Bibliothéconomie & Cie. - Dir. publ. et réd. en chef Cécile Arènes. - Paris : [s. n.], 2006 - ... .

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Bibliocide

La municipalité d’Oviedo, dans la province des Asturies, en Espagne, vient de décider de transformer une bibliothèque annexe en un simple point lecture et de ne laisser, dans les établissements qui restent ouverts, qu’un bibliothécaire sur deux, afin « d’optimiser les ressources humaines ». Le motif invoqué est le suivant (je traduis – piètrement – le communiqué) :

« le/la bibliothécaire du réseau se trouve assez déchargé des fonctions propres et inhérentes à un/une bibliothécaire puisque lui sont seulement assignées les attributions de : traitements techniques, information des usagers et propositions de plusieurs sortes (comme l’acquisition de fonds, les activités culturelles, etc.). »

L’excellent billet de Garabuya (gribouillage en français), le blog d’une association professionnelle, indique que, visiblement, pour la mairie, la politique documentaire et les fameuses « tâches inhérentes » au bibliothécaire peuvent reposer sur un seul coordinateur du réseau de bibliothèques.

Et sur place, pensez donc, point besoin de spécialistes puisqu’il y a un système informatique !

De plus amples informations sur la BBS espagnole ici et , d’autres encore dans la presse en ce qui concerne le licenciement des 13 bibliothécaires. Un article de 20minutes (Espagne) à propos de la fermeture de l’annexe (de 12.000 livres, quand même !).
Une pétition circule.

Plaidoyer pour les liens hypertextes et pour les autres outils du web 2.0

Je découvre, comme beaucoup, l’affaire qui agite la communauté des blogueurs et des hébergeurs férus de web 2.0. Elle semble, curieusement, n’avoir créé que des vaguelettes dans la biblioblogosphère, ce qui ne laisse pas de m’étonner. Pourtant, ce qui vient de se passer me semble remettre en question les pratiques qui sont les nôtres.

Souhaitant protéger sa vie privée, un acteur français a déposé plainte contre un certain nombre de sites qui avaient fait état d’une prétendue relation du plaignant. Dans les sites mis en cause s’en trouvait précisément un qui avait fait seulement un lien vers un blog relatant l’information. Ce site s’est trouvé précisément condamné pour ce lien, le tribunal considérant que les liens l’engageaient comme éditeur. C’est la deuxième fois qu’un jugement en ce sens est rendu, à savoir que cela nous rend responsable, en plus de nos propres billets, de TOUS les liens que nous publions. Selon un avocat spécialisé dans les TIC, cela équivaudrait à condamner un kiosquier pour chaque magazine people impliqué dans une dans une affaire de ce genre. Pour moi, cela revient à condamner un auteur pour une référence bibliographique !

En tant que professionnels de l’information, je pense qu’il va nous falloir très vite nous pencher sur le sujet car nos tutelles vont peut-être devenir plus frileuses à nous laisser utiliser ces outils après un tel événement.

Comme je ne savais pas trop quelle forme employer pour évoquer un tel sujet, j’ai rédigé une lettre destinée à un certain A., sorte de Candide du web 2.0. La voici.

