Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

Auteur/autrice : Cécile Arènes (Page 31 of 42)

Des maux ? Rien que des mots !

Deux sites délectables qui se jouent du langage…. C’est ici pour l’oulipo et compagnie et pour des générateurs de textes (haïkus, insultes, etc.).

Du bonheur langagier, bandes de grenouilles volantes !

Merci à JF le Sec, geek parmi les geeks pour les liens 🙂

Nostalgie

Vous êtes-vous déjà trouvé sur le parvis de Tolbiac, au soir tombant, lorsque des centaines d’étourneaux ont décidé de se poser pour la nuit dans les grands arbres que renferment jalousement les quatre tours ? La chose est saisissante. Le visiteur qui surplombe le jardin entend la clameur de ces volatiles monter jusqu’à lui, amplifiée par les parois vitrées des bâtiments qui l’enserrent. Ils piaillent leur sommeil, disputent leur place dans un brouhaha singulier qui n’est pas sans rappeler celui des perruches et des merles de « mon » île. En fermant les yeux, pour peu qu’un peu de vent caresse mon visage, je crois parfois m’y trouver. Le bruit de l’eau, les pépiements des oiseaux, le rayon vert parfois, tout cela me revient soudainement entre ces tours sévères. Il existe un réseau de médiathèques remarquable là-bas, encore quelques postes à pourvoir. D’un coup d’aile, en quelques vingt heures d’avion, je pourrais y être de nouveau…

Apostille

Pour ceux qui auraient envie de jouer les détectives, je vous arrête tout de suite : je ne travaille pas à Tolbiac.

Ce matin, en ouvrant mon netvibes, je suis tombée en arrêt devant le billet de Marlène à propos du poste vacant au SCD de Nouméa…. Si ça continue, je prendrai l’avion 😉

Environnement numérique de travail

Mon ancienne bibliothèque universitaire m’a offert la possibilité de prolonger mon accès à mon environnement numérique de travail d’un an, même si je ne suis plus étudiante. Ce service est vraiment appréciable. Outre le fait d’être au courant de l’actualité de la fac, je peux encore accéder à mes mails, disposer de mon bureau virtuel et avoir accès à une tripotée de ressources. J’ai même accès à certaines bases de données sans avoir à m’identifier, en tant qu’utilisateur autorisé par ma fac.

L’ENT me paraît offrir quelque chose de non négligeable, la mobilité : je peux oublier ma clé, ne pas avoir d’argent pour les impressions, etc. Pas grave, je peux stocker ce qui m’intéresse, le consulter et y revenir n’importe quand, n’importe où. Enfin, l’ENT me semble résoudre aussi pas mal de problèmes de malveillance. Dès lors qu’on est obligé de s’identifier, on est plus respecteux.

Tout ça pour savoir s’il n’y aurait pas moyen de conserver mon ENT à vie 😉 Et ma carte 12-25 aussi, tant que j’y suis 😀

Du côté de la maison des métallos

Fait un tour rapide, hier, au Forum des métiers du livre. Pas pu assister à la conférence cependant. Ai tourné, retourné dans cette petite salle. Après déambulation, j’ai fini par m’enquérir auprès de la seule représentante des bibliothèques de la présence de confrères et de consoeurs. Aujourd’hui, c’est plutôt l’édition, me fut-il répondu. Je suis restée un peu sur ma faim, triste de toujours constater cette dichotomie entre les bibliothèques et les autres métiers du livre.
Par contre, trouvé un stand de libraire réjouissant : les ouvrages du cercle de la librairie, La sagesse du bibliothécaire de Michel Melot, Le bibliothécaire de Larry Beinhart, La bibliothécaire de Gudule, etc. Tout aussi bien achalandé en ce qui concernait les polars version libraires. Sur cette petite table, une vraie vision des métiers du livre, fût-elle romancée.
Et pour finir, le stand de la bibliothèque Buffon. Quelques brochures, très complètes sur les concours. Des bibliographies remarquables aussi. Et quelqu’un qui répondait avec conviction aux questions du public. Je vous l’annonce, c’est ma prochaine visite de bibliothèque !
Récupéré les petits guides des bibliothèques de la ville de Paris. Jaunes pour les bibliothèques spécialisées, bleus pour les autres. De la taille d’une carte de crédit, pratiques pour les conserver toujours dans son sac. Se déplient et on y trouve horaires, plans d’accès, spécificités des établissements. Des condensés d’information, vraiment bien pensés.

Vagablogage

Grasse change de SIGB et se modernise pour pouvoir dédier ses personnels à la rencontre avec le public. L’article évoque un robot chargé du catalogage 🙂

Papers, un blog que je connais depuis un petit moment déjà. Une véritable artothèque, sans un mot de trop. Beau, tout simplement. D’ailleurs, G., si tu veux venir aux blogades, tu es le bienvenu.

Livres de plomb

Découvert récemment le travail d’Anselm Kiefer :

les livres semblent tomber de leurs étagères et, des pages, tombent en permanence des bris de verre. Ici quelque chose est sur le fil du rasoir. Parce que l’art, l’art lui-même est toujours sur le le fil du rasoir. (…) En tant que manifestation du temps, le livre m’a toujours attiré, avec ses différentes temporalités, d’abord, le temps nécessaire pour celui qui écrit, page après page ; un autre ensuite pour le public, qui tourne les pages, qui est dans le temps du livre.

Anselm Kiefer au Grand Palais, éd. du Regard, 2007.

