Faute de pouvoir effectuer un stage, j’ai proposé mes services à une petite bibliothèque associative. Passé un premier moment d’étonnement – « Les jeunes de votre âge, d’habitude, ils veulent être payés » – les responsables ont accepté avec plaisir. Cette activité me permet d’occuper le temps dont je disposais mais aussi, et surtout, de servir à quelque chose. Car il n’y a rien de pire que ce sentiment d’être inutile. De plus, après avoir assimilé – j’espère – mes cours par correspondance et lu un certain nombre – et même un nombre certain – de livres sur le métier, il me semblait primordial de mettre en pratique les connaissances acquises.
Lors de mon premier passage à la bibliothèque, j’y ai recueilli quelques informations relatives au fonctionnement. Pas informatisée, avec des annexes dans plusieurs sites ruraux. Participant par la suite à l’équipement des ouvrages, j’ai pu voir un fonctionnement « à l’ancienne ». Toutes les fiches sont faites à la main, de même que les cotes. Les ouvrages sont renforcés par une reliure maison – cousus puis renforcés par une page de garde –. Des fiches auteur, des fiches titre, des fiches systématiques, des fiches de circulation – puisque la bibliothèque centrale fait finalement du PEB –. Un système simple et clair qui convient bien aux lecteurs. Ces derniers, souvent âgés, viennent surtout parce qu’ils entretiennent un contact étroit avec les responsables des différents sites. L’équipe de bénévoles se compose exclusivement de retraités – et pas forcément jeunes – d’un dynamisme impressionnant. Ils estampillent, couvrent, cotent, et cataloguent avec rapidité et méthode. Seul bémol, le nombre d’usagers en baisse, à leur grand désarroi. Hé oui, me disent-ils, nos lecteurs âgés qui décèdent ne sont plus remplacés par des jeunes…