Cher A.,

Vous m’avez fait part de votre préoccupation à l’encontre de ces blogueurs qui ont, dites-vous, pris les travers des magazines people. Vous défendez le respect de la vie privée de ces bonnes gens, cela je le comprends aisément. Permettez-moi de vous parler un peu du web 2.0 et des pratiques qui y ont cours afin que cette querelle entre vous et moi trouve, peut-être, à s’apaiser. Le web existe depuis seulement une quinzaine d’années et le web 2.0, lui, n’a pas plus de cinq ans, si mes calculs sont exacts. Nous sommes donc, nous autres blogueurs, des pionniers en la matière et nous nous mouvons dans cet espace en tâtonnant, car beaucoup de choses nous y sont encore inconnues. De fait, nous avons souvent la fraîcheur de l’adolescence dans nos pratiques mais nous tombons aussi dans les défauts de la jeunesse, à savoir que nous avons toujours envie de repousser nos limites. Dans cette envie d’aller toujours plus loin, certains d’entre nous se brûlent les ailes, d’aucuns paient les erreurs de beaucoup. C’est, je crois, ce qui se produit dans l’affaire de laquelle vous m’avez entretenue. En effet, tenir un blog équivaut à assumer la responsabilité d’une publication, avec toutes les conséquences que cela engage. Cela revient à connaître des rudiments de droit que, pour beaucoup, nous ignorions totalement. En effet, nous nous sommes souvent lancés seuls et, grisés par les possibilités toujours démultipliées de l’informatique, nous avons souvent oublié de nous préoccuper de la licéité de nos actes. Qui n’a jamais cité de marque, ni reproduit d’image ? Vous le voyez, cher A., je ne nie pas les erreurs que nous avons pu commettre. Toutefois, je pense que les blogueurs de demain sauront tirer les leçons de nos méprises et qu’ils seront sans doute moins futiles que nous l’avons été. Pour autant, je rêverais d’une régulation, j’allais dire, à l’amiable. Vous ne le savez peut-être pas mais ce qui anime les passionnés du web 2.0 est une entreprise collaborative. Les outils libres, la possibilité de découvrir toujours plus grâce à la générosité des autres blogueurs nous permet d’avancer et de pouvoir faire bénéficier de nos trouvailles à l’ensemble de la communauté. Si d’aventure vous vous décidiez à être des nôtres et à tenir un blog, vous seriez étonnés de la disponibilité des blogueurs pour vous accompagner dans vos balbutiements. Outre les mails, nous utilisons aussi pour ce faire des liens hypertextes et des flux RSS. Ils nous permettent de renvoyer vers des articles qui nous semblent intéressants et nous donnent la possibilité de suivre les autres blogs. C’est un de ces deux moyens qui a été utilisé pour relayer la rumeur qui fut l’objet de ladite plainte pour atteinte à la vie privée. Je voudrais, si vous me le permettez, vous expliquer plus avant le fonctionnement de ces outils. Les liens, comme les flux, nous permettent de dresser un panorama de sites, de blogs vers lesquels nous souhaitons aiguiller nos lecteurs. Le problème qui se pose à nous est d’assurer la gestion a posteriori de ces panneaux indicateurs. En ce qui me concerne, je fais mention sur mon blog de ce que l’on nomme depuis peu un « univers ». Cet outil me permet de présenter une centaine de liens et de flux confondus. Je les ai recensés pour leur pertinence mais je ne suis pas, malheureusement, à l’abri qu’un jour, l’un d’eux franchisse la ligne jaune. Ce jour-là, il est possible que je sois partie, loin de mon ordinateur, et que je ne sois pas en mesure de savoir que l’un des liens que je relaie est devenu illicite. De plus, il en va de son univers de fils RSS comme d’un journal, on n’y lit pas tout tous les jours. Cette question des liens me soucie, vous le voyez, beaucoup. Car, travaillant dans une bibliothèque, je ne fais pas autre chose que d’agréger du contenu, que de créer des connexions donnant accès à de l’information. Cependant, dans mon établissement où se trouvent conservés des centaines de milliers de documents, je crois pouvoir vous assurer que personne n’a jamais parcouru l’intégralité de leur contenu. Or, il arrive que, parfois, l’un de ces documents soit l’objet d’une plainte et condamné. Cela ne se produit que très rarement, rassurez-vous. Dans ce cas, nous sommes simplement tenus de retirer de nos collections le document concerné. J’aimerais tant qu’il en soit de même avec les liens sur la toile. Si les supports ne sont pas les mêmes, il ne s’agit pourtant que de vecteurs de connaissance et d’information. Imaginez un instant, cher A., que mon établissement risque la condamnation pour tout document risquant de devenir illicite, je puis vous affirmer que ma tutelle ne prendrait plus aucun risque et m’empêcherait de passer toute commande ! En matière de web 2.0, les tutelles s’appellent des hébergeurs. Les rendre responsables des liens et des flux qui sont mis en ligne, c’est mettre en péril leur métier et, par là, toute notre activité. Cher A., croyez bien que je vous soutiens dans votre obstination à défendre le respect de la vie privée. Ce n’est pas moi, qui me dissimule derrière un pseudonyme pour préserver la mienne, qui vous le reprocherai. Toutefois, je vous supplie, comprenez que notre entreprise collaborative est aujourd’hui en péril. Selon moi, il n’y a de coupables dans cette affaire que vous m’avez rapportée que les auteurs de la rumeur. Voilà ce que je voulais vous préciser de cette affaire qui vous avait grandement préoccupé. J’espère que vous serez désormais plus compréhensif vis-à-vis de nous et croyez bien que je me ferai de nouveau votre cicérone dans la blogosphère si vous le désirez.