Et, via Bibloactiva, un diaporama sur un cimetière de livres assez glaçant.

Expositions de bibliothèques, bibliothèques d’exposition

Où l’auteure de ce blog pond un billet sérieux, sur un sujet qui l’est moins. Ennemis du subjonctif, s’abstenir 😉

Depuis que je vis à Paris, j’ai rejoint le nombre de ces gens qui hantent les lieux culturels ouverts le dimanche… Parmi eux, la BnF qui nous gratifie en ce moment d’expositions pour le moins hétéroclites. Les héros s’affichent à Tolbiac, d’Achille à Superman, en passant par Jean Moulin. Le mythe de Roland (Roland est preux et Olivier est sage…) donne l’occasion d’admirer de prodigieux manuscrits sur lesquels le regard s’égarerait volontiers des heures, car on n’en finit pas d’y déceler des détails insolites, là un petit diable, ici une annotation. Est-ce lui le scribe dont ma prof d’ancien-français clamait qu’il faisait des fautes ? J’ai trop oublié ses cours pour le dire. En revanche, même en étant adepte du mélange des genres, il est malaisé de trouver son compte dans la suite de l’exposition. Le sabre télescopique de Star wars et le T-shirt imprimé à l’effigie du Che (« Coton, impression sur fond rouge » – sic !) m’ont laissé de marbre. Il me semble aussi que la dimension histoire/légende/mythe eût gagnée à être soulignée.

C’est peu ou prou la même impression pour la très renommée exposition sur l’Enfer. L’aspect didactique, bien que présent, y semble relégué au rôle de faire-valoir de l’iconographie érotique. Dommage de ne pas avoir expliqué l’acception actuelle du terme « réserve ». Quelle bibliothèque, en effet, n’a pas de nos jours sa réserve ? Ouvrages précieux et fragiles, vous dira-t-on. Certes oui, mais aussi ouvrages que l’on souhaite soustraire à l’œil du public. Dans une des nombreuses bibliothèques municipales où j’ai officié comme stagiaire, le Journal d’une femme adultère figurait au catalogue mais se trouvait conservé dans la réserve. La présence des jeunes lecteurs justifiait, m’a-t-on dit, un tel traitement. Mais revenons à Eros au secret et résumons : la BnF fait son coming-out, venez nombreux ! On constate immédiatement que le pari est réussi. Se presse une foule jeune, masculine que l’on croise peu souvent dans nos établissements. Parlez X, ils viendront. Incontestablement. Mais reviendront-ils ? En effet, l’espace dévolu à l’historique de l’Enfer se trouve fort curieusement délaissé au profit des vitrines libertines, celle consacrée à Sade rencontrant un succès colossal. Un autre regret de ma part est de ne pas avoir trouvé de témoignages du fonctionnement de la réserve. Je suis certaine qu’une affiche des mots-clé des notices des ouvrages à l’index serait absolument hilarante ! De même, parmi les lecteurs habitués de la réserve figuraient des personnages qui auraient gagné à être connus. Je vous renvoie pour cela à la lecture de L’Amour des bibliothèques de Jean-Marie Goulemot (notamment les délicieusement croustillantes pages 130 et suivantes).

Pour autant, suis-je encore objective en voyant une exposition de bibliothèque ? Ces lignes sont critiques et je crains qu’elles ne le soient à cause de mon regard qui s’est départi de sa naïveté. Même ressenti que durant mes études où je lisais en notant machinalement hypallages et prosopopées, en regrettant que le plaisir du texte s’en trouvât amoindri.

Mais les œuvres ? Difficile de les décrire sans devoir cocher la case « le contenu de ce blog est réservé aux adultes » dans Blogger… Disons qu’il s’en trouve de tous les continents et de toutes les époques, que la proportion texte/image m’a paru vraiment bien adaptée et qu’elles valent bien un détour par le 13e. A propos de textes, j’eusse aimé trouver des extraits du Livret des folastries de Ronsard, un recueil érotique fort sympathique. Mais il faut sans doute faire perdurer le mythe du poète vendômois qui aimait les fleurs. Foutaises ! Il était animé par « le grand levier qui remue le monde » (la formule est de Balzac) !

Et pour répondre à la seconde partie de mon titre, j’ai effectué une visite rapide à la Martha Rosler Library qui s’expose à l’INHA. Cette artiste américaine fait voyager de par le monde sa considérable bibliothèque depuis quelques années. Ce qui constitue l’œuvre ici, c’est la façon dont les livres ont été réunis, un seul volume ne représentant rien mais l’ensemble générant une création. C’est finalement le corpus constitué par les choix de lecture de l’artiste qui fait sens. Les détracteurs n’y verront qu’une démarche égocentrique, les chercheurs un objet d’étude et d’aucuns un autoportrait. Personnellement, cette visite a achevé de me convaincre de la proximité de la bibliothèque avec la démarche architecturale : le choix des matériaux (les acquisitions) s’effectue dans la perspective de leur agencement. Construire quelque chose et élaborer une politique documentaire sont proches, finalement : chaque pierre est constitutive de l’édifice. Elle ne peut être pensée pour elle-même car elle est indissociable des autres éléments qui composent le bâtiment.

Pour en finir avec l’Enfer, une vidéo de la station fantôme (sur la ligne 10, vers Mabillon), redécorée pour l’occasion. Et je ne peux pas résister à ce mot, attribué à Valéry : « La tolérance, Monsieur ? Il y a des maisons pour ça ! »

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