Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

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Livres de plomb

Découvert récemment le travail d’Anselm Kiefer :

les livres semblent tomber de leurs étagères et, des pages, tombent en permanence des bris de verre. Ici quelque chose est sur le fil du rasoir. Parce que l’art, l’art lui-même est toujours sur le le fil du rasoir. (…) En tant que manifestation du temps, le livre m’a toujours attiré, avec ses différentes temporalités, d’abord, le temps nécessaire pour celui qui écrit, page après page ; un autre ensuite pour le public, qui tourne les pages, qui est dans le temps du livre.

Anselm Kiefer au Grand Palais, éd. du Regard, 2007.

Et, via Bibloactiva, un diaporama sur un cimetière de livres assez glaçant.

Expositions de bibliothèques, bibliothèques d’exposition

Où l’auteure de ce blog pond un billet sérieux, sur un sujet qui l’est moins. Ennemis du subjonctif, s’abstenir 😉

Depuis que je vis à Paris, j’ai rejoint le nombre de ces gens qui hantent les lieux culturels ouverts le dimanche… Parmi eux, la BnF qui nous gratifie en ce moment d’expositions pour le moins hétéroclites. Les héros s’affichent à Tolbiac, d’Achille à Superman, en passant par Jean Moulin. Le mythe de Roland (Roland est preux et Olivier est sage…) donne l’occasion d’admirer de prodigieux manuscrits sur lesquels le regard s’égarerait volontiers des heures, car on n’en finit pas d’y déceler des détails insolites, là un petit diable, ici une annotation. Est-ce lui le scribe dont ma prof d’ancien-français clamait qu’il faisait des fautes ? J’ai trop oublié ses cours pour le dire. En revanche, même en étant adepte du mélange des genres, il est malaisé de trouver son compte dans la suite de l’exposition. Le sabre télescopique de Star wars et le T-shirt imprimé à l’effigie du Che (« Coton, impression sur fond rouge » – sic !) m’ont laissé de marbre. Il me semble aussi que la dimension histoire/légende/mythe eût gagnée à être soulignée.

C’est peu ou prou la même impression pour la très renommée exposition sur l’Enfer. L’aspect didactique, bien que présent, y semble relégué au rôle de faire-valoir de l’iconographie érotique. Dommage de ne pas avoir expliqué l’acception actuelle du terme « réserve ». Quelle bibliothèque, en effet, n’a pas de nos jours sa réserve ? Ouvrages précieux et fragiles, vous dira-t-on. Certes oui, mais aussi ouvrages que l’on souhaite soustraire à l’œil du public. Dans une des nombreuses bibliothèques municipales où j’ai officié comme stagiaire, le Journal d’une femme adultère figurait au catalogue mais se trouvait conservé dans la réserve. La présence des jeunes lecteurs justifiait, m’a-t-on dit, un tel traitement. Mais revenons à Eros au secret et résumons : la BnF fait son coming-out, venez nombreux ! On constate immédiatement que le pari est réussi. Se presse une foule jeune, masculine que l’on croise peu souvent dans nos établissements. Parlez X, ils viendront. Incontestablement. Mais reviendront-ils ? En effet, l’espace dévolu à l’historique de l’Enfer se trouve fort curieusement délaissé au profit des vitrines libertines, celle consacrée à Sade rencontrant un succès colossal. Un autre regret de ma part est de ne pas avoir trouvé de témoignages du fonctionnement de la réserve. Je suis certaine qu’une affiche des mots-clé des notices des ouvrages à l’index serait absolument hilarante ! De même, parmi les lecteurs habitués de la réserve figuraient des personnages qui auraient gagné à être connus. Je vous renvoie pour cela à la lecture de L’Amour des bibliothèques de Jean-Marie Goulemot (notamment les délicieusement croustillantes pages 130 et suivantes).

Pour autant, suis-je encore objective en voyant une exposition de bibliothèque ? Ces lignes sont critiques et je crains qu’elles ne le soient à cause de mon regard qui s’est départi de sa naïveté. Même ressenti que durant mes études où je lisais en notant machinalement hypallages et prosopopées, en regrettant que le plaisir du texte s’en trouvât amoindri.