Vous le remarquez, j’ai fait le choix dans ce billet de ne citer aucun des protagonistes nommément. Le seul lien que je me suis autorisé est en direction du blog de Maître Eolas, qui ne l’a pas fait non plus. Quoi que vous puissiez penser de mon choix, je vous demande de le respecter et de ne point citer de personnes dans vos commentaires, sans quoi ils seront modérés (cela sans aucune pitié !).

Salon du livre, journée professionnelle du 17 mars 2008 : quelques notes

Notes prises parfois debout, parfois dans le bruit. Si vous relevez une inexactitude, merci de me le signaler.


L’action culturelle en bibliothèque

Martine POULAIN, Bernard HUCHET, Emmanuèle PAYEN, Patrick CAHUZAC, Dominique AROT.

Contribue au rayonnement de la bibliothèque.

B. Huchet

Pointe un certain nombre de problèmes :

l’action culturelle est plus le fait des établissements que des personnes. Or les bibliothécaires doivent prendre une part effective à leur réalisation, être des acteurs des manifestations.

Beaucoup de manifestations sont déléguées (associations, etc.) alors que lorsque la politique d’action culturelle est ambitieuse, c’est précisément que l’établissement a fait le tour de son identité.

La part consacrée à l’action sociale prend souvent le pas sur l’action sociale lors des manifestations proposées. Or, l’action culturelle devrait permettre de découvrir des choses sans pour autant répondre à un besoin.

L’action culturelle conduit à une extension du domaine de compétence qui est le nôtre.

E. Payen

Les bibliothèques ont désormais inscrit l’action culturelle dans leur quotidien, c’est une période de maturité qui s’ouvre.

Par rapport aux missions de l’établissement, la légitimité de l’action culturelle réside dans les liens que les manifestations entretiennent avec les collections. Il s’agit de valoriser les fonds.

L’événement doit devenir quelque chose qui fait partie intégrante des collections,

Il doit tisser des liens avec les autres politiques de l’établissement,

Il doit également faire le lien avec les autres disciplines, par la multiplicité des supports.

M. Poulain

Le public ne doit pas être que le destinataire des manifestations mais en devenir l’acteur.

P. Cahuzac

Revient sur l’expérience d’Inventaire inventions (site, ateliers de lectures, …). Le lecteur devient acteur dans ce cadre.

Explique la difficulté de mettre en relation un texte contemporain avec des lecteurs méfiants. Fonctionnement des ateliers de lecture : choix d’un auteur que le groupe de lecteurs invitera dans la bibliothèque. Le lecteur prend ainsi une part plus grande.

L’action culturelle menée dans ce cadre s’inscrit dans le champ plus large de la mise en relation d’un texte avec son lecteur.

