Auteur/autrice : Cécile Arènes (Page 11 of 42)
Quant à moi, je maintiens la position exprimée depuis plus de dix ans.
À savoir que ce qui importe, c’est le texte, et non le livre.Qu’en effet, le support a une influence sur le texte, autant pour la production littéraire que pour la lecture, mais que c’est un effet de transition (faut-il rappeler tous ces débats sur l’écriture à la plume, au stylo ou à la machine à écrire tout au long du 20e siècle ?…)
Que la question du support est négligeable en regard de celle du génie des auteurs (quand il est là).
Je vois aujourd’hui le blog un peu comme la prise d’indépendance de tout bibliothécaire adolescent, plein d’idéaux et bien vite rattrapé par le train-train, la pesanteur du système et de la profession… Bref.
« Ce n’est pas un détail mineur : dans les bibliothèques, on installait les ordinateurs mis à disposition du public contre les murs, pour que le responsable de salle puisse voir les écrans, dispositif panoptique hérité des prisons. »Après le livre | François Bon
- ROMEO recense les politiques des éditeurs en matière d’archives ouvertes http://www.sherpa.ac.uk/romeo/
- JULIET recense les politiques mises en place par les financeurs de la recherche en matière d’archives ouvertes http://www.sherpa.ac.uk/juliet. »
Et muni de cet ensemble d’éléments, à chaque fois que vous entrerez dans une bibliothèque, vous comprendrez que vous entrez dans un endroit pas tout à fait comme les autres. Dans un endroit finalement beaucoup plus « politique » que n’importe quel autre endroit. Dans un endroit où derrière les livres se joue aussi la possibilité pour une société de créer du lien, de construire des représentations communes ; ou bien d’en supprimer. Chaque fois que vous vous préparerez à travailler en bibliothèque, vous devrez vous souvenir que vous n’êtes pas seulement là pour faire de l’indexation et du catalogage (vous en ferez heureusement de moins en moins), mais qu’il est en revanche indispensable que vous deveniez le professionnel qui va permettre de faire émerger, “dans le calme, des documents que les autres médias détruisent ou noient dans le renouvellement insatiable de leur production” . Pour les faire émerger, pour les choisir, pour les retenir, et puis pour les offrir.
« Un utilisateur entre dans votre bibliothèque en quête de livres à emprunter pour ses recherches. Au lieu de voir une grande pièce remplie de livres rangés par sujet, il tombe sur une suite de petites salles. Chaque salle contient les livres d’un éditeur, et toutes les portes sont fermées. L’utilisateur salue le bibliothécaire, qui lui donne un gros trousseau de clés ainsi qu’une feuille avec des codes d’entrée. C’est nécessaire, parce que chaque salle doit être ouverte selon une méthode différente. Cela peut même se compliquer, car certaines salles limitent le nombre de visiteurs à 2 à la fois, ou bien éjectent les visiteurs après une demi-heure de consultation. »
« Il sera désormais interdit à ses enseignants de céder tous leurs droits aux éditeurs de revues scientifiques. Il leur est demandé de garder (au moins) les droits les autorisant à mettre en ligne leur articles sur leur propre site et sur le site de leur université. »
« Paris8 se met à « HAL » : on doit y mettre sa production afin de pouvoir être évalué ».
« Le RSS n’a jamais été « grand public ». Ce qui est (presque) nouveau, c’est qu’on y renonce, apparemment définitivement, après 12 ans de succès très mitigé.En revanche le RSS reste tout à fait pertinent pour certaines communautés d’utilisateurs — dont, naturellement, les professionnels de l’information :– d’abord parce qu’on aime que les choses soient bien faites. Il y a quelques années encore, on formait proprement nos étudiants à faire une belle recherche documentaire méthodique.Aujourd’hui, on a envie de faire une belle veille systématique, et de ne pas dépendre d’aléatoires bruits de couloir.– ensuite parce que nous sommes obligés de nous tenir au courant de l’actualité de communautés dont nous ne faisons pas toujours partie : communauté des chercheur, collectivité locale (oui, on en fait partie — mais parfois ils l’oublient, eux). »
« Je me rends à l’évidence: je suis incapable de dépanner les étudiants qui ont un problème de wifi ».
L’utilisation des catalogues est très efficace, cependant elle ne peut pas remplacer une recherche à la bibliothèque. Aller dans les rayonnages permet parfois de trouver des livres que l’on aurait manqués si l’on s’était contenté d’une recherche sur le Net. Les auteurs utilisent parfois des titres auxquels on n’aurait pas pensé en cherchant par mots clés. Observer le classement choisi par les bibliothécaires peut alors être très précieux.