Mais les œuvres ? Difficile de les décrire sans devoir cocher la case « le contenu de ce blog est réservé aux adultes » dans Blogger… Disons qu’il s’en trouve de tous les continents et de toutes les époques, que la proportion texte/image m’a paru vraiment bien adaptée et qu’elles valent bien un détour par le 13e. A propos de textes, j’eusse aimé trouver des extraits du Livret des folastries de Ronsard, un recueil érotique fort sympathique. Mais il faut sans doute faire perdurer le mythe du poète vendômois qui aimait les fleurs. Foutaises ! Il était animé par « le grand levier qui remue le monde » (la formule est de Balzac) !

Et pour répondre à la seconde partie de mon titre, j’ai effectué une visite rapide à la Martha Rosler Library qui s’expose à l’INHA. Cette artiste américaine fait voyager de par le monde sa considérable bibliothèque depuis quelques années. Ce qui constitue l’œuvre ici, c’est la façon dont les livres ont été réunis, un seul volume ne représentant rien mais l’ensemble générant une création. C’est finalement le corpus constitué par les choix de lecture de l’artiste qui fait sens. Les détracteurs n’y verront qu’une démarche égocentrique, les chercheurs un objet d’étude et d’aucuns un autoportrait. Personnellement, cette visite a achevé de me convaincre de la proximité de la bibliothèque avec la démarche architecturale : le choix des matériaux (les acquisitions) s’effectue dans la perspective de leur agencement. Construire quelque chose et élaborer une politique documentaire sont proches, finalement : chaque pierre est constitutive de l’édifice. Elle ne peut être pensée pour elle-même car elle est indissociable des autres éléments qui composent le bâtiment.

Pour en finir avec l’Enfer, une vidéo de la station fantôme (sur la ligne 10, vers Mabillon), redécorée pour l’occasion. Et je ne peux pas résister à ce mot, attribué à Valéry : « La tolérance, Monsieur ? Il y a des maisons pour ça ! »

Le bruit du monde

Dans l’édition dominicale du Monde se trouve une tribune qui a abordé la question de la conservation des documents numériques.

A la longue tes oreilles s’habitueront à entendre le bruit de la foule avec autant de plaisir que le bruit d’une cascade… car l’âme sereine et tranquille est inaccessible aux nuages extérieurs et sourde à tous les bruits du dehors.

Pétrarque, Secretum

Bibeloterie : retour de pérégrinations…

A côté, tout d’abord… 17 millions d’euros investis par ma nouvelle ville pour ouvrir 4 nouvelles bibliothèques : c’est-y pas beau ?!

Et de l’autre côté des Pyrénées :
– un blog plein d’humour, malheureusement en pause en ce moment. Ne ratez surtout pas ça,
– un billet sur la législation en matière de bib, parce qu’ils l’ont, eux, leur « ley de la lectura, del libro y de las bibliotecas »,
– sur l’incontournable Deakialli DocuMental, ce dont nous avons tous besoin en ce moment : 10 bonnes raisons de bloguer (je les traduis quand j’ai un peu de temps). Si vous n’en lisez qu’un, lisez assurément celui-là !
– y para acabar, para hoy, mi vuelta de la bitácoras, un billet sur la biblioblogosphère espagnole qui résume l’étude publiée par El profesional de la información, qu’on peut lire ici.

Et je vous laisse méditer sur ces mots, repérés aussi chez Deakialli :

“La información no es sinónimo de conocimiento. La información es sólo datos, partes de una totalidad. El conocimiento tiene un imperativo moral de mejorar la unión entre el espíritu y el intelecto”.

Ruth Nanda Anshen, filósofa y escritora (1900-2003).

Horue*

C’est arrivé pas si loin de chez vous.

J’avais déjà parlé de ce colloque sur la représentation de la bibliothèque dans la littérature contemporaine, en voici les actes.

Et je vous laisse méditer sur ces mots d’André Schiffrin :

A mon sens, pour la première fois en Europe de l’ouest, les idées sont jugées non pas par leur importance, mais par la rentabilité.

via Eurozine et Biblio-fr

* surf, surfer en tahitien (on roule le R et le U se prononce OU). Les premiers mots que je vous avais signalés comme en étant la traduction étaient, semble-t-il, hawaïens. Honte à moi ! A ma décharge, il existe beaucoup de mots pour dire surf en tahitien, mais pas autant que pour la neige en inuit.

L’idée du soir

Vous en avez marre de bloguer dans votre coin ?

Vous vous sentez seul ?