Problème : la réflexion menée par les bibliothèques est en champ clos [remous dans la salle…]. Pourtant, tous les acteurs se rejoignent, ils sont tous des médiateurs du livre. Les bibliothèques subissent peut-être des contraintes administratives plus lourdes que les éditeurs et les libraires.

Dans le cadre du soutien à la création contemporaine, se demande si les bibliothèques s’intéressent assez à leur rôle de soutien à la création contemporaine et aux ouvrages peu médiatisés.

D. Arot

L’action culturelle s’impose aujourd’hui.

Pose 2 problèmes :

est consommatrice de temps,

les bibliothécaires ne sont pas toujours formés pour ingénierie, la communication et l’administration de l’action culturelle.

Les actions réussies sont souvent le fruit de partenariats (opéra, musée…) car ces professionnels ont la maîtrise de ce type d’actions.

Dans le monde de l’action culturelle, la bibliothèque est assez faiblement représentée car ses capacités sont assez mal perçues par les partenaires.

La création de chartes d’action culturelle est bénéfique pour définir les objectifs.

La question de l’action culturelle repose sur la volonté des personnels et sur une attente des élus, a fortiori dans les villes moyennes où la bibliothèque est souvent le pôle culturel de la ville.

Débat

La charte documentaire doit poser la question des ressources pour les actions

L’action culturelle peut ne pas partir des collections et, au contraire, avoir une incidence sur elles. Elle résume en fait le débat entre la collection et l’ouverture vers un lieu de vie. Toutefois, le retour aux collections (comme contenus) est une réaction contre les apories et les risques des bibliothèques comme lieu de sociabilité.

Le lien entre l’action culturelle et la collection est un alibi : le rapport au temps de l’action culturelle et des collections est différent mais les 2 finissent par se rejoindre sur le long terme. La politique d’action culturelle est aussi une politique de collection.

Problèmes des partenariats : certaines institutions culturelles n’ont aucun besoin des bibliothèques.

L’action culturelle repose aussi sur le désir des individus de la mener à bien. Problème de la complexification administrative qui freine ce désir.

Conclusion (M. Poulain)

Personnalisons la bibliothèque et luttons contre toute tentative de la bureaucratiser.

Un article d’Actualitté consacré à la présentation de cet ouvrage au Cercle de la librairie.

Numérisation et patrimoine : des bibliothèques trop vastes

Dominique AROT, Jean-Yves MOLLIER, François PLAZANNET, Alain PANSU, Daniel GARCIA

J.-Y. Mollier

L’avenir de la bibliothèque réside dans la complémentarité du livre et du numérique. La bibliothèque du futur pourrait être sur le modèle de la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie, centrée sur 3 ressources : les manuscrits, les imprimés et les ordinateurs.

Met en garde contre la numérisation sur des supports qui sont eux-mêmes périssables. La numérisation est un complément, elle ne remplace pas le papier.

F. Plazannet

Les emprunts des usagers : 86% de livres imprimés, 10/15% de livres numériques.

Etre prudent et accompagner les nouvelles pratiques plutôt que les remettre en cause.

A. Pansu

On ne peut pas offrir des nouveaux services et consacrer la même place à la lecture.

La bibliothèque devra être comme une tour de contrôle face à une offre enrichie de documents, de sources d’informations.

Même si le public n’attend pas toutes ces nouvelles offres, il faut toujours jouer le coup d’après.

L’usager est volatile, il va utiliser toutes les ressources à sa disposition. A nous d’être indispensables.

Réponse à la question de la bibliothèque comme tissu de lien social : l’ouverture doit être pensée en fonction du type de public mais il faut doubler la moyenne des 20 heures.

Le bibliothécaire doit répondre à l’évolution des pratiques (internet, etc) par une maîtrise de ces nouveaux outils documentaires même si cela passe par l’abandon du côté rassurant des ressources physiques.

Problème néanmoins d’un certain nombre d’outils qui ne sont pas suffisamment standardisés pour apporter des réponses uniformes.

