Citations

Le lieu par excellence des libertés

« La bibliothèque est aujourd’hui le lieu par excellence des libertés.
« Phare de la laïcité », ainsi que la qualifie Patrick Weil, elle pourrait devenir l’espace de la démocratie citoyenne, là où surgit la parole publique, là où se met en œuvre notre vivre-ensemble. »

Rapport sur l’adaptation et l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques publiques | Sylvie Robert

Les conceptions solutionnistes

« Bruno Latour, lui-même admirateur de Dewey, écrivit : « Maintenir la réversibilité des pliages, telle est la forme actuelle du souci moral dans la rencontre avec le technique. » (Le « pli » dans ce contexte signifie simplement le moyen de contraindre un outil ou une technologie à ne remplir qu’une seule fonction donnée.) Le problème avec les technologies et les conceptions solutionnistes est qu’en recherchant l’irréversibilité, elles tentent de faire l’exact opposé de ce que visent Dewey et Latour. Entourés de ces technologies, nous n’avons pas vraiment d’alternative et devons nous comporter conformément aux normes apparemment universelles des ingénieurs sociaux anonymes, idéalement sans ne jamais finir par remettre leur pertinence en question. Cependant, pour pratiquer une citoyenneté morale active il faut savoir que les choses pourraient être différentes, et se forger une idée, même abstraite, de leur réversibilité est indispensable. Une telle prise de conscience ne se produit pas naturellement ; notre environnement technologique, selon la manière dont il est construit, pourrait rendre ces questions plus ou moins probables. »

Pour tout résoudre, cliquez ici | Evgeny Morozov

Accès aux BU franciliennes

La première condition est de rendre cet ensemble plus visible et accessible à l’ensemble de la communauté universitaire francilienne. Notamment, il est éminemment souhaitable que les universités parisiennes établissent en commun des règles d’accès aux bibliothèques gérées par les services communs de la documentation, aux BIU ainsi qu’à leurs importantes bibliothèques spécialisées. Ces règles d’accès seraient valablement fondées sur deux principes complémentaires :
– l’accès de toute la communauté universitaire parisienne à l’ensemble des bibliothèques ;
– un accès prioritaire à certaines de ces bibliothèques, compte tenu des contraintes de locaux, en fonction de critères de niveau d’étude et de recherche ou de critères disciplinaires.

Rapport d’activité de l’IGB, 2014

(c’est moi qui souligne)

Un instrument de lutte contre le plagiat

Le second argument correspond au risque de plagiat, pratique bien réelle dans le monde universitaire, loin d’être l’apanage des étudiants. En réalité, la mise en ligne me semble être un instrument de lutte contre le plagiat bien plus efficace qu’un dépôt dans une seule bibliothèque universitaire. D’abord, référencée en ligne, une thèse est mieux connue ; ensuite, les logiciels anti-plagiat – de plus en plus utilisés par les universités – moissonnent les dépôts d’archives ouvertes.

J’étais attablée en salle de travail à la bibliothèque

J’étais attablée en salle de travail à la bibliothèque, toute entière dans ma lecture, bien contenue dans le rond éclairé de ma lampe et dans le silence entretenu, dans ma bulle comme on dit. Il a eu ce geste d’ombre sur moi, il a fait ce que je déteste, ce que je n’ai jamais laissé personne faire avant lui, lire par-dessus mon épaule. Je ne sais pas pourquoi, cette fois, ça ne m’a pas gênée. Je ne l’ai pas regardé. Passé un tout petit temps d’arrêt et de surprise, j’ai recommencé à lire, et lui de même, derrière moi, debout, après avoir eu cette délicatesse de s’écarter juste de quoi me redonner suffisamment de lumière et sans jamais salir le silence, ce silence de bibliothèque fait de petits bruits de papier, de chaises à peine poussées et de pas chuchotants. Ses mains se sont posées de part et d’autres des miennes, qui tenaient le livre, ses bras tendus ont fait comme des barrières de protection pour mon espace, cet espace de lecture jalousement épousé, notre espace désormais. Et nous avions sans voir nos yeux les mêmes regards, les mêmes pauses. Même arrêt des virgules, mêmes fins de phrases. Je sentais en tournant la page qu’il était arrivé en bas d’elle. Nous lisions au même rythme, et depuis nous avons veillé à garder ce rythme, même quand ça ne va plus trop entre nous. Nous lisons toujours ensemble, et si nous nous manquons de quelques lignes, nous nous attendons.

Nouons-nous | Emmanuelle Pagano

Le paradoxe de la vie privée

« C’est la principale raison pour laquelle le comportement des internautes sur les réseaux sociaux n’est pas si désinvolte.  » Les gens s’exposent, mais c’est une exposition choisie, positive. C’est par cette dernière qu’on construit sa personnalité numérique « , continue Emmanuel Kessous. Une idée que résume bien Denis Humbert, un romancier de 64 ans :  » Nous savons bien que nos échanges ne sont qu’un jeu de rôle dont nous créons les personnages. « 

« Sur le Web, le  » paradoxe de la vie privée  » « , Le Monde, vendredi 2 août 2013

Une journée chez twitter

10H45 c’est l’heure du standup. […] En 15 minutes, tout le monde debout (pour que la rencontre soit courte), chacun énumère rapidement sur quoi il a travaillé hier, une ou deux choses à accomplir aujourd’hui et si quelque chose bloque la progression. Une des personnes présente prends des notes de style télégraphique et après le standup elle les envoie à une adresse de courriel à laquelle tous les employés de la compagnie peuvent s’abonner. Tout le monde peut voir tout le temps qui travaille sur quoi et ce que l’empêche de progresser. La plupart des tâches sont des tickets dans le système de gestion.

Une journée chez twitter”, Sylvain Carle

Les archives ouvertes

Les archives ouvertes sont, dans le contexte des publications en ligne, une nouvelle forme de la communication scientifique directe établie au XVIIe siècle entre savants pour communiquer leurs résultats et les soumettre à la discussion. Elles consistent dans le dépôt des publications soit sur le site de l’auteur, soit sur celui de son institution, soit sur un site national ou même un site consacré à une thématique au plan international. Il peut s’agir de pré-publications ou bien d’articles publiés dans le cas où l’éditeur concède à l’auteur le droit d’y donner accès librement (le plus souvent contre paiement ou après une période d’embargo). Soulignons qu’avant que l’éditeur ne devienne l’exploitant des droits d’auteur, trop souvent, les auteurs cèdent tous leurs droits aux éditeurs au moment de la publication, et qu’il faut donc ensuite redemander à l’éditeur (qui va « concéder » à l’auteur un droit qu’il détenait initialement).
Un des moyens pour mener une politique autour des archives ouvertes et du libre accès est d’encourager d’autres formes des contrats entre auteurs et éditeurs, plus respectueux des chercheurs et de la diffusion des connaissances en libre accès. Cela va jusqu’à des situations où c’est l’auteur qui va concéder à l’éditeur certains droits de diffusion.

Est-ce si grave de transiger sur la qualité ?

Premièrement, cela revient à commercialiser un produit avec des défauts de conception/fabrication. Vous ne le feriez pas avec une voiture, pourquoi le feriez-vous avec un livre numérique. La réputation de l’éditeur est en jeu, et elle le sera de plus en plus. Dans quelques années, l’éditeur qui commercialisera des fichiers codés n’importe comment sera peut-être considéré comme l’éditeur qui publie des livres papier de mauvaise qualité. C’est à méditer.

Livre numérique et qualité”, châpal&panoz