Vous ne supportez plus votre tête-à-tête vespéral avec votre écran ?

ET SI ON ORGANISAIT DES BIBLIOBLOGADES ?!?

On pourrait :

– arriver avec un loup pour garder son anonymat, en communiquant seulement son pseudo, pour les plus farouches d’entre nous,

– jouer à qui est qui (tu trouves qu’elle a une tête de liberlibri, elle, là-bas ? Ben, p’t’êt’, vu qu’elle parle avec Risu ! C’est qui, Risu ? Mais si, tu sais, l’iutien qui ne parle que de portails ! Ah, oui !),

– pour les plus sérieux d’entre nous, organiser un séminaire, quand même, du genre : mémoires d’un nombril, comment je me suis retrouvé blogueur/se à l’insu de mon plein gré,

– et finir par un biblioquizz : je suis un promeneur qui aime à errer sur la toile, en ce moment, mes pas me portent vers les contrée de SL, je suis ???

LES BIBLIOBLOGADES, UNE ALTERNATIVE PRATIQUE AU BLOG !!!

Reste à savoir maintenant à quelle période on a la plus grande concentration de biblioblogueurs sur Paris… Au moment du salon du livre, en mars ?

Nous sommes en 2008, j’ai moins envie de bloguer…

Où l’auteure de ce blog, qui a déjà supprimé deux blogs en 2007 pour se recentrer sur celui-ci, se pose sérieusement la question de passer à autre chose.

Pourquoi ?

Le poste que j’occupe actuellement ne m’inspire pas de longues tirades loghorréiques à vous soumettre. Sa description peut donner lieu à quelques billets, tout au plus, et d’un intérêt très relatif. C’est peut-être pour ça, finalement, que le B et les C sont moins représentés dans la biblioblogosphère : nous sommes moins souvent en train de plancher sur des projets.

J’ai moins le courage qu’auparavant de rester devant mon écran jusqu’à une heure du matin pour lire les autres biblioblogs pour évoquer la profession. Car un bon blogueur est d’abord un bon lecteur. Et j’ai surtout l’impression de verser dans :

la Lazysphère (= blogosphère paresseuse) : rassemble un groupe de bloggers (…) qui plutôt que d’avancer de nouvelles idées ou d’écrire des choses originales, rebondissent simplement sur les dernières actualités en ajoutant « moi aussi » à la fin de leur billet. (via Affordance)


Malgré mes efforts, je n’ai toujours pas mon diplôme de geekette, ce qui freine mes élans bibliocréatifs.

Enfin, j’ai tellement de choses à découvrir dans ma nouvelle ville que je ne crois pas qu’il va me rester de temps…

J’ai bien visité quelques bibliothèques, je pourrais faire un compte-rendu de mes impressions. Mais que dire qui ne se trouve déjà sur leurs sites ? Quel besoin d’être redondante ?

Je dois cependant ajouter que c’est grâce à la pratique du blog, puis de mon avorton de site, que j’ai eu mon concours. Je pense que c’est mon discours sur l’intégration des nouveaux outils dans les pratiques professionnelles qui a fait pencher la balance. Cela, je le dois à la biblioblogosphère. A tous, un grand merci !

Se pose la question de rester un blog littéraire. Là encore, moins de passion à rédiger des critiques.

Au fond, pourquoi continuer à poster quand on peut se contenter de lire ceux qui le font mieux que soi ?

A moins que la découverte de la biblioblogosphère espagnole ne change la donne…

I have a dream

Le site internet fut réalisé en 2004 par l’équipe de la bibliothèque elle-même. La bibliothèque a, en effet, souhaité pouvoir maîtriser ses services numériques et a donc cherché à recruter des personnels avec la double compétence bibliothéconomique et informatique.

Arabesques, n°48, oct-déc 2007, « OPAC 2.0 à la bib de Saint-Herblain ».

La grande case

A propos de la médiathèque du Centre culturel Tjibaou de Nouméa ces lignes :

une médiathèque trouve ici sa place. À la fois lieu de mémoire et d’information et consacré aux cultures kanak et océaniennes, ce centre de ressources multimédia représente un vrai carrefour des sociétés du pacifique.

Il me semble que ce carrefour devrait trouver sa place entre mémoire et info, que ce lieu passerelle entre les différentes cultures devrait être l’essence même de tous nos établissements…

via Clicanoo

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