Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

Auteur/autrice : Cécile Arènes (Page 37 of 42)

Force et faiblesses de la gratuité

J’avais lu de cinglantes allusions que j’avais négligé d’approfondir et je ne découvre qu’aujourd’hui Daniel Garcia et ses prises de position tranchées sur internet et Wikipédia. Selon lui, la toile véhiculerait quantité d’informations erronées et l’encyclopédie libre serait de qualité médiocre (cf. Livres Hebdo du 9 juin). Force est de le reconnaître, sur le net, on trouve tout… et son contraire ! Le rôle du bibliothécaire, face à cette masse d’informations devient plus que jamais important puisqu’il consiste à trier, classer cette masse et, surtout, à l’authentifier. La crainte exprimée par Daniel Garcia me semble légitime, l’enfant se trouvant devant une fausse information ne sachant pas la distinguer d’une autre plus fiable. Pourtant, quelle encyclopédie de qualité est d’accès gratuit aujourd’hui ? Aucune (à ma connaissance). Côté dictionnaire, le CNRS offre un outil de qualité avec le TLF. Mais quid des encyclopédies ? Si l’on ne se trouve pas à proximité d’un lieu public qui propose un accès papier ou en ligne à l’Universalis (par exemple), l’on en sera réduit à utiliser un moteur de recherche et/ou ladite encyclopédie libre. L’information sera de piètre qualité ? Il n’empêche qu’elle peut constituer un embryon qui sera par la suite utilement complété. Un autre facteur entre en ligne de compte, me semble-t-il, dans ce débat. Les détracteurs de Wikipedia pensent-ils seulement à l’esprit critique de l’internaute ? Tout comme telle chaîne de télévision ou tel journal est orienté, il est aisé d’imaginer que le web n’est pas neutre. Apprendre à recouper ses sources, à vérifier l’authenticité d’un document, à éliminer les liens commerciaux, là réside le véritable enjeu. Plutôt que de diaboliser les ressources grand public, pourquoi ne pas expliquer comment les utiliser à bon escient ? Ce débat me rappelle celui provoqué par la parution de livres à dix francs dans mon jeune âge. Ces casseurs de prix comportaient leur lot (gros, évidemment) de coquilles et autres fautes d’orthographe en tout genre. Ils étaient de surcroît dépourvus d’appareil critique. Ce fut un tollé. Pourtant, après des années de livres à dix francs, la situation ne semble pas catastrophique. Par contre, de nombreux étudiants ont pu acquérir quelques livres de plus, de nombreux enseignants de collège ont pu faire acheter à leurs élèves trois livres au lieu d’un. Personnellement, je n’ai pas acheté de livres à dix francs par plaisir, mais par nécessité. Il en va de même aujourd’hui avec l’encyclopédie libre ; je la consulte en attendant de pouvoir m’abonner à l’Autre.
Former des internautes éclairés, un défi à relever pour les bibliothécaires et les enseignants (même si ce n’est pas au progrâââmme !) dans les prochaines années ?

Vocation

Dans ma jeunesse téméraire, quand mes amis rêvaient d’exploits héroïques dans les domaines des sciences et du droit, de la finance et de la politique nationale, je rêvais, moi, de devenir bibliothécaire.
Alberto Manguel, La bibliothèque, la nuit, Actes Sud, 2006.

Lettre (que je n’ai pas envoyée) à Michel Contat

Une fois n’est pas coutume mais, lundi dernier, la lecture du Monde des livres (daté du 6 octobre) m’a mise dans une colère épouvantable. Comme chaque début de semaine, j’amenais dans le train mon supplément pour bien débuter la semaine.
Et là, stupeur, je découvre que je me suis orientée dans une filière de momies ! En cause, ces lignes de Michel Contat, extraites d’un article consacré au dernier ouvrage de Jean-Yves Tadié : « Les livres savants publiés, ils existent dans des bibliothèques, ces cimetières ; quelques-uns, si on a eu de la chance, se trouvent encore sur un rayon de librairie. De l’éphémère, on n’en finit pas de faire le deuil, et puis non, un éditeur vous propose de sortir un choix de textes. » C’est moi qui souligne.
J’ai vingt-cinq ans et nullement la vocation d’être gardien de cimetière, même s’il existe des places avec vue, comme celle du cimetière marin…
Car oui, j’aspire à travailler un jour en bibliothèque. Plutôt que de garder ce qui est mort, j’envisage mon futur métier comme celui d’un passeur, si modeste soit-il. Les poncifs de silos à livres, d’étagères poussiéreuses me paraissaient dépassés, à moi qui observe avec intérêt le renouveau des bibliothèques. Mais je m’aperçois que pour d’autres, ils restent malheureusement d’actualité. Et je déplore de les voir colportés par ceux mêmes qui promeuvent la lecture, ou sont censés le faire.
Que lit-on dans ces lignes ? Que la bibliothèque est un lieu mort, que la librairie est un endroit où l’on trouve des textes par hasard. Fort heureusement, survient un super éditeur, pour sauver l’auteur qui faisait « le deuil » de « de l’éphémère ». « Ephémère », allez dire à mon prof de fonds patrimoniaux qu’il n’en finit pas de faire le deuil de ses collections !
La bibliothèque, comme la librairie, participe de ce qu’on appelle avec raison « chaîne » du livre. Illustration : si les ouvrages universitaires de M. Tadié n’avaient pas été patiemment conservés et diffusés par les bibliothèques universitaires, ils n’auraient pas été connus des étudiants, puis du public. L’éditeur ne se serait donc pas donné la peine d’en rééditer quelques textes et l’auteur de l’article n’eût pas été payé pour ces lignes !