J.-Y. Mollier

Attend plus du bibliothécaire qu’il y a dix ans. Confie désormais aux bibliothécaires le soin de former les étudiants à la ressource documentaire et surtout de les sensibiliser au problème de la disparité des ressources.

Considère, à l’inverse de Pierre Nora, que la civilisation de la lecture n’a pas diminué. On lit sur écran mais on lit.

D. Arot

Fonction de médiation des bibliothèques hybrides. Les bibliothécaires doivent permettre l’acculturation des nouveaux outils (jeunes retraités qui viennent s’initier au net).

J.-Y. Mollier

Il faut continuer à ouvrir des grandes bibliothèques, notamment dans les pays du Sud, créer des lieux dans lesquels on ait envie de venir (lien social) et de se connecter sur la toile.

Nous ne savons pas ce que nous lirons dans 10/15 ans. Ne pas critiquer les nouvelles pratiques, les SMS par exemple. A l’époque de Cicéron, on abrégeait aussi ce qu’on gravait dans la pierre.

F. Plazannet

La bibliothèque doit être au cœur de la vie de la cité.

D. Arot

Il faut continuer à imaginer des bibliothèques physiques et virtuelles, comme instruments d’égalité d’accès aux ressources.

A. Pansu

Une plus-value qu’apporte le numérique est de lutter contre le départ des adolescents. Ce public s’est trouvé une nouvelle raison de venir à la bibliothèque même s’ils n’ont pas les pratiques qu’on attendait d’eux.

Un article consacré à cette rencontre, toujours chez Actualitté.

Un compte-rendu sur une autre conférence : le numérique et l’avenir du livre, encore et toujours par Actualitté.

Présentation de Gallica 2

Serge EYROLLES, Benoît YVERT, Bruno RACINE, A. BEAUFORT

S. Eyrolles

Réflexion sur l’écrit pour éviter les problèmes du disque et permettre la rémunération des ouvrages sous droit. Ne voit aucune raison de suivre le système américain du fair use.

Il faut trouver les moyens de protéger la création littéraire (par des équivalents des DRM).

N’est pas inquiet pour l’avenir du livre, voit mal quelqu’un livre les Bienveillantes sur écran.

B. Yvert

La BnF et les éditeurs ont opéré un choix sélectionné des nouveautés en interrogeant les internautes sur leurs souhaits. Il s’agit d’anticiper le numérique plutôt que de le subir.

B. Racine

La BnF a engagé des programmes de numérisation de masse, avec des ouvrages libre de droits et d’autres sous droit. Ceux qui relèvent du domaine sous droits seront payants. Le portail Gallica est unique mais offre 2 modèles d’accès. Il n’existe pas encore d’équivalent européen.

A. Beaufort

Démonstration de Gallica 2, encore en phase d’expérimentation. Vocation à être versé dans Europeana.

Textes sous droits seront distribués par des e-libraires.

Recherche plein texte : repère aussi les mots coupés en fin de ligne. Tout le texte est indexé. Pour les ouvrages sous droit, il faut payer pour accéder au contenu.

Question d’Alain Pierrot

Le DL papier est en libre accès dans les salles de lecture de la BnF. Qu’en est-il pour les ouvrages numérisés ? Pourront-ils être librement accessibles depuis les postes informatiques situés dans la BnF ?

Réponse de Serge Eyrolles

Non, car il n’existe pas de DL pour le numérique.

Le billet de Pierre Assouline sur Gallica 2.

Bibliothèques : le bel aujourd’hui

Anne-Marie BERTRAND, Michel MELOT, Daniel LE GOFF

A.-M. Bertrand

Tour d’horizon des pratiques aux Etats-Unis

L’association professionnelle, l’ALA, est très active dès qu’il s’agit de communiquer, promouvoir, défendre les intérêts des professionnels. Elle fait montre d’un argumentaire bien rodé qui est mis à la disposition de tous sur son site. Elle effectue du lobbying permanent auprès des pouvoirs publics.

