous conter la Nationale – ancienne et moderne, avec son semblant de querelle –, Jean Marie Goulemot n’en oublie pas pour autant les heures douloureuses des bibliothèques. Censure, autodafés, que de fantômes hantent cette mémoire de papier. Mais l’auteur ne reste pas sur une note pessimiste et il narre la vie du chercheur sur les campus américains. Cette vie, par et pour le livre, l’amène à évoquer les bibliothèques idéales, où réel et rêve sont liés, comme fiction et réalité sur la page qu’il écrit. L’ouvrage se clôt sur un plaidoyer pour le livre papier et la bibliothèque réelle dans un panégyrique du livre objet de plaisir (odeur, couleur, bruit, protéiforme) et de sensualité. Véritable ode au livre et à la lecture, L’amour des bibliothèques entraîne le lecteur de la France à l’Espagne et aux Etats-Unis pour des voyages toujours livresques et toujours étonnants. Cet ouvrage repose sur un postulat presque mathématique : « J’ai passé plus de temps à lire en bibliothèque qu’à manger, à fréquenter les cinémas ou les musées, à prendre des vacances au bord de la mer. Et, pour finir ces énumérations comptables, j’ai sans nul doute connu plus de bibliothèques que de femmes ». Fort de ce constat, l’amoureux nous invite à rencontrer de singuliers conservateurs, nous entraîne dans les profondeurs des Enfers, nous égare dans des magasins immenses. Et, somme toute, il nous convainc que les bibliothèques sont un paradis dont la carte de lecteur est la clé et le personnel autant de Saint Pierre prêt à nous ouvrir ses portes. Une déambulation livresque fort agréable.
– Ca m’intéresse, n° 300 : rubrique « Comment ça marche… » sur la numérisation des livres. Une page avec photos à l’appui qui explique le fonctionnement de ces « robots qui tournent automatiquement les pages afin qu’une caméra électronique puisse les photographier à un rythme soutenu : 3000 pages à l’heure ».
Avril
– Esprit : un texte de Paul Ricœur, « L’aventure technique et son horizon planétaire » et ces mots :
Notre civilisation est la première dont on peut dire avec Eric Weil (1) qu’ « elle se comprend et s’organise en vue d’une lutte progressive avec la nature extérieure ». Que cette lutte soit autre chose qu’un moyen de subsister, mais qu’elle devienne une manière d’exister – que la société moderne se comprenne selon cette tâche primordiale, que la technique lui soit essentielle, et non accessoire, secondaire, accidentelle, voilà le fait nouveau, voilà le changement de l’homme dont il faut essayer de comprendre la portée.
(1) Eric Weil, Philosophie politique, Paris, Vrin, 1956, p. 61.
Mai
– Le Monde diplomatique, dans un dossier « Intellectuels médiatiques et penseurs de l’ombre » a enquêté sur l’édition en sciences sociales. En ressort ce titre assassin, « Le règne des livres sans qualité » (sauf L’Harmattan, disent-ils, ce qui fait bondir
Pierre Assouline).– Esprit : un dossier consacré au numérique 😉
Présenté comme une « nouvelle dynamique utopique », le net est analysé par plusieurs contributeurs. Ce sont notamment les interactions entre Teknê et Polis qui y sont étudiées. Le dossier débute avec un article sur le courrier électronique où l’auteure remarque, à juste titre, que tout mail « qui ne trouve pas immédiatement réponse disparaît et est enterré » car « la vitesse de réaction se place au premier plan » de cette forme de correspondance. On peut également lire une réflexion sur les enjeux de la numérisation face aux DRM avant d’aborder une analyse sur « l’architecture de l’internet ». Cette dernière est en effet primordiale dans la mesure où elle s’organise autour de treize « serveurs racines » dont dix se trouvent aux Etats-Unis. L’aménagement du web revêt une dimension politique qui dépasse les simples enjeux techniques. Suivent ensuite des articles sur le contrôle d’accès et sur les communautés en ligne.
La dernière contribution, dont mon côté littéraire me fait dire qu’elle répond au schéma de la bonne « dissert » : elle n’apporte pas forcément de réponses mais elle pose les bonnes questions ! « Internet, la main invisible de la délibération », d’Azi Lev-On et de Bernard Manin me paraît très intéressante. Elle soulève le problème des débats d’idées sur le net. Les internautes ont en effet tendance à naviguer sur des sites conformes à leurs idées, sites où se trouvent des liens qui les renvoient vers d’autres pages de même teneur. De même pour les forums où se retrouvent souvent des personnes de même sensibilité (1). L’inquiétude des auteurs réside dans le fait que les internautes se trouvent certes confrontés à des opinions diverses mais qui émanent de personnes de même tendance. Or la délibération se nourrit d’opinions opposées, ce qui n’est pas souvent le cas sur le net. La crainte des auteurs est donc d’assister à une balkanisation du net, où nombre de groupes d’internautes devisent entre eux en cercle fermé et finissent par se radicaliser. Toutefois, l’article envisage aussi les nombreuses découvertes inattendues du net (surtout chez les utilisateurs les moins chevronnés), qui donnent véritablement lieu à des confrontations de points de vue, de même que l’abolition des clivages socio-culturels par le truchement de l’écran, qui peut permettre de rapprocher les individus. Les auteurs achèvent cet article par des « conclusions provisoires », considérant qu’à ce stade, rien ne permet de trancher en faveur de l’une ou l’autre de ces deux schémas.
(1) Bigre ! Sont-ils déjà venus sur Biblio-fr ?! Mais la virulence des débats sur la liste n’entre pas nécessairement en contradiction avec le propos de l’article dans la mesure où les auteurs considèrent que les « lieux » les plus propices à la délibération sont les médias de masse et le lieu de travail. Et Bibio-fr est bien un espace de travail.