Entrefilets

Quiconque aurait avancé une telle hypothèse eût été instamment traité de snob… Mais puisqu’il le dit lui-même : « Je suis l’équivalent littéraire d’un Big Mac avec une portion de frites. » Stephen King (supplément télé du Monde de dimanche 17 septembre)

« La tentation devient forte de vouloir orienter la rentabilité des maisons sur le court terme, de mettre l’accent sur les tendances du marché au détriment des ouvrages de fond, dont les circuits sont plus lents », regrette Olivier Bétourné, l’ancien numéro deux de Fayard, qui vient de rejoindre Albin Michel. (supplément littéraire du Monde du 15 septembre)

Dans le Magazine littéraire de ce mois-ci, une critique de Les Brumes du passé, de Leonardo Padura. Roman policier où l’inspecteur bibliophile « écume les bibliothèques privées de La Havane en comptant sur la crise économique pour convaincre leurs propriétaires d’échanger leurs beaux livres contre quelques milliers de pesos ». Evidemment un crime aura lieu dans une desdites bibliothèques pour corser le tout. Je vais l’acheter !

Chronique d’une littéraire confrontée aux TIC pendant son année de préparation aux concours des bibliothèques

C’est la rentrée ! Liber, libri s’était endormi au mois d’août, comme vous avez pu le contaster… Il était donc temps que je livre le bilan de mon année concours (billet rédigé en juin dernier).
A prévoir : un rythme de publication chaotique au premier trimestre pour cause de changement de vie !