L’association diffuse souvent des chiffres positifs qui montrent l’importance des bibliothèques.

Les bibliothèques suscitent la sympathie. 73% des gens accepteraient une augmentation d’impôts pour financer leur bibliothèque.

Valeurs des bibliothèques aux Etats-Unis :

défense de l’accès à l’information. Se vivent comme des garants de la liberté de l’information des citoyens.

Formation : institution éducative.

M. Melot

Ravi de ce sujet « le bel aujourd’hui » car est agacé par les discours de déploration.

Il y a quelques années, il était difficile de trouver un élu qui parle des bibliothèques, hormis Yannick Guin. Les architectes non plus n’étaient pas très intéressés par des constructions trop encadrées et normalisées.

Rappelle qu’en 1975, la Bn s’est vu refuser un ordinateur au motif qu’elle n’était pas un service informatique !

Pour autant, même si les choses ont évolué, il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers.

C’est à nous d’aller sur le net et de sortir le personnage du bibliothécaire de la naphtaline où le 19e siècle l’a enfermé.

D. Le Goff

10/15 millions de nos concitoyens sont passés par les bibliothèques l’an dernier. Les professionnels ont une vraie responsabilité et ils doivent faire face aux nouvelles demandes.

Exemple de la Finlande : structuration des établissements. Il existe une loi, des projets nationaux conduits sur 10 ans. Des projets sont formalisés dans chaque ville et il existe une écoute réelle de la part des élus.

La bibliothèque finlandaise permet à chaque citoyen de profiter de la vie : « enjoy life ».

Le catalogage est dévolu à la bibliothèque nationale.

Pas de nombre maximum de documents empruntables, l’autorégulation se fait au poids !

Les boissons sont autorisées, on considère qu’on lit souvent avec un café chez soi

La bibliothèque prête des verres correcteurs pour les distraits qui les ont oubliés.

Toutefois, les bibliothèques françaises n’ont pas à rougir, loin de là.

Il faut utiliser les possibilités du web 2.0 car la bibliothèque doit aller là où les gens sont, y compris dans l’espace virtuel. Ne pas négliger les bloggeurs, qui se préoccupent constamment des apports des nouveaux outils par rapport au sens des missions des bibliothèques.

Le billet de Bruits et chuchotements sur cette conférence.

Enfin, pour finir, le bilan de Pierre Assouline sur le salon.

Upload (25/03/2008) : ne manquez pas le billet de Risu pour tout ce qui concerne les « Lectures de demain ».

Biblioblogades : revue de blogs

Quelques échos des biblioblogades à travers la biblioblogosphère déchaînée….

Chez Mediamus (repris par Touti frouti), chez Couv. ill. en coul., chez Risu, chez Bib en folie et, de la part de Kotkot, qui ne pouvait pas être là, un sympathique clin d’oeil

J’avoue que je ne pourrais pas faire mieux que Sophie en matière de résumé !

Qu’ajouter sinon que c’était vraiment surprenant, et génial, de rencontrer des gens qu’on a l’impression de connaître déjà, quand on les lit pour certains depuis plusieurs années. Ce que je retiens de cette soirée, c’est notre passion commune pour ce métier et, surtout, cette envie de la partager qui anime la BBS. Enfin, cette délicieuse impression d’être sur la même longueur d’onde et de ne pas être pris pour un extraterrestre si vous passez des heures devant un ordi et si vous regardez amoureusement un eepc…

Update : Bibliobsession nous a fait attendre son compte-rendu, mais quel billet !

Un grand merci à Zazieweb et à Actualitté pour leur passage :-)))

*****

On prévoit donc, sous forme de liste (!), les axes de travail pour les prochaines blogades :
– mise en place du rétro-planning,
– organisation des activités,
– impression de badges pour les nouveaux (Sophie, t’es d’accord ?!) et de tee-shirts (soyons fous !),
– dégustation de la cuvée Biblioblogades 2008 (ah, ah, ça vous intrigue ? C’est fait pour !).

A bientôt, donc, IRL 🙂

Privessionnel : retour sur un néologisme

Où la rédactrice de ce blog se dit que le temps est venu de revenir sur un concept qui lui tient particulièrement à cœur (surtout au moment où le vent souffle sur l’écran de fumée qui la protégeait) et où elle s’interroge sur sa pratique de blogueuse alors qu’elle débute dans la vie professionnelle.

A sa création, liberlibri devait servir d’outil promotionnel sur mon CV. Très rapidement, il m’est apparu que j’avais besoin de ce blog comme exutoire à ma préparation des concours et comme écho à toutes les réflexions qui pouvaient en jaillir. De fait, le blog passait dans un espace indéfini, entre public et privé, entre personnel et professionnel, ce qui n’allait pas sans poser un certain nombre de problèmes.

J’ai pensé au terme de privessionnel lorsque je officiais comme blogueuse depuis très peu de temps, après la lecture d’un billet de Manue, dans lequel elle traduisait les propos de Caveat lector sur le sujet. Je reprends ici un extrait de la traduction, dont j’ai essayé de tenir compte lors de la rédaction de mes billets :

Je parle de ma profession sur CavLec. La plupart du temps, je ne parle pas de mon travail, à part dans la mesure où j’exerce ma profession en faisant mon travail. (…)
Préserver cette limite protège certaines libertés qui me sont chères. L’une d’entre elles est la liberté d’être stupide, de ne pas me prendre au sérieux, de ne pas prendre mon travail au sérieux, de ne pas prendre la profession au sérieux.

Le mot-valise privessionnel est né de cette lecture. Pour moi, le blog privessionnel se consacre à la profession, pas au travail et, surtout, n’engage que son auteur, pas son établissement, ni son institution. Son corollaire, auquel je tiens (je tenais ?) plus que tout, est donc l’anonymat. Il permet d’avoir une spontanéité que n’autorisent pas les réunions professionnelles, il donne la possibilité de faire jaillir des idées sans trop se soucier des conséquences. Le blog privessionnel et anonyme m’apparaît ainsi comme un ouvroir de bibliothéconomie potentielle (1) !

Pourtant, un article du BBF est venu jeter un pavé dans la mare de la BBS en 2007, lorsque Nicolas Morin et Marlène Delhaye se sont érigés contre l’anonymat de nombre de blogueurs. Bien que je me sois opposée avec véhémence à ce dévoilement à l’époque (ici et ), je les rejoins aujourd’hui sur un point, la validité scientifique. Point de scientificité sans identité. A la suite de cet article, beaucoup de blogueurs ont fait leurs bloging-out mais, dans le même temps, les billets sont devenus plus lisses, la spontanéité a migré ailleurs et certains sujets ont été moins abordés.

Dans un entretien avec Arabesques l’année dernière, Marlène Delhaye disait la chose suivante :

Les thèmes abordés ne montrent bien souvent que la face technologique des bibliothèques, j’aimerais, (…) voir plus de diversité dans les sujets traités, avoir plus de retours d’expériences, de « vécu » en bibliothèque.

Mais comment rendre compte du quotidien et tenir compte du devoir de réserve, concilier ces indispensables « retours d’expérience » à notre statut de fonctionnaire ? La pratique du blog, privessionnelle ou non, se heurte finalement à cette limite. Nous sommes astreints, en tant que fonctionnaires, à ce devoir. Selon la loi du 13 juillet 1983 sur les droits et obligations des fonctionnaires, dite loi Le Pors, dans son article 26, il incombe aux fonctionnaires de « faire preuve de discrétion professionnelle pour tous les faits, informations ou documents dont ils ont eu connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions ». De fait, je m’interroge : rapporter une question d’usager sans le nommer, est-ce là ne plus être discret ? Pourtant, leurs remarques (voire leurs perles) sont souvent l’occasion de faire le point sur un sujet, de mettre l’accent sur un travers, de penser à une amélioration. Toutefois, l’anonymat, qui n’est que très relatif dans la BBS, permet-il d’avoir une démarche inductive, de la remarque à la théorie ? En effet, le blogueur est anonyme mais fait acte de publication, il livre donc en pâture ladite remarque de l’usager. Chaque fois que j’interroge des collègues sur ce sujet, les réponses que j’obtiens sont différentes. L’anonymat le permet, l’anonymat ne suffit pas. Alors quoi ?

Le blogueur privessionnel, surtout s’il est fonctionnaire, est toujours sur le fil du rasoir. Pour reprendre une dernière fois la traduction que Manue a faite du billet de Caveat lector :

Marcher sur la corde raide entre le blogging professionnel et personnel peut parfois sembler franchement suicidaire.

Certains d’entre vous vont me dire, j’imagine, que je dramatise. Pourtant, au moment où nous sommes de plus en plus nombreux à bloguer et où l’on nous en fait parfois le reproche, ces questions me semblent d’actualité. Toutes vos remarques, vos précisions, vos éclairages et vos critiques (pas vos attaques, merci) seront ainsi les bienvenues.

(1) toute ressemblance avec l’oulipo n’est pas fortuite 😉

Ce billet, devrait, si j’en ai le courage, avoir une suite car je viens de lire certains petits nouveaux dont les pratiques m’interpellent…

Dream team

Si un jour il nous prend l’envie de publier un calendrier en vue de récolter des fonds pour la lecture publique, il m’est avis qu’on tient le premier trimestre !
Une chose, tout de même, me chiffonne. Si j’avais été étudiante et sollicitée pour répondre à ladite enquête, je n’aurais pas manqué de remplir la rubrique « Observations » de la sorte :

Georges Clooney, peut-être pas, Brad Pitt assurément.

Et alors, ils feront quoi, les Riri/Fifi/Loulou de la BBS, le trio d’enfer du SCD, les sonnettistes angevins pour satisfaire la demande de leur public de midinettes ? Je vous le demande !

Cependant, comme ces garçons ont l’air pleins de ressources, si vous constatez que Georges ou Olivier font du prêt/retour, merci de m’en avertir dans les plus brefs délais 😉

Tous fout le camp, mes bonnes gens !

Buter dans la même journée sur deeux articles qui prédisent la belle mort de nos établissements ne laisse pas de m’inquiéter. Qu’on se transforme, bien sûr, de là à ce qu’on expire…

Le premier article, « La fin des bibliothèques » provient de la Lettre de l’académie des Beaux-Arts (n° 51, hiver 2007). L’auteur, Gilles Wolkowitsch, y livre une vision prospective et développe notamment trois points qui m’interpellent :

  • destruction des fonds en mauvais état dès lors qu’ils se trouvent accessibles sur un autre vecteur,
  • versement aux archives des manuscrits et documents originaux,
  • création de musées de livres anciens pour conserver et exposer les autres fonds, le prêt n’ayant plus lieu d’être avec l’accès des documents en ligne. On pourra conserver pour ces établissements l’appellation de « bibliothèques ».
Le second article (merci LN), de Régis Debray, vient de paraître dans le Monde de ce soir. Il s’agit là de « Dépoussiérer les livres » et les « propositions » vont dans le même sens que ci-dessus, humour en prime.

Update : Régis Debray est revenu, pour Livres hebdo, sur ce texte. Un petit extrait :

Livres hebdo : Quelle était votre intention, en publiant ce texte ?
Régis Debray : Désamorcer, par l’ironie, certaines velléités ambiantes, assez dangereuses, à la fois populistes et capitalistes.

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