Quand on a suivi une formation littéraire et qu’on s’intéresse au monde des bibliothèques, il est une chose qui surprend : le technicisme du métier. La vision très éthérée que l’on peut avoir du bibliothécaire érudit vole en éclat dès les premières semaines. Bref, le littéraire naïf qui prétend présenter le concours armé de sa connaissance des hypotyposes chez D’Aubigné est très, TRÈS mal loti !
Ce n’est pas tout à fait mon cas puisque je n’ai jamais ignoré cette réalité de la profession, grâce au métier maternel (une doc). J’ai couvert des livres et rempli des fiches dès le primaire – c’était là un temps où l’on n’était pas informatisé ! – et je suis encore régulièrement mise à contribution pour quelques menus travaux.
Néanmoins, la transition fac de lettres > cours du CNED s’est révélée brutale. Il y eut quelques désagréments liés à la formation elle-même. Moi qui pensais naïvement que le record du nombre de sigles était détenu par l’Education nationale, nenni ! Le monde des bibliothèques possède des abîmes de sigles, auxquels s’ajoutent ceux concernant les TIC (tiens donc, en voilà un). Mais passé la phase rébarbative qui consiste à répertorier et à mémoriser ces petits groupes de lettres, cet apprentissage des métiers du livre m’a beaucoup plu.
Car je suis une littéraire qui aime l’informatique ! En maîtrise, combien dans ma section avaient fait taper par un tiers (parfois payant) leur mémoire à cause méconnaissance de Word. Enseignants aujourd’hui, ils doivent désespérer devant les logiciels de saisie des moyennes.
J’ai aimé les TIC, comme les maths d’ailleurs, dès lors que je les ai considérées comme un outil pouvant me faciliter la tâche. Si je rapproche les TIC des maths, c’est que plus jeune, je nourrissais une forte aversion pour cette discipline. « À quoi ça sert, d’abord, les maths ?! »Jusqu’au jour où un enseignant me répondit : « À rien. Elles sont un tremplin vers autre chose. Physique, chimie, etc. » Dès lors, j’ai tenu la matière en estime.
Côté TIC, j’ai nettement progressé depuis Liber, libri. Je me suis d’abord débattue avec l’hml pour créer des liens vers mes biblioblogs préférés et pour établir une liste de catégories – certains s’en souviennent peut-être. C’est un langage barbare pour qui l’ignore complètement. Vint aussi la phase agrégateur et fils RSS (qui ne sont pas des républiques socialistes soviétiques !), choses dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Heureusement, Netvibes est un outil très facile à utiliser et les onglets récemment mis en place très utiles pour le classement des flux. Puis, j’ai installé Xiti afin de mesurer l’audience de ce blog et surtout de rêver devant les pays lointains desquels viennent certains lecteurs…
Hier, toutefois, l’informatique a failli avoir raison de ma patience. Après avoir créé un diagramme bateau sur le prix du livre (bateau, vous dis-je), je souhaitais le publier sur le blog. Impossible ! Si mon autre blog (chez Typepad) a daigné reconnaître le format gif, celui-ci (Blogspot) l’a refusé 🙁 Nouveau défi pour la semaine prochaine : le transfomer en pdf. Cela doit paraître enfantin aux bibliogeeks mais lorsqu’on est seul devant son écran, on y passe du temps, beaucoup de temps.
Aujourd’hui, enfin, je me suis risquée à user de del.icio.us, ne supportant plus le fatras de liens que j’avais recensés sur divers supports : messages électroniques, sous-dossiers de dossiers de favoris, post-its (!), etc. J’avais longtemps hésité à franchir le pas parce que del.icio.us ne parle qu’anglais. Mais les explications se sont révélées claires et simples. Mon fatras commence donc à décanter et ma liste de mots-clés s’enrichit. Une page intéressante ? Hop, del.icio.us ! Les liens partagés seront pour bientôt, je l’espère.
Bien sûr, tout cela n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan TIC mais je suis contente de mon autoformation.
Je dois quand même confesser qu’on ne se refait pas. Je rédige mes billets à la main sur un vieux cahier avant de les transcrire sur l’ordinateur !!! Cette étape archaïque me permet de poser mes idées et de multiplier les relectures de mes notes. Et, plus que tout, j’aime le son de la plume qui gratte le papier.
La préparation au concours lui-même, je l’ai suivie par correspondance. Cela a découlé plus d’une nécessité que d’un choix (j’y reviendrai peut-être). Les cours que j’ai reçus ont constitué une base de travail solide, que j’ai complété par le précieux manuel Le métier de bibliothécaire. J’ai parfait cette formation en lisant nombre d’ouvrages relatifs aux métiers du livre, ce dont mes billets témoignent.
Par ailleurs, je me suis rendue à un rythme hebdomadaire dans une bibliothèque associative où j’ai aidé à l’équipement des ouvrages.
Si cela n’a pas suffi pour réussir les concours, cela m’a néanmoins procuré une formation solide de la chaîne du livre. Et j’ai pris conscience que la lectrice que je suis doit son activité au bûcheron qui a abattu l’arbre nécessaire au papier.
J’ai également affermi ma connaissance du monde de l’édition et je me sens mieux armée pour saisir les subtilités des rachats en cascade dans ce milieu.

Tout cela, finalement, pour dire que ce fut une année positive 🙂

Ps : après quelques mois d’utilisation de del.icio.us, mon fatras est classé mais il reste quand même mon fatras … puisque je ne prends pas le temps de consulter les pages que j’ai référencées. Arfff !

Vacances ?


En vacances sur une île de la côte Atlantique, dans une maisonnette bordée de roses trémières. La fille de la loueuse, personne discrète, remet les clefs et souhaite un bon séjour. Quelques jours plus tard, rencontre de la loueuse elle-même, plus volubile. Comme toute mère qui se respecte, parle de sa fille qui, tenez-vous bien « travaille à la bibliothèque municipale ».
Ou comment faire une coupure radicale lorsqu’on part en villégiature…

Embonpoint

Ca y est ! Me voilà munie d’une splendide carte d’étudiante pour une année spéciale de DUT Métiers du livre. Et de surcroît, ma candidature a été retenue par l’IUT que je préférais (sur les trois demandés).
Pourquoi cette préférence ? Mais pour ces délicieux petits gâteaux dont le boulanger a retrouvé la recette (du XVIIe siècle) à la Bn ! Le titre de ce billet exprime donc un lien de causalité…
L’accueil par la scolarité a été excellent. Aux antipodes de celui trop souvent réservé par les universités. Mais l’IUT n’est pas véritablement reconnu comme formation par le vulgum pecus (versus la fâââculté, et pourtant !). Moue dubitative des agences immobilières quand je leur dis où j’étudierai. M’en fiche, moi, je suis toute guillerette des perspectives d’avenir qui s’ouvrent grâce à cette formation.
Arrivées de l’ENSSIB, aujourd’hui, les notes du concours d’assistant des bibliothèques. J’ai raté l’admissibilité à un point. Arrgh !